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Citations sur Olivier (42)

Parmi tout ce que tu m’as appris, il y a d’abord ceci : on écrit pour exprimer ce dont on ne peut pas parler, pour libérer tout ce qui, en nous, était empêché, claquemuré, prisonnier d’une invisible geôle. Et qu’il n’y a pas de meilleure confidente que la page blanche à laquelle, dans le silence, on délègue ses obsessions, ses fantasmes et ses morts. Tu m’as révélé l’incroyable pouvoir de la littérature, qui à la fois prolonge la vie des disparus et empêche les vivants de disparaître.
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Tu as fait de moi un jumeau qui n'a pu vieillir qu'en écrivant, c'est-a-dire en traçant sous abri son sillon, ligne apres ligne, champ après champ. Je te dois cet immense privilège : converser avec toi Ie plus naturellement du monde par la seule magie des mots. Le silence, qui est la vraie mort des absents, m’a été épargné. II me semble parfois que j'ai beaucoup de chance.
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On n'est jamais vraiment certain du moment où l'on se croit guéri, où l'on commence à s’aguerrir. Peut-être sont-ce deux verbes jumeaux.
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Mais est-ce si enviable de survivre avec des cheveux blancs, le souci des jours qui s'en vont, le poids du passé qu'on traîne derrière soi, et la peur panique de l'accidentel qui frapperait les miens ?

N'y a-t-il pas aussi un privilège à partir tôt, à n'être ici-bas qu'un passant pressé ?
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La mort d’un enfant est un scandale, et l’accepter, c’est abdiquer.
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Les jumeaux s’aiment déjà, durant des mois, dans le ventre de leur mère. Ils dialogueraient, s’observeraient, se toucheraient, multiplieraient l’un vers l’autre des gestes lents auxquels le liquide amniotique conférerait une manière de grâce détachée, d’insouciante félicité. Des échographies auraient même révélé, à partir de l’instant où la vision commence à se développer chez le fœtus, un incroyable baiser des jumeaux : deux petits nageurs qui s’enlacent et deux bouches qui s’embrassent dans l’insondable nuit intra-utérine, image sidérante d’un amour d’avant l’amour, d’une étreinte physique et peut-être mentale qu’ils chercheront en vain à reproduire tout ton long de leur vie.
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J’aimerais tant voir loin devant, savoir me projeter dans un monde neuf, mais j'ai beau me raisonner, je n'y parviens pas. Je suis définitivement rétif à la science fiction, indifférent à la futurologie, et sourd aux pythies. Plus le temps passe, plus l'obsessionnelle démarche de Marcel Proust me bouleverse, et plus les folles anticipations de Jules Veme me paraissent inutiles, futiles, gratuites.
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Je crois à la secrète communion de tous ceux qui ont perdu un être chéri, plus particulièrement un enfant, et que relie une abondante littérature de l'infortune. Elle repose sur une illusion capitale: chaque expérience du deuil est unique, irréductible, en apparence incomparable, et pourtant, dès qu'elle est couchée sur le papier, elle devient universelle, chacun de nous peut s'y reconnaître. On y lit ce qu'on a le sentiment d'avoir soi-même écrit. (p.48)
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On écrit pour exprimer ce dont on ne peut pas parler, pour libérer tout ce qui était en nous empêché, claquemuré, prisonnier d’une invisible geôle. (p. 57)
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Une part de moi est dans le présent décomposé, l'autre part dans le passé recomposé. J'ai la passion de l'ordre et une attirance pour la sauvagerie. J'aime et je déteste plaire. Je suis enfantin et grave. Trop raide et trop souple. A la fois très susceptible et indifférent au qu'en-dira-t-on. D'une pudeur maladive et capable, comme ici, sans aucun gêne, de me mettre à nu en public. Sociable et misanthrope, bavard et mutique, enraciné dans la terre meuble et aspiré par les ciels équivoques.
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