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EAN : 9782070396955
240 pages
Gallimard (03/09/2009)
3.28/5   16 notes
Résumé :

Treize ans après la mort de l'énigmatique François-Régis Bastide, auteur de La fantaisie du voyageur, fondateur du Masque et la plume, ambassadeur de France à Copenhague et à Vienne, Jérôme Garcin se souvient de cet écrivain- musicien qui a tant compté pour lui et que l'époque a oublié.

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
"Il m'a toujours semblé que cet admirateur de Saint-Simon s'était trompé de siècle et qu'il était fait pour vivre au temps de la litote, de la prétérition, du clair-obscur et du baisemain... Maladroit en amour, gaffeur en société,
querelleur avec ses amis, d'une grandiloquente timidité, bravache sans raison, préférant être amoureux qu'aimer, et caressant peut-être mieux les mots que les corps, mon ami, cela au moins lui sera-t-il accordé, était beau de langage "

J'ai une affection particulière pour Jérôme Garcin, qui sort de l'ombre, des écrivains résistants, rebelles, oubliés, négligés, morts prématurément, incompris; Après La Ville de Miremont, Jean Prévost, Jérôme Garcin remet
à l'honneur un écrivain que je connais de nom, sans avoir jamais lu aucun de ses écrits. Il s'agit de François-Régis Bastide: un touche-à-tout, musicien-écrivain, ambassadeur, séducteur impénitent !!

Un ouvrage plaisant, attachant où Jérôme Garcin nous communique avec beaucoup de sensibilité et de justesse son amitié et son admiration pour cet ami écrivain, aussi surdoué que dilettante, au parcours atypique, qu'il trouve injustement oublié. Un portrait réussi, très contrasté et qui" titille" ma curiosité quant à ses écrits... maintenant à découvrir !!!

Une lecture trouvée dans mes réserves d'écureuil.... et lu, il y a déjà quelques mois [janvier 2016]

Je renouvelle mon admiration envers la démarche fidèle de Jérôme Garcin qui rend hommage à des auteurs de talent, qui n'ont pas eu la faveur d'êtres plebiscités par les médias et la presse...et qui méritent d'être sauvés de la plus terrible réalité: l'oubli !

""J'aime l'idée qu'en littérature, et pourvu qu'on laisse du temps au temps, la justice l'emporte -in fine- sur l'ingratitude. j'aime que les vivants en bonne santé s'activent à sauver de l'oubli les morts qui ont tant souffert. je crois même que, sans oser toujours l'avouer par crainte de laisser accroire que je
négligerais mes contemporains, je n'ai aimé, depuis trente ans, exercer le métier de critique que pour ce bonheur inouï de travailler à faire à nouveau "entendre", comme dirait régis, la voix des insoumis, des réprouvés, des irréguliers, des tempétueux, des mélancoliques, des suicidés de la société, des résistants de l'ombre, des solitaires irréductibles dont, c'est un mystère au regard des privilèges que le destin a bien voulu m'octroyer, je me sens si proche. (p. 63)





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Voilà bien Jérôme Garcin et sa manière de rendre hommage, plus même que rendre hommage, faire continuer à vivre.
Il s'agit ici de son ami François-Régis Bastide qu'il célèbre, dix ans après sa mort.
Ami écrivain, musicien, ambassadeur, créateur avec Michel Polac du « Masque et la plume » qu'il anima de nombreuses années avant que ne le fasse Jérôme Garcin.
On sent toute la tendresse qu'il lui portait. Toute l'émotion qui l'habite encore en parlant de lui.
Les hommes tombent dans l'oubli après leur mort.
Par ce livre, il permet qu'on se souvienne encore de lui, et, comme à son habitude, il fait cela avec un grand tact, une belle plume, et réussit son pari
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N°447 - Août 2010
SON EXCELLENCE, MONSIEUR MON AMIJérôme Garcin - Éditions Gallimard.

Qui se souvient encore de François-Régis Bastide? Il faut assurément n'être plus très jeune, être un amoureux passionné de la radio et de la culture et avoir un peu de mémoire! Qui était-il donc? Fondateur du « Masque et la plume », musicien, écrivain, séducteur, admirateur de Cocteau, mystificateur et ambassadeur de France ( d'où le titre). C'est en tout cas ce personnage que choisit d'évoquer Jérôme Garcin qui, entre autre, anime à son tour l'émission de France-Inter qui était celle de « son ami ».

