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Critique de NicolaK


Livre découpé en trois grandes parties : L'amour, La maladie, et La mort.
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Ce n'est pas tout à fait un roman, puisque tout ce qui est raconté dans cette histoire s'est réellement passé, là, à Stockholm et les gens ont existé ou existent encore.
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Ce fut aussi la réalité dans beaucoup d'autres lieux, à la même époque.
Mais surtout, ça se perpétue encore aujourd'hui.
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Le livre s'ouvre sur un lit d'hôpital, dans une chambre du service d'isolement où le soleil ne pénètre jamais; les fenêtres étant condamnées.
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Sur ce lit, un homme décharné, à bout de souffrance, dont les jours sont comptés. Il est seul, toujours seul.
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Par un sas, une infirmière et une aide-soignante affectées aux soins du malade pénètrent dans la pièce. Celui-ci transpire, pleure, mais ne parle pas.
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Il est jeune, à peine un peu plus de vingt ans, mais il va mourir. La plus jeune des soignantes retire ses gants par inadvertance, et avant de sortir, du dos de la main, essuie les larmes du jeune homme.
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L'infirmière la tance vertement : "N'essuie jamais de larmes sans gants !"
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Nous naviguons sans cesse entre passé et présent. le présent des années 80 en Suède, en compagnie de Rasmus et Benjamin.
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Leur enfance, leurs années collège / lycée et leur âge adulte s'entremêlent dans ce récit avec une aisance et une fluidité remarquables.
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Ils sont très différents.
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Rasmus est le fils unique d'un couple vivant dans un petit village, Koppom.
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Ses parents l'adorent, mais ses camarades de classe et copains d'enfance le rejettent. Malmené, frappé, moqué, injurié, il ne rêve que du jour où il pourra enfin rejoindre la capitale.
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Benjamin a une petite soeur, Margareta. Leurs parents, témoins de Jéhovah, ne vivent, ne pensent, ne respirent que pour leur sacerdoce. Ils habitent Stockholm et l'enfant grandit en répandant la bonne parole de foyer en foyer.
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Les deux garçons vont se rencontrer et victimes d'un coup de foudre, ne se quitteront plus.
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C'est leur vie que l'auteur va nous raconter, ainsi que celle de leur entourage, leur famille et leur groupe d'amis : Reine, Paul, Lars-Ake, Bengt et Seppo, que Benjamin et Rasmus ont connus lors d'une soirée de réveillon donnée chez Paul.
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Alors que la Suède, ainsi que beaucoup d'autres pays, vient de dépénaliser l'homosexualité, en 1978, une terrible maladie frappe la communauté de plein fouet. le SIDA.
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Et très vite, c'est l'hécatombe.
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L'auteur ne s'embarrasse pas de fioritures. Alors que l'enfance et l'adolescence des protagonistes est dépeinte avec douceur, leur entrée à l'âge adulte est décrite avec un vocabulaire très cru, dur.
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J'ai découvert son style avec ce livre, et j'ai adoré.
Mais au-delà du style, "l'histoire" est prenante.
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Ce livre se déguste. J'ai mis près d'une semaine à le lire, non par ennui mais parce que chaque mot, chaque phrase, a son importance.
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Et on est frappé de plein fouet, d'uppercut en uppercut. On sourit parfois parce que l'humour perce de temps en temps, on espère... mais la plupart du temps, on souffre avec les protagonistes.
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Personnellement, j'ai aussi éprouvé beaucoup de colère envers les parents, mais ne je vais pas vous narrer toute l'histoire.
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Jonas Gardell parle de ce qu'il connaît, fruit de ses recherches, rien n'est laissé au hasard et le récit est entrecoupé d'explications sur l'évolution des mentalités (si l'on peut dire) et surtout sur les découvertes successives liées à la maladie.
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Bref, je ne vais pas me sortir de ce retour, il y aurait tant à dire.
Un livre que je place tout en haut de mes lectures "coups de coeur".
On ne s'ennuie pas une seconde tout au long de ces 800 pages.
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Le mot de la fin, leitmotiv de l'un des personnages :
"Je veux dans ma vie pouvoir aimer quelqu'un qui m'aime."
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