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EAN : 9782246267331
157 pages
Grasset (22/09/2004)
3.74/5   53 notes
Résumé :
Au début il y a le regard d'un enfant.
Un enfant qui ne va pas à l'école parce que le temps soudain se paralyse. La mort fait irruption et ce premier bouleversement de l'ordre quotidien lui fait découvrir l'Histoire. Oh ! une histoire ordinaire, un fait divers misérable et qui pourtant, par les yeux élargis du conteur, devient grandiose. C'est Antigone en Colombie et le corps réprouvé d'un médecin qu'un vieux colonel conduira jusqu'à sa sépulture en défiant l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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♫Il partira ce soir
Vous verrez du pays
Mais ne prenez pas le deuil
C'est moi qui vous le dit
Ça noircit le blanc de l'oeil
Et puis ça enlaidit
Les histoires de cercueils
C'est triste et pas joli
Reprenez vos couleurs
Les couleurs de la vie♫
-Les Freres Jacques- 1957 -
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"Blagadigondi" "tacatac sinon boumboumzizi"
Feuilles mortes, jasmin, mêlent ancolies
Un bonheur d'être triste V. Hugo l'avait dit.
Comme né de l'incipit d'un roman de Camus 1942
"Aujourd'hui, ₥₳₥₳₦ oun extranjero
es muerte à Macondo"
Ainsi pit-tauresque et premier roman du Nobel 82
"Les funérailles de la grande Mémé"
Rend Fort, cheval ni derrière ni devant
"Chronique d'une mort annoncée"
Il était tout seul à l'enterrement
L'étranger, depuis les ans, une légende, une attitude
Les feuilles mortes roulent en boule au gré des vents
Ecoute dans la bourrasque, ça 𝐬'𝐞𝐧𝐭𝐞𝐧𝐝 !
Ecoute la Réponse "Cent ans de solitude"
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Lu en v.o. La hojarasca. Et j'ai bien fait de le lire en v.o. La prose de ce monsieur a la moustache d'un autre temps etait deja magique a ses debuts. Elle secouait le langage academique, comme d'autres americains avant et apres lui. La jeunesse de l'Amerique rechauffait les vieux os de l'Espagne.


En exergue, Garcia Marquez met une citation d'Antigone. le livre sera donc une reecriture de l'Antigone a la sauce americaine. Une ouverture epique est chargee d'annoncer les differences, de temps, de lieu, de climat. Une ouverture sublime, invoquant le changement subi par un village suite a une tempete, qui l'a enseveli sous un amas de feuilles mortes, d'immondices vegetaux et humains. L'avalanche provoquee par une compagnie etrangere, depredatrice, La Bananiere. Et ce village devaste n'est autre que Macondo, dans sa toute premiere apparition en litterature.


Les monologues interieurs de trois personnages – coupes de quelques dialogues rapportes – mettent en place la tragedie. Un homme, sa fille, et son petit-fils. L'homme est un ancien colonel, un vieux malade et boiteux charriant un sens exacerbe de l'honneur. Il avait promis a un etranger, un medecin arrive vingt ans plus tot, de pourvoir a son enterrement. Et l'heure venue, il tient a le faire, malgre l'opposition de tout le village. Tout le village voudrait le laisser pourrir, aimerait humer les relents de sa lente decomposition. Tout le village le hait, ce docteur etranger qui refusa ses soins aux nombreux blesses d'un soir de bataille. Mais le colonel a promis, et il tient a le mettre en terre, chretiennement ou pas, il honorera sa parole donnee, bien qu'il sache que non seulement lui, mais toute sa descendance, risquent d'en payer un prix fort.


En trois monologues interieurs, qui s'entrecoupent et se melangent sans que le lecteur soit averti qu'on passe de l'un a l'autre, nous est racontee l'histoire ancienne qui force le colonel a s'opposer aux autres habitants, ainsi que la longue preparation du corps et sa mise en biere. Et le livre se finit avant le convoi mortuaire. Au lecteur d'imaginer comment se passera-t-il, comment agira a son passage la populace haineuse.


Au fur et a mesure que se developpe et s'eclaircit la trame principale, Garcia Marquez introduit des histoires secondaires, des personnages hauts en couleurs, prefigurant la marque de fabrique de ses grands romans. le colonel m'a rappele celui de "Pas de lettre pour le colonel", et le village celui de "Les funerailles de la Grande Meme". Ce n'est pas encore le Macondo de "Cent ans de solitude", mais un premier jet, le premier essai de rendre la quintessence des petits bourgs americains. Ses premiers pas dans le realisme magique.