Quand il choisit de revenir à La Garde-Freinet où il habitait, de remettre en quelque sorte ses pas dans les siens, Bastide est mort depuis dix ans déjà. Par un réflexe qui n'anime que ceux qui souhaitent que la mémoire d'un homme ne se perde pas tout à fait mais qui refusent l'édification d'une statue si tentante, irréaliste et peut-être inutile aux yeux des quidams pour qui il restera toujours un inconnu, l'auteur préfère un hommage appuyé à celui qui avait « le visage exact du séducteur qui suscita autrefois, à parts égales, de l'excitation et de l'exaspération, tant il était à la fois irrésistible et insupportable ». le ton est donc donné. Mais comment le faire sinon avec des mots qui portent en eux à la fois la pérennité de l'airain et la fragilité du support que guette l'oubli, ce travers de la condition humaine? Et puis, nous le savons bien, ils enjolivent et trompent à la fois, et ce malgré l'auteur lui-même, se conjuguent souvent avec l'ombre, les anthologies étant souvent des voeux pieux que personne ne lit.

Quand il décline son enfance et son adolescence biarrottes baignées de musique, son engagement dans la 2°DB, son séjour en Allemagne occupée, pays qui fera toujours peu ou prou partie de lui-même, ses passionnantes découvertes littéraires, son entrée dans le monde culturel et médiatique, il montre que ce que veut Bastide c'est avant tout conquérir Paris et obtenir réussite et notoriété. Puis ce fut l'engagement politique aux côtés de François Mitterrand en lorgnant en secret sur un ministère, à condition qu'il fût situé rue de Valois, pour finalement embrasser une carrière diplomatique, même si celle-ci ressemblait un peu à une disgrâce ou a un éloignement et qui mit entre parenthèses sa carrière d'écrivain. Malgré de fréquents séjours à Latché, celui que Garcin appelle familièrement « Régis » n'était pas non plus exempt de vanité.

Il évoque aussi ses aventures amoureuses se demandant «  S'il n'était pas un collectionneur vaniteux qui trop embrasse ou un pénitent inconsolé qui mal étreint ». Pourtant Gilles Jacob le dira « brillant avec les mots, brillant avec les femmes ». C'est plutôt un compliment!

Quand il parle du chroniqueur littéraire qu'il fut aussi, Garcin note que «  c'était un troublant mélange de jeune amant transi et de vieux critique râleur, de cabot et d'exégète qui donnait à ses chroniques un charme coquin , ébouriffé, fougueux, parfaitement inactuel. ». On ne fait sans doute pas ce métier sans se créer des inimitiés. A lui non plus elles ne manquèrent pas!

Comme tout personnage en vue, il a suscité la polémique. C'est à cela qu'on reconnaît aussi la valeur des gens, surtout s'ils sont, comme il aimait à le dire de ceux qui participaient à son émission « des insolents plutôt convenables », au moins, ils ne laissent pas indifférents. Et Bastide ne s'est pas contenté de la créer dans le cadre de son émission de radio du dimanche soir!

En réalité s'il parle de cette amitié qui les unissait et les unit encore par-delà la mort, c'est peut-être à cause de leurs deux vies parallèles et le désir de Garcin de rédiger non pas une biographie mais une évocation amicale, tout en y glissant, mais on ne saurait lui en vouloir, des anecdotes personnelles. Et d'ajouter « J'aimais que notre amitié fondée sur des désaccords parfaits que rien jamais n'ébrécha ni n'assombrit. Il m'arrive de croire qu'il a été, à son insu, mon ange gardien ».

C'est donc la fidélité en amitié imperméable au temps qui anime l'auteur qui ne voudrait pas « qu'on négligeât François-Régis Bastide » simplement parce qu'il ne fait plus partie du monde des vivants. C'est un hommage émouvant, sans grandes concessions et qui évite autant la dithyrambe que les révélations malsaines qui font trop souvent le succès des livres actuels, et n'a pour unique but que de faire revivre un ami disparu. de cet écrivain adepte du « mentir-vrai » il fait un portrait attendrissant : « Il m'a toujours semblé que cet admirateur de Saint-Simon s'était trompé de siècle et qu'il était fait pour vivre au temps de la litote, de la prétérition, du clair-obscur et du baisemain... Maladroit en amour, gaffeur en société, querelleur avec ses amis, d'une grandiloquente timidité, bravache sans raison, préférant être amoureux qu'aimer, et caressant peut-être mieux les mots que les corps, mon ami, cela au moins lui sera-t-il accordé, était beau de langage ».

