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Enquêtes du commissaire Espinosa tome 3 sur 6

Vitalie Lemerre (Traducteur)Eliana Machado Meugé (Traducteur)
EAN : 9782742791354
289 pages
Actes Sud (02/05/2010)
3.48/5   43 notes
Résumé :
Espinosa doit enquêter sur un assassinat qui n'a pas encore été commis, à la demande du futur assassin qui ignore le mobile du crime. Dans les rues de Rio, le vent de sud-ouest annonce toujours de fortes perturbations.

Que lire après Une enquête du commissaire Espinosa : Bon anniversaire, Gabriel !Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Harcelé au téléphone par un jeune homme qui veut absolument le rencontrer, le commissaire Espinosa finit par accepter et se retrouve en face de Gabriel qui lui raconte une bien étrange histoire. Il y a prèsqu'un an de cela, alors qu'il fêtait ses 28 ans avec quelques collègues de bureau, un devin s'est approché de sa table pour lui prédire qu'il tuerait quelqu'un avant son prochain anniversaire. Or, l'échéance est proche et Gabriel a peur de commettre un meurtre. Pour le commissaire de Rio, une enquête semble superflue puisqu'il n'y a pas eu crime. Cependant, touché par la détresse de Gabriel, il charge tout de même son adjoint de quelques recherches au sujet du voyant et accepte de rencontrer Olga, une amie et collègue du jeune homme pour qu'elle témoigne de sa bonne santé mentale. Le jour dit, celle-ci vient, accompagnée de sa meilleure amie Irène qui ne laisse pas Espinosa indifférent, pour le plus grand dépit de Gabriel qui craint que le policier soit distrait dans son travail. L'affaire pourrait en rester là, après tout il ne s'agit que d'une prédiction aussi ridicule que peu fiable. Mais, très vite, les morts s'enchaînent et les victimes ont toutes un lien avec Gabriel. Est-il le meurtrier ? Espinosa n'y croit guère, et avec lui, la mère très pieuse et un zeste possessive de Gabriel qui pense que son fils est l'innocente victime des forces du Mal. Les choses se corsent pour Espinosa qui enquête officieusement, tout en entamant une liaison avec la belle Irène.

Rio et Espinosa, deux ingrédients qui suffisent au bonheur des lecteurs de GARCIA-ROZA. Cela et une approche des plus originales puisqu'au commencement de l'enquête, aucun crime n'a été commis. Rio, exotique comme toujours, est, en ce début d'hiver, balayée par les vents qui peuvent rendre fou. Mais si Espinosa est grisé, ce n'est pas par les forces d'Éole mais par les formes d'Irène et les demis qu'il engloutit en sa compagnie. Ce qui ne l'empêche pas de penser à son enquête lors de longues promenades propices à la réflexion dans les rues de la ville. Et l'enquête justement ? Elle est tortueuse, met en scène un personnage influençable, soumis à une mère abusive, qui peu à peu bascule dans la folie. A cause des prédictions d'un voyant de pacotille ? Pas si sûr.... Le malaise remonte à l'enfance et à une mort déjà suspecte. Mais l'assassin de cette histoire n'est pas évident à découvrir. Espinosa a plusieurs théories et laisse aux lecteurs le choix du coupable. Une fin ouverte qui correspond très bien à l'ambiance de doute du roman.
Un polar hors-norme, dépaysant, intrigant, au tempo lent et qui se déguste sur le même rythme. On aura plaisir à retrouver Espinosa dans la suite de ses enquêtes, au bras d'une épouse comme il en rêve de plus en plus souvent, ou plus probablement avec un compagnon à quatre pattes comme le lui suggère sa jeune voisine. A suivre.
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C' est mon premier policier brésilien. Je l'ai trouvé plutôt original.
Luiz Alfredo Garcia-Roza (1936-2020) était un philosophe, psychologue et un universitaire qui enseigna pendant trente-cinq ans la théorie psychanalytique à l'université fédérale de Rio avant de publier des romans policiers à 60 ans et de devenir très populaire au Brésil. Vento Sudoeste son troisième roman est paru au Brésil en 1999.
Lorsque le vent du sud-ouest souffle sur Rio de Janeiro, les Cariocas deviennent nerveux. Aussi le commissaire Espinosa n'est guère surpris par l'étrange requête qui vient interrompre sa besogne administrative au commissariat de Copacabana. Lors de sa fête d'anniversaire, un voyant a prédit au jeune Gabriel qu'il commettrait un meurtre avant un an. Gabriel prend cette prédiction tellement à coeur qu' il demande au commissaire de l'aider à résoudre ce meurtre qui n'a pas encore eu lieu. le commissaire Espinosa et son adjoint Welber enquêtent officieusement.
Dans la première partie on se demande surtout qui va être assassiné. le voyant, auteur de cette farce macabre ? Olga, la collègue de Gabriel qui a participé à la fête d'anniversaire ? Irène, l'amie d'Olga que déteste Gabriel ? La mère de Gabriel, veuve pieuse et mère possessive ? le narrateur donne à voir le point de vue de chacun des personnages, ce qui rend l'enquête alerte mais trop cousue de fil blanc.
Et puis soudain arrive le premier mort. Accident ? Suicide ? Meurtre ?
Et puis un second, abattu d'un coup de révolver.
Cette deuxième partie est plus plate et moins intéressante que la première. On connaît à peu près tous les troubles psychologiques des quelques personnages encore en vie. Mais la fin réserve une surprise et laisse la porte ouverte à plusieurs interprétations.
Je pense que je lirai d'autres romans de L.A. Garcia-Roza.
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Un polar brésilien original où l'enquête commence avant qu'il n'y ait de victime.

