Aux confins de la Russie et du réel, un récit surprenant soutenu par une écriture qui vous berce tout en vous tenant éveillé.
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Ce livre est une déclinaison extrêmement efficace de l'« effet papillon » [...]. Une sorte de polar cohérent, multiculturel, international, mafieux, historique, marginal, géopolitique, romantique, parapsychologique et alcoolique !
Lire la critique sur le site : Actualitte
Certains semblent même avoir le don d'ubiquité, dans ce roman où l'auteur [...] s'est amusé à appliquer les théories de la mécanique quantique pour mieux nous parler, au passage, des mafias russes et chinoises, des trafics d'enfants à l'âge du capitalisme contemporain et du terrible tremblement de terre du Sichuan. Le résultat est virtuose.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Il est à peu près aussi aisé de rendre compte du roman de Christian Garcin que de faire rentrer le génie d'Aladin dans sa lampe. « Les Nuits de Vladivostok » sont un roman chamanique dont les personnages vadrouillent, en pensée, par action et par omission.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Dans les Nuits de Vladivostok, les pistes divergent et se recoupent, les cartes se brouillent et les donnes se recomposent, dans un grand récit puzzle dont les pièces se réassemblent au gré de la fantaisie de l’auteur, observant avec acuité les contradictions de cet espace de toutes les contradictions, tout en s’abandonnant au plaisir de raconter.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Semant ses petits cailloux, Christian Garcin reprend les héros de ses précédents livres pour les jeter dans d'autres aventures, qui balancent entre roman picaresque, conte philosophique et dessin animé asiatique
Lire la critique sur le site : Telerama
C'est moi qui pose les questions
De sa main libre, Thomas replie le journal et le pose sur la petite table, entre le Chinois et lui, mettant en évidence l'article qu'il vient de parcourir sans le lire, et la photo plutôt floue qui l'accompagne. Il le désigne d'un bref mouvement du menton.
Ce «Zorro», là... c'est toi, non ? demande-t-il en grimaçant.
L'autre main, celle qui est attachée au radiateur de fonte, le fait souffrir.
Ta gueule, Krawczyk, dit le Chinois.
Je te dis que je ne m'appelle pas Krawczyk. Mon nom est Rawicz. Thomas Rawicz. Tu m'as piqué mon passeport, tu devrais le savoir.
Le Chinois tire sur sa clope, puis crache la fumée lentement, par les narines.
Ferme-la, Krawczyk.
Puis il murmure en hochant la tête, les yeux fixés sur ses tennis.
Ton passeport... Tu me prends pour un con ? Thomas soupire.
Mais toi, tu t'appelles vraiment Zorro ? insiste-t-il.
C'est un surnom, lâche Zorro dans un nouveau nuage de fumée. En chinois on dit «Zuo Luo».
Et ça ne te gêne pas ? Je veux dire, tu ne trouves pas ça ridicule ?
Zuo Luo aspire profondément, souffle la fumée de sa cigarette sur le visage légèrement contusionné de Thomas, puis tourne la tête vers le fenestron. Des odeurs écoeurantes de diesel les assaillent par intermittence. L'édredon dense et moite de la nuit tombe lentement. On entend des bruits de voix et un raffut d'oiseaux. Aussi quelques véhicules à moteur, mais plus loin, comme assourdis. Sans doute un jardin public, pense Thomas. Peut-être le petit parc miteux en contrebas de l'avenue qui longe le port, entre le boulevard encombré de bagnoles et les grues. J'ai cru voir une baraque qui semblait abandonnée hier à cet endroit. Il toussote, réclame un peu d'eau.
Et puis quoi encore, dit Zuo Luo.
Juste un peu, insiste Thomas. De toute façon tu ne vas pas me garder attaché à ce radiateur pendant des mois, non ? Tu vas bien finir par te rendre compte que tu t'es trompé de bonhomme. Alors tu regretteras.
Zuo Luo ne réagit pas. Il fixe ses tennis.
Ton vrai nom, c'est quoi ? demande Thomas.
Quelle importance ? répond Zuo Luo. Tu comptes porter plainte ? Bonne chance.
Au bout de quelques minutes, Svechnikov sembla reprendre ses esprits et poursuivit:
Quelqu'un, je ne sais qui, me recueillit. Sans doute une de ces bonnes âmes, simples et anonymes, dont on oublie qu'elles forment le terreau de la nation russe, qui aujourd'hui voit son image ternie par les néomafieux, les capitalistes arrogants, les ultranationalistes, les paramilitaires, les amoureux des apparences et du pouvoir, tout ce monde violent, vulgaire et clinquant que je vomis, les rejetons de ce régime qui promeut les médiocres, vénère les puissants et terrorise les faibles.
J'ai connu un français il y a quatre ans, en Mongolie, poursuit Wanglin. Rosario Traunberg, vous connaissez?
Thomas le regarde attentivement. Il n'a pas l'air de plaisanter.
Nous sommes un gros village, certes, mais de soixante-cinq millions d'habitants tout de même, répond-il.
Wanglin hausse les épaules.
( Wanglin est chinois et Thomas français)
Roman assez habile, quelques beaux passages au début, mais oui on a bien compris l'auteur a des lettres!!!Voltaire c'est quand même dur à plagier. On peut toujours relire Candide et là on ne se lasse pas.
Payot - Marque Page - Christian Garcin - Le Gardien