L'écriture de ce livre est calme, musicale, limpide et procure une lecture agréable, donne aussi envie, pourquoi pas, de lire Bastide et peut-être aussi et même sûrement, d'en découvrir davantage chez Garcin.




Hervé GAUTIER – Août 2010.http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Vous ne connaissez pas François-Régis Bastide? Qu'importe... Vous n'en avez pas besoin pour apprécier 'Son excellence, monsieur mon ami'. D'abord parce que le livre vous permettra de découvrir son incroyable parcours et son personnage, à la fois charmant et irritant. Ensuite, parce qu'au fond, Jérôme Garcin fait bien plus qu'écrire sur son ami. Il nous accompagne dans la découverte du monde intellectuel et littéraire français d'une bonne partie du XXème siècle. Et puis surtout, il nous parle d'amitié, ce beau sentiment, peut-être un peu oublié, qui vous fait aimer quelqu'un dans tout ce qu'il est, faiblesses et défauts compris.
Sur tous ces sujets, et dans chacun de ses mots, ce texte, est à l'image de son auteur : fin, délicat, posé, touchant.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
J'aime l'idée qu'en littérature, et pourvu qu'on laisse du temps au temps, la justice l'emporte -in fine- sur l'ingratitude. j'aime que les vivants en bonne santé s'activent à sauver de l'oubli les morts qui ont tant souffert. je crois même que, sans oser toujours l'avouer par crainte de laisser accroire que je négligerais mes contemporains, je n'ai aimé, depuis trente ans, exercer le métier de critique que pour ce bonheur inouï de travailler à faire à nouveau "entendre", comme dirait régis, la voix des insoumis, des réprouvés, des irréguliers, des tempétueux, des mélancoliques, des suicidés de la société, des résistants de l'ombre, des solitaires irréductibles dont, c'est un mystère au regard des privilèges que le destin a bien voulu m'octroyer, je me sens si proche. (p. 63)
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Le plaisir de lire est impérieux, je ne m'en lasse toujours pas. Il suffit à justifier, avec l'irrépressible curiosité qui l'accompagne, et l'excitation de voir naître un talent neuf, et le besoin de connaître son époque à travers celles, et ceux qui la décrivent, qui l'impriment, mon obstination à persister dans cette charge dont j'ai fait, je ne m'en cache pas, un étrange art de vivre. Il ne m'empêche d'ailleurs pas de tenter d'écrire parfois sur mon théâtre intime et mon religieux manège, dans lequel piaffent des ombres voluptueuses. (p. 36)
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Il m'avait dit, lorsque je devins à mon tour l'animateur du -Masque et la Plume- : " "Tu vas apprendre l'étrange métier de dompteur de cirque culturel" (p. 19)
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Il m'a toujours semblé que cet admirateur de Saint-Simon s'était trompé de siècle et qu'il était fait pour vivre au temps de la litote, de la prétérition, du clair-obscur et du baisemain... Maladroit en amour, gaffeur en société, querelleur avec ses amis, d'une grandiloquente timidité, bravache sans raison, préférant être amoureux qu'aimer, et caressant peut-être mieux les mots que les corps, mon ami, cela au moins lui sera-t-il accordé, était beau de langage 
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J'ose dire que la paresse, conçue comme une ascèse, est productrice d'énergies que nous avons peine à imaginer. elle n'est rien d'autre qu'une façon particulière de découper le temps et de suspendre la frénésie routinière du labeur- (Eloge de la paresse de François-Régis Bastide)
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Vidéo de Jérôme Garcin
Jérôme Garcin vous présente son ouvrage "Écrire et dire : entretiens avec Caroline Broué" aux éditions des Équateurs. Entretien avec Jean-Claude Raspiengeas.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/3002979/jerome-garcin-ecrire-et-dire-entretiens-avec-caroline-broue
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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