En effet, le Gabriel du titre, c'est un jeune homme troublé qui rencontre le commissaire pour lui raconter qu'il va tuer quelqu'un, du moins c'est ce que lui a prédit une voyante.

Et ce n'est qu'un des personnages à la limite du bizarre.
Il y a la mère qui ne vit que pour son fils, prie pour lui et surveille ses moindres déplacements.

Et Espinosa, le commissaire carioca qui s'adonne facilement à la rêverie et contre toute attente, accepte de voir Gabriel à plusieurs reprises.
Il y aura aussi des amies, Olga, au destin funeste, ainsi qu'Irène, charmée par Espinosa.

Et aussi un couple de montreurs de marionnettes.

Finalement, il y aura des morts, mais le roman laisse en suspens le destin des survivants.

Au final, d'abord intrigué par le côté inusité, ça se lit bien, mais ça ne nourrit pas beaucoup…
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L'intrigue est digne des novelas brésiliennes avec un rythme plutôt lent, riche en dialogues et très riche en répétitions.

Le scénario est intéressant et le commissaire Espinosa aurait pu gagner en profondeur à défaut d'une trame un peu bancale.

L'auteur tient un véritable angle d'attaque dans cette fresque familiale noire en misant sur l'aspect psychologique des personnages, des êtres fragiles et dangereux.

Bonheur et malheur sont liés, à la vie à la mort !