J'ai aime ce petit livre, peut-etre parce qu'on peut y subodorer ce que donnera plus tard l'auteur. Oui, surement parce que j'ai ses autres oeuvres en tete.
En 1955, a la sortie du livre, il etait tout jeune. C'etait son premier roman et il avait du attendre trois ans avant qu'une maison de Bogota accepte de le publier. Je ne sais comment il a ete recu a l'epoque en Colombie. En Espagne il s'est fait “descendre" par la revue (a fort tirage) Blanco y Negro: “Un amalgame de feuilles que je doute pouvoir qualifier de roman… […] l'histoire n'est, en definitive, qu'une mauvaise copie du Tandis que j'agonise, de William Faulkner… […] nous predisons peu de succes dans le monde des lettres a ce jeune ecrivain colombien, a moins qu'il ne change radicalement sa voie en ce qui se rapporte a l'ecriture. J'augure a ses personnages comme a cet etrange village appele Macondo une profonde chute dans les abimes de l'oubli. Passons la page donc". C'etait signe par le directeur de la revue, Torcuato Luca de Tena, qui, lui, croupit et croupira a jamais dans ces memes abimes qu'il invoquait. Je ris dans ma barbe et Garcia Marquez sous sa moustache.
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Cent ans de solitude m'avait marqué et transporté. Mieux, envoûté, comme peu de chef d'oeuvres ont su le faire depuis. Mais, une dizaine d'années avant la parution de ce roman-phare était sorti Des feuilles dans la bourrasque, qui se déroule dans le même univers, celui du village fictif de Macondo. Mieux, on y retrouve également un certain Aureliano Buendia. le colonel. Exactement le même ? Surement pas. Ici, il a pour toute famille une fille, Isabel, et un petit-fils. Ces trois personnages se partagent la narration de cet après-midi du mercredi 12 septembre 1928 où ils risqueront la colère de tout Macondo pour offrir une sépulture chrétienne au docteur.

Ce dernier, athée (ou, du moins, pas pratiquant), s'était attiré la haine des villageois pour l'attention marquée qu'il portait aux femmes mais, surtout, retraité, pour avoir refusé de soigner de blessés revenus de la guerre. Isolé, mis au ban de la petite société, il s'est suicidé. Pendant cet après-midi du 12 septembre 1928, alors que le petit-fils observe le mort, le colonel et sa fille Isabel décident des actions à entreprendre, ils se remémorent la venue du docteur, son histoire, etc.

Par moment, j'éprouvais de la difficulté à suivre cette trame. Au-delà du fait que la chronologie était assez bousculée avec tous ces retours en arrières pas toujours annoncés, les changements de narrateurs n'étaient pas plus évidents. Qui narre cette fois-ci ? le petit-fils, la fille ou le patriarche ? Et c'est beaucoup dire, compte-tenu qu'il s'agit essentiellement d'un huis-clos, dans lequel n'apparaissent que peu de personnages (outre ces trois-là, on retrouve le docteur, la vieille servante amériendienne Mémé, le mari d'Isabel et à peine une poignée de figurants colorés).

Aussi, il faut le dire, Gabriel Garcia Marquez n'était pas encore le grand écrivain qu'il est devenu et Des feuilles dans la bourrasque est davantage réaliste que magique. L'écriture est plus sèche, l'histoire est plus sombre, ou du moins elle semble ainsi parce que les moments durs ne sont pas relevés par d'autres, plus festifs ou légers.

Mais les thèmes, ceux qui seront chers à l'auteurs, on peut déjà les voir pointer. L'isolement ou la solitude. Par exemple, le docteur, malgré qu'il ait habité au village de nombreuses décennies, reste et finit seul. Même Aureliano et Isabel le sont à leur façon. Et que dire de Macondo, tropicale mais pas encore diluvienne. Elle est surtout morbide, abandonnée par les uns, marquées par les conflits des autres, où les villageois ne forment qu'une masse indistincte haineuse. Bref, une génèse, en quelque sorte.
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C'est bien tardivement que j'ai découvert l'auteur de "Cent ans de solitude" (pas encore lu) avec son premier roman intitulé "Des feuilles dans la bourrasque".

Trois monologues composent le récit dramatique qui se déroule à Macondo. Il y est question de l'enterrement d'un docteur que la population locale déteste mais qui a eu le serment d'une promesse à honorer (bénéficier d'une sépulture) par son bienfaiteur, le colonel qui l'a hébergé.

