AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,96

sur 177 notes
5
12 avis
4
17 avis
3
6 avis
2
2 avis
1
0 avis
Il est temps pour Simon Marechall, spécialiste en dératisation et extinction des nuisibles, rats, souris, pigeons, puces, cafards..., de raccrocher. Un dernier contrat à honorer et l'homme veut tirer sa révérence... définitivement. Pour ce faire, il a besoin de l'aide de Bernard, un grand gaillard amputé de deux doigts, un brin benêt et naïf.
C'est à Vals-les-bains que Simon, vieillissant et malade, rencontre par hasard Bernard, venu rendre visite à sa maman, Anaïs, qui végète dans une sorte de boutique, en compagnie de son meilleur ami, le Négrita. Les deux hommes sympathisent aussitôt, Simon étant touché par la naïveté touchante du jeune homme. Il l'engage alors pour deux jours en tant que chauffeur pour le conduire au Cap d'Agde, où il doit effectuer une ultime mission...


Simon et Bernard, deux personnes que rien ne semblait réunir. Un sexagénaire blasé, cynique, malade et au métier qui demande beaucoup de sang-froid et un benêt de 22 ans qui prend la vie comme elle vient. Leur petite escapade vers le sud va prendre une tournure inattendue. Sur leur route, ils croiseront Fiona, une jeune maman célibataire, et la petite Violette, deux âmes aussi blessées et égarées qu'eux. Pascal Garnier nous entraine dans une sorte de road-movie déjanté et noir, à la fois cynique et jouissif en compagnie de Simon et Bernard, deux héros modestes cabossés et malmenés par la vie. Deux hommes très attachants et fragiles, les femmes n'étant pas en reste comme Anaïs, dont la vie trépidante prête à sourire, Fiona qui reste collée à leurs basques ou encore Rose, cette taxidermiste belge. Un roman aux dialogues percutants et savoureux, à la plume incisive et à l'humour teinté de noir.
Commenter  J’apprécie          722
Troquons donc notre coutumier «comment ça va?» pour un «comment va ta douleur?» que les africains affectionnent. Original troc comme entrée en la matière où il est bien question de douleur dans ce roman.
Tout d'abord, Simon qui n'est plus tout jeune, plus en grande forme non plus et qui a passé sa vie à l'extermination des nuisibles. Chacun est ici libre d'imaginer dans quel camps se trouvent ces nuisibles... Simon est cynique, froid, désenchanté, en fin de vie en somme.
Anais ensuite, la mère de Bernard, plus vraiment jeune ni belle, un brin démente, esseulée dans sa solitude et qui cuve au Negrita à toute heure. Faut bien noyer son chagrin.
Voici Fiona, jeune mère célibataire de la toute petite Violaine, orpheline et complètement paumée.

Simon a une dernière mission à accomplir avant sa retraite. Il a besoin d'un chauffeur pour le conduire à bon port et c'est ainsi que Bernard pointe le bout de son nez. Bernard, l'estropié de la main, est ce type qui « avait un don pour la vie, un peu comme ces nouveau-nés qu'on retrouve vivants dans une poubelle ».
Certains le trouveront benêt et simplet, moi je l'ai trouvé attendrissant et d'une sincérité à fleur de peau.

Tout ce petit monde finira par se rencontrer. Pas toujours évident de cohabiter ensemble entre jeunes et vieux surtout quand la mort rôde pas loin et que pour des jeunes ça pue, la mort.

Pascal Garnier brosse un portrait cinglant de la vieillesse, de la mort, de la jeunesse, des cabossés où certains s'en sortent mieux que d'autres... Un zeste d'humour noir, une pincée de poésie, un reflet étourdissant de la vie, voici ce qui signe ce roman soigné et percutant.
Commenter  J’apprécie          655
Ça commence par la fin. Comme ça on est prévenu. Pas de surprise. On sait où on va. Comment va la douleur, c'est la question qui contient sa réponse aussi.

Mais ce serait bien léger de résumer Pascal Garnier par cette sorte de pirouette ou de tête à queue. 

Simon , un homme bien sous tous rapports,  est un tueur à gages. Y a plus sympa comme heros auquel s'identifier. Pourtant ca marche. On aime Simon. Cruel, pourtant,  "éradicateur de nuisibles" sans états d'âme. Malade aussi. Il n'a plus beaucoup de temps. Pour vivre, ni pour aimer.

Bernard est un doux crétin,  naïf, confiant, docile, gentil. Il aime sa maman, boulimique, velléitaire, alcoolique, looseuse de haut vol. Il aime aussi les bagnoles. Et conduire celle de Simon. Il sera son chauffeur dans ce "Thelma et Louise" pour mecs...

Avant le dernier round, ces deux-là vont faire la paire.

Histoire d'une amitié et d'une rencontre sur fond de détresse humaine.

