Lisa Gardner est une auteure que j'affectionne, et que je suis depuis quelques années, notamment la série "D.D. Warren", dont ce volume fait partie. J'ai suivi l'évolution de cette enquêtrice, les affaires dont elle s'est chargées, sa vie privée aussi avec tous les aléas à être en couple avec un expert en scènes de crime quand on travaille soi-même à la brigade criminelle. ce petit préambule pour signifier que j'étais ravie à la perspective de ma lecture.
En plus, le sujet avait tout pour me plaire : une famille est massacrée chez elle, y compris les deux enfants les plus jeunes, seule une ado de 16 ans absente au moment du crime en a réchappé parce qu'elle était en train de promener leurs deux chiens aveugles (non je ne suis pas une psychopathe, c'est pas parce que je dis que le sujet me branche que je passe mes week-ends à trucider des familles !). La jeune fille, Roxanna, est introuvable, ce qui conduit l'enquêtrice à envisager deux hypothèses : soit c'est elle la coupable, soit elle est morte de trouille et se planque quelque part.
Or, il se trouve que Roxanna avait contacté peu avant une sorte d'association dirigée par Flora (également déjà croisée dans la série), ancienne victime de séquestration qui surmonte ses traumatismes en aidant d'autres femmes à se défendre lorsqu'elles se sentent en danger. Flora va s'impliquer dans l'enquête en qualité "d'indic", approchant plus facilement certains protagonistes détenant de précieux renseignements que les policiers.
De nombreux thèmes vont émailler cette enquête, en vrac l'alcoolisme, les familles d'accueil et la négligence des services sociaux vis-à-vis des violences que les enfants placés subissent parfois, les familles recomposées, les gangs, un zeste de pédophilie parce qu'on en met partout, l'amitié indéfectible entre enfants victimes, la résilience... bref il y en a pour tout le monde. Et c'est un peu ce qui m'a déçu dans ce roman, cette dilution des sujets, comme si l'auteure avait eu à respecter une recette de cuisine en incluant bien tous les ingrédients. Trop de personnages aussi, certains font de la figuration et ne font pas avancer le schmilblick, comme disait
Coluche.
La vie personnelle de D.D. Warren, qui prend d'habitude une part assez importante dans l'intrigue et apporte des respirations, est très peu présente ici, ce qui m'a manqué. Par contre, on trouve de nombreuses références à deux autres enquêtes, ce qui pourra donner envie à de nouveaux lecteurs de les découvrir.
Je ne vais pas m'éterniser sur ce demi-plaisir, la série marque clairement le pas, peut-être est-il temps de passer à autre chose, Lisa ? Vous savez si bien le faire...