Une société inclusive est une société sans privilèges, sans exclusivités ni exclusions. Sans hiérarchisation. Sans ligne Maginot pour se protéger de ceux qui font l'épreuve d'un dysfonctionnement de leur corps ou de leur esprit, et épuisent leurs forces à résister au danger de néantisation. Ils n'ont pu choisir leur destin ; ils l'auraient souhaité mais ils n'ont pas eu cette latitude. Nul n'a le droit de les dépouiller de leur part légitime du patrimoine commun ; de les priver du droit à avoir des droits.
Les personnes en situation de handicap ne relèvent pas d'un type humain à part. Comme tous les êtres humains disséminés sur la planète, elles sont des variations sur un même thème : le fragile et le singulier. Elles ne sont pas d'étranges étrangers derrière des allures bizarres, floues désactivées, lointaines, que l'on identifie à leur syndrome.
La plus belle histoire de l'homme c'est sa diversité.
Il n'y a nie vie minuscule ni vie majuscule.
Des miettes de pitié ne font pas une relation ; la compassion ne dispense pas de la reconnaissance. Tout être déchu de sa valeur sociale est menacée de tomber hors du monde.
nul n'a l'exclusivité du patrimoine humain et social.
Etre reconnu, c'est se voir attribuer une place et une valeur, en tant que contributeur à la vie collective.
Il ne faut jamais se guérir du mal des autres.
L'enjeu est de taille. La transformation des esprits et des pratiques prendra du temps, mais la nécessité est là: amender la terre pour en permettre l'accomplissement. Pire que l"indignation est la résignation. Pire que les éclats de voix sont l'habitude et l'indifférence.
L'idée de société inclusive tourne le dos à toute forme de captation, qui accroît de fait le nombre de personnes empêchées de bénéficier, sur la base d'une égalité avec les autres, des moyens d'apprendre, de communiquer, de se cultiver, de travailler, de créer et de faire oeuvre.