La composition du roman est assez complexe car les monologues qui s'ensuivent n'indiquent que rarement lequel des protagonistes expose son récit (le colonel, sa fille Isabelle et son petit-fils). Malgré un récit sombre, une ambiance pesante, une longue attente pleine de tensions, il y a de la poésie dans l'écriture.
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Premier roman de Garcia Marquez (Il a 19 ans !) . Dans un Macondo sinistre (loin de celui solaire et mélancolique de « Cent ans de solitude) trois personnes (une femme , un vieillard, un enfant) veillent un cadavre . L'homme s'est suicidé , et le village qui lui voue une tenace rancune se refuse à lui offrir une sépulture . A travers les monologues intérieurs des différents personnages nous apprenons (partiellement ) les évènements qui ont amené cette situation. Un récit étrange , énigmatique , d'un maîtrise étonnante pour un auteur novice , où on découvre ce qui deviendra la trame de son oeuvre : la Colombie (son passé colonial, sa politique violente) , la superstition , la mort et cette extraordinaire sensualité qui projette le lecteur dans un maelström d'odeurs , de sons et de couleurs .
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Je pense : " 𝐼𝓁 𝑒𝓈𝓉 𝒹𝑒𝓊𝓍 𝒽𝑒𝓊𝓇𝑒𝓈 𝑒𝓉 𝒹𝑒𝓂𝒾𝑒. 𝒟𝑒𝓊𝓍 𝒽𝑒𝓊𝓇𝑒𝓈 𝑒𝓉 𝒹𝑒𝓂𝒾𝑒, 𝑒𝓉 𝓃𝑜𝓊𝓈 𝓈𝑜𝓂𝓂𝑒𝓈 𝓁𝑒 12 𝓈𝑒𝓅𝓉𝑒𝓂𝒷𝓇𝑒 1928; 𝒸'𝑒𝓈𝓉 𝓅𝓇𝑒𝓈𝓆𝓊𝑒 à 𝓁𝒶 𝓂ê𝓂𝑒 𝒽𝑒𝓊𝓇𝑒 𝓆𝓊'𝓊𝓃 𝒿𝑜𝓊𝓇 𝒹𝑒 1903 𝒸𝑒𝓉 𝒽𝑜𝓂𝓂𝑒 𝓈'𝑒𝓈𝓉 𝒶𝓈𝓈𝒾𝓈 𝓅𝑜𝓊𝓇 𝓁𝒶 𝓅𝓇𝑒𝓂𝒾è𝓇𝑒 𝒻𝑜𝒾𝓈 à 𝓃𝑜𝓉𝓇𝑒 𝓉𝒶𝒷𝓁𝑒 𝑒𝓉 𝒶 𝒹𝑒𝓂𝒶𝓃𝒹é 𝒹𝑒 𝓁'𝒽𝑒𝓇𝒷𝑒 𝓅𝑜𝓊𝓇 𝓂𝒶𝓃𝑔𝑒𝓇." Adélaïda, ma femme : "quєl gєnrє d'hєrвє, dσctєur ?" Et lui, de sa voix parcimonieuse de ruminant, nasillarde par surcroît : "𝓓𝓮 𝓵'𝓱𝓮𝓻𝓫𝓮, 𝓶𝓪𝓭𝓪𝓶𝓮. 𝓒𝓸𝓶𝓶𝓮 𝓮𝓷 𝓶𝓪𝓷𝓰𝓮𝓷𝓽 𝓵𝓮𝓼 â𝓷𝓮𝓼."

-Chap. 1- p. 35 -
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"𝑅𝒶𝓅𝓅𝑒𝓁𝓁𝑒-𝓉𝑜𝒾. 𝒥𝑒 𝓃𝑒 𝓉𝑒 𝓇𝑒𝑔𝒶𝓇𝒹𝒶𝒾𝓈 𝒿𝒶𝓂𝒶𝒾𝓈 𝒹𝒶𝓃𝓈 𝓁𝑒𝓈 𝓎𝑒𝓊𝓍. 𝒞'𝑒𝓈𝓉 𝓁𝑒 𝓈𝑒𝒸𝓇𝑒𝓉 𝒹𝑒 𝓁'𝒽𝑜𝓂𝓂𝑒 𝓆𝓊𝒾 𝒸𝑜𝓂𝓂𝑒𝓃𝒸𝑒 à 𝒸𝓇𝒶𝒾𝓃𝒹𝓇𝑒 𝒹𝑒 𝓉𝑜𝓂𝒷𝑒𝓇 𝒶𝓂𝑜𝓊𝓇𝑒𝓊𝓍."

- Chap 6 - p.90 -
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Il y a un instant précis où la sieste succombe. Même l'activité secrète, cachée, microscopique des insectes s'arrête ; la nature suspend son cours ; la création chancelle au bord du chaos et les femmes se redressent, un filet de salive aux lèvres, la fleur de l'oreiller brodée sur la joue, étouffant de chaleur et de ressentiment ; et elles pensent : «C'est encore mercredi à Macondo.» Et alors elles vont se reblottir dans leur coin, embranchent le rêve et la réalité et s'accordent pour tisser le chuchotement comme s'il s'agissait d'un immense drap de fil fabriqué en commun par toutes les femmes du village.
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Pour la première fois j'ai vu un cadavre. Nous sommes aujourd'hui mercredi mais j'ai l'impression que c'est dimanche car je ne suis pas allé à l'école et on m'a mis ce costume de velours vert qui me serre par endroits.

-Chap 1- (les deux premières phrases) - p15-
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"Je vais vous obliger à penser à moi à chaque instant. J'ai mis votre photo derrière la porte et je vous ai planté des épingles dans les yeux." p.137
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Vidéo de Gabriel Garcia Marquez
Troisième épisode de Dans les pages avec la romancière américaine Joyce Maynard. Elle est venue nous parler des livres qu'elle aime, de Gabriel Garcia Marquez, du Petit Prince et de musique.
Bon épisode !
"L'hôtel des oiseaux" est publié aux éditions Philippe Rey, Arthur Scanu à la réalisation
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>Littérature (Belles-lettres)>Littérature espagnole et portugaise>Romans, contes, nouvelles (822)
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