Fort et violent. Comme l'espoir dans la débine, comme le phare dans la tempête,  comme la mort dans la douleur.

Justement: comment va-t-elle, la douleur?

Avec Pascal Garnier, elle est toujours supportable, parce qu'elle se shoote à la fraternité.
Commenter  J’apprécie          546
Une histoire qui commence de manière peu banale : à peine a-t-on eu le temps de faire la connaissance du premier personnage que le voilà suicidé et pendu. Circulez, rien à voir et bonjour chez vous... Au bout de six pages ? Sérieusement, ce ne sont pas des façons !

C'est pourtant sur cette scène que commence le roman de Pascal Garnier "Comment va la douleur ?", où l'on fait la connaissance de Simon le “dératiseur”, tueur à gages de son état (nous le découvrirons peu à peu), dandy cynique et à bout de souffle, et de Bernard, une sorte de candide qui pose sur le monde en toutes circonstances un regard bienveillant, serein et un peu niais.

Une rencontre fortuite sur un banc, un dîner, quelques confidences… très vite se nouent entre les deux hommes, le vieux tueur à gages fatigué et malade et le simplet plein d'innocence, les fils d'une relation quelque peu incongrue teintée d'affection réciproque. Car “ce qui était étrange chez ce jeune crétin c'est qu'il n'était pas bête. Il faisait preuve d'un bon sens ingénu qui rafraîchissait Simon, le ramenait à l'évidence d'une vie simple comme bonjour. C'était comme découvrir une fontaine d'eau vive après une longue marche au soleil. Sa vulnérabilité le rendait invincible.”

S'ensuit un périple improbable, à mi-chemin de la farce et du drame, en compagnie d'une jeune mère désemparée rencontrée par hasard, sur les routes du Sud de la France où Bernard, au volant de la Mercedes de Simon, le conduit sans le savoir vers sa dernière mission de tueur à gages…

Avec "Comment va la douleur ?" j'ai retrouvé l'univers de Pascal Garnier, dont j'avais lu et beaucoup aimé “Cartons”, son humour décalé, son écriture légère et vive et cette forme de pudeur qui lui permet d'aborder les plus grandes détresses sans s'y appesantir, sans même s'y attarder, avec beaucoup de sensibilité et de drôlerie.

Un livre plein de tendresse, d'une lecture agréable, et avec lequel j'ai passé un bon moment.
Commenter  J’apprécie          542
Un beau jour de déprime
à Vals les Bains, en Ardèche
Simon sexagénaire cynique et mal en point rencontre Bernard un jeune benêt de 20 balais sans boulot
d'un optimisme à toute épreuve
ce qui l'horripile un brin...
Le bougon décide malgré tout avant d'accomplir son dernier contrat de dératisateur et de tirer sa révérence
d'embaucher le jeune blaireau à son service..comme chauffeur
un peu de béatitude, ça ne peut pas lui faire trop de mal...
Un duo de choc mal assorti qui va peut-être bien finir par s'accorder...

