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Critique de le_Bison


Santiago Nasar va mourir. C'est annoncé dès le départ, dès le titre du roman. C'est un fait. On n'y pourra rien. Pas la peine de chercher à le sauver, sa mort est annoncée, et ce n'est pas à moi de la chroniquer. Enfin, si, quand même un peu sinon, je ne serais pas devant toi à te parler d'un roman de Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature, prix pour moi d'une atmosphère tourbillonnante. Laisse la bouteille sur la table, le temps de me servir un verre, ou deux, chronique d'une beuverie annoncée.

Je ne te cacherais pas plus longtemps les coupables, ni mêmes les aboutissants de ce fol, et étrange, lendemain de noce. Alors que tout le monde reprend ses esprits fortement embrumés par le flot d'alcool qui s'y est déversé durant ces deux jours de fêtes, Santiago Nasar va mourir. Des trompettes sonnent dans le vent, vent qui fait tourbillonner la poussière. Dès qu'il y a de la poussière, je me retrouve dans mon élément, poussière de vie qui s'envole, comme la mienne de vie. Des trompettes dansent, façon mariachis. Je les entends entre les paragraphes de l'auteur. Ses phrases doivent être à l'unisson du vent et de la musique, j'avais constamment le sentiment étrange de voir tourbillonner la poussière et la musique.

Santiago Nasar va mourir, son destin probable. Pourtant tout le village semble au courant, les futurs meurtriers sortis d'une nuit de beuverie ne s'en cachent point, avec leurs couteaux de bouchers bien en avant. de quoi découper le cochon gras. Autant aller le prévenir. Peine perdue. Si le village est au courant de l'affaire, le principal intéressé doit l'être également. Peut-être est-ce cela que se disent les villageois. Moi aussi, certainement, le teint mutique, regardant se remplir mon verre, bien au-delà des heures festives. de toute façon, il fait trop chaud pour me lever au milieu de cette poussière, autant rester avec mon verre sur cette terrasse ombragée que dominent le chant d'une musique funeste.

Compte-rendu détaillé d'une histoire d'honneur. Minute par minute, le vent emmène les poussières de vies, bien au-delà du fleuve sauvage qui transite l'évêque. D'ailleurs, si ce dernier n'avait pas été à bord de son bateau, Santiago ne serait peut-être pas sorti de son pieu, les assassins auraient fini de cuver leurs vins, les cloches de l'église n'auraient pas sonné… Mais avec des si, mon verre serait encore plein, la vie n'est pas faite de si mais de faits, et je t'annonce que Santiago Nasar est mort assassiné. Et tout ça, pourquoi ? Parce que la belle Angela n'était pas vierge à son mariage…
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