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Rio, années 2000. le commissaire Espinosa, célibataire, reçoit dans son bureau un jeune trentenaire, Gabriel Alzira. Gabriel annonce au Commissaire que dans les prochaines semaines un meurtre va être commis. Quand ? Aucune idée. Quelle victime ? Aucune idée. Par qui ? Par lui-même !
C'est que, il y a bientôt un an, lors de sa soirée d'anniversaire, une sorte de voyant (« L'Argentin ») lui a prédit qu'il allait assassiner quelqu'un d'ici son prochain anniversaire. L'échéance arrivant bientôt, Gabriel souhaite donc prendre les devants et prévenir de son prochain acte. Il souhaite que le commissaire l'empêche de tuer qui que ce soit, en retrouvant le voyant et en le forçant à retirer sa malédiction. Car Gabriel est foncièrement convaincu de la véracité de cette prédiction.
Le commissaire Espinosa prend cette « affaire » avec sérieux, même s'il a bien conscience que cela n'a aucun sens. Mais Gabriel semble tellement sûr de lui qu'Espinosa, afin de le rassurer, lui assure qu'il va faire son possible pour que rien ne se passe d'ici le prochain anniversaire de Gabriel.
L'histoire prend son temps à s'installer. Pas de grande action. Pas de scène-choc. L'auteur préfère avancer doucement, établir les relations entre les protagonistes, passer doucement d'une prophétie fantaisiste à une tragédie inexorable.
Le cadre géographique est intéressant (rues et plages de Rio), un poil exotique, nous montre un peu le Brésil actuel, très occidentalisé.
La fin du roman se termine de façon étonnante et assez déconcertante.
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Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
A quatre heures de l'après-midi, le petit restaurant était vide. L'unique serveur, à une table du fond, se partageait entre une pile d'assiettes devant lui et le poste de télévision dans un angle de la salle. Les yeux fixés sur l'écran, il prenait une assiette, y vaporisait de l'alcool, l'essuyait, et formait une autre pile à côté de la première. Il exécutait cette tâche sans se presser, au rythme du film. Sa besogne terminée, il sépara les assiettes en deux piles rigoureusement égales et dut détacher les yeux de l'écran à ce moment. Il passa alors aux couverts. Il les prenait dans un bac en plastique situé à sa gauche, y vaporisait de l'alcool et après les avoir essuyés méticuleusement, les jetait dans une boite sur sa droite. Ce travail était plus difficile à concilier avec la télévision parce que la boite était divisée en compartiments pour couteaux, fourchettes et cuillères, et il était presque impossible d'atteindre le bon compartiment sans regarder.
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-La police a besoin de suspects pour pouvoir les transformer en coupables.
-C’est l’église qui aime bien les coupables. La police cherche les criminels.






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La différence entre les fous et lui était qu’il savait que la menace, dans son cas, n’était pas imaginaire. Il ne confondait pas des scènes du quotidien avec des délires. Il savait parfaitement ce qui était réel et ce qui était imaginaire. Ses délires relatifs à la prophétie étaient sincères, et c’était ça qui l’avait conduit à contacter le commissaire ; non une donnée objective, mais une impression subjective concrète. Il n’était pas fou, de cela il était sûr ; du moins pas plus que la majorité de ceux qui l’entouraient. Il éprouvait certaines difficultés, c’est vrai, mais rien qui le situât au-delà de la limite de la santé mentale.
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Ce qui l’impressionnait tout particulièrement dans l’histoire du jeune homme était son caractère absurde et vraisemblable à la fois. Qu’une personne contacte la police pour lui demander d’enquêter sur un assassinat qui serait commis par elle-même à une date indéfinie, la victime lui étant également inconnue, était quelque chose de tout à fait absurde. Et c’était précisément cela qui rendait l’histoire vraisemblable. Personne ne ferait cela à moins d’être fou ou malfaisant. Et l’angoisse du jeune homme paraissait fondée. Espinosa était décidé à ne prendre aucune mesure effective au cas où le jeune homme insisterait pour maintenir l’affaire dans la sphère privée. Il était commissaire de police, non détective privé. En outre, officialiser une enquête à partir d’une simple divagation représentait une véritable difficulté : il n’y avait pas un seul fait concret qui justifiât d’engager un policier de son équipe.
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Espinosa considérait la quarantaine comme une des tranches d’âge les plus dangereuses du point de vue amoureux. Suffisamment proche de la trentaine pour qu’on nourrisse des rêves romantiques, mais tout aussi proche de la cinquantaine pour qu’on incorpore une certaine rigidité, résultat des revers subis. Espinosa ne se considérait pas encore comme sceptique sur ses possibilités amoureuses, mais il y avait belle lurette qu’il avait perdu toute naïveté. Sa conscience critique se faisait de plus en plus aiguë, et il savait que, poussée à l’extrême, elle déboucherait sur un scepticisme concernant la possibilité de connaître un certain succès dans ce qu’on appelait le mariage. Il n’avait aucun doute sur l’excellence du plaisir sexuel ; il pensait avoir de faibles chances de succès à la jonction entre la sexualité et le mariage.
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Video de Luiz-Alfredo Garcia-Roza (1) Voir plusAjouter une vidéo

[Luiz Alfredo Garcia-Roza : Objets trouvés]
Sur une plage de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), Olivier BARROT présente le roman de Luiz Alfredo GARCIA-ROZA "Objets trouvés". le comédien Richard BOHRINGER en lit quelques lignes. Insert quelques images de la ville de Rio.
Dans la catégorie : Littérature portugaiseVoir plus
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