Comment va la douleur est un roman noir
façon duo road movie à coté de ses pompes.
Une fois n'est pas coutume
l'auteur délivre dès les premières pages
le fin mot de l'histoire.
Une fin noire tirée sur la corde raide
aidée par un petit coup de pied ...pas que du destin.
l'épilogue digéré
on peut suivre en toute quiétude
les pérégrinations de
nos deux compères aux antipodes qui vont
tout en s'apprivoisant
croiser des nuisibles à abattre...
et des invisibles abattus par leur douleur quotidienne.
Pas très bavards mais vases communicants
Simon bien pâle va reprendre quelques couleurs (pas pour longtemps)
au coté du solaire Bernard qui va en perdre...puis en reprendre
après un coup de foudre et des cris de bambins.
Pascal Garnier sait enrober d'une fine couche d'humour noir ses personnages en rupture
à l'instar d'une mère reine du Négrita
et d'une taxidermiste belge affolée du popotin
Encore un très bon Pascal Garnier !
Commenter  J’apprécie          504
le monde de Pascal Garnier oscille entre polar et roman noir et social. On y croise souvent des personnages un peu en marge, parfois complètement barrés, mais on finit par se dire que certains nous ressemblent étrangement. Son humour lui aussi a des tons différents, passant du caustique au tendre.
Dans ce roman, Simon est tueur à gages (« éradiqueur de nuisibles ») en pré-retraite. C'est le caustique de l'histoire. Bernard, jeune homme un peu simplet, sera le tendre. Une rencontre improbable mais Simon a besoin d'un homme comme lui. Simon, se sentant de plus en plus usé, va proposer à Bernard d'être son chauffeur le temps d'effectuer son dernier contrat.
C'est ainsi que Garnier nous embarque dans une sorte de road movie à la française, entre Val-les-Bains et Cap d'Agde. Un duo* qui ne manque pas de piquant tout comme les autres personnages qu'ils vont croiser en route. La mère de Bernard, par exemple, dont les rêves déçus l'ont peu à peu fait plonger dans l'alcool. Mais son fils, lui, a encore des rêves, des rêves intacts, même s'ils peuvent paraître de prime abord aussi simples que lui. Parce qu'ils représentent la fraîcheur et l'innocence, ses rêves vont en dérider plus d'un, même un Simon dont le regard sur les autres êtres humains est aussi corrosif que son boulot. Alors ce n'est pas tant l'histoire et les rebondissements qu'il faut attendre dans ce roman noir (pas de course poursuite, pas de flics aux trousses), le scénario est assez commun comme une bonne majorité de notre vie quotidienne. Non, ce qu'on apprécie chez Garnier, ce sont ses personnages qu'il sait toujours dépeindre en quelques mots judicieux, sans superflu. Aussi efficace et rapide qu'une balle d'un pistolet silencieux. C'est bien entendu aussi les dialogues que, pour ma part, je savoure toujours. Et puis même dans les romans noirs, l'amour peut surgir là où on ne l'attend pas.
J'ai découvert Pascal Garnier dans « La théorie du Panda » et je n'ai jamais été déçue par les suivants. « Comment va la douleur ? » est de la même veine. Et en Ardèche, Garnier nous rappelle ses dix ans en Afrique (« comment va la douleur ? » c'est ainsi qu'on se salue en Afrique). Un plaisir donc sucré-salé, qui fond doucement dans la gorge. Et on a tout intérêt à savoir apprécier ces romans lentement parce que Pascal Garnier nous a quittés en 2010.
(* cela m'a fait repenser au film que j'ai revu récemment « Regarde les hommes tomber » avec les excellents Mathieu Kassovitz, Jean-Louis Trintignant et Jean Yann).
Commenter  J’apprécie          382
A Vals les Bains, petite ville thermale d'Ardèche, la rencontre entre Simon, un vieux tueur à gages à la retraite triste et bougon et Bernard, un jeune homme candide, doux benêt au grand coeur…
Séduit par l'irrésistible naïveté de ce grand gaillard à l'innocence enfantine, Simon propose à Bernard d'être son chauffeur, le temps pour cet « éradicateur de nuisibles » d'exécuter un tout dernier « contrat ».
La complicité immédiate entre les deux laissés pour compte, entre le vieil homme en fin de vie et le grand enfant à l'optimisme ravageur, décidera le mercenaire à demander au jeune homme d'effectuer pour lui une toute dernière mission.

Et les voilà partis sur les routes du Sud de la France, direction la mer, au gré d'un road-movie jalonné de coups durs, de coups de veine ou de coups du sort, de coups de gueule et de coups de foudre, de moments forts et d'instants loufoques.
Les hasards de la route donneront lieu à des rencontres inoubliables avec des personnages quelconques, originaux, farfelus ou paumés, des êtres malmenés par la vie ne demandant rien d'autre qu'un peu de bonheur: Fiona, jeune maman égarée dans une vie brutale et sa petite fille violette ; Rosa, taxidermiste belge terrifiée par le passage du temps ; Anaïs, la mère fantasque et pathétique de Bernard au penchant immodéré pour le Rhum Négrita…

Il arrive quelquefois qu'une rencontre change toute la vie. Les deux hommes vont saisir cette chance qui leur est accordés de pouvoir vivre un bref moment ce dont ils ont malheureusement été privés : une relation père-fils.
Bernard n'a jamais connu son géniteur et « à force de manquer de père, on finit par s'en inventer un, celui-là lui convenait ».
Pour lui, pour cet espoir constant que ses yeux continuent d'exprimer face à une réalité grise et bouchée, Simon, le vieux tueur blasé et déprimé prendra des airs d'ange de la providence et si l'on sait bien que la mort attend souvent au bout du chemin, c'est sans rechigner le moins du monde que l'on se laisse entraîner par ce tandem si atypique formée par ces deux caractères opposés mais complémentaires, le long d'un périple plein d'humanité et d'humour en demi-teinte.

On retrouvera avec le même plaisir intact que dans « La théorie du panda» ou « L'A 26 », ce qui a fait de Pascal Garnier ce romancier - hélas parti trop tôt - que l'on apprécie tant : ce sens aiguisé de l'observation des travers du genre humain, cet humour noir et incisif dépourvu néanmoins de méchanceté, cette faculté à la fois simple et lumineuse de camper décors et atmosphères de façon quasi cinématographique, cette volonté de mettre en scène des personnages ordinaires terriblement attachants, et enfin cette capacité pleine de finesse à nous faire entrevoir un monde certes désenchanté, mais aussi baigné de poésie…

Certains livres vous charment par la façon de s'imposer à vous tout naturellement comme des évidences, par la simplicité de leur écriture, par l'humour frais teinté de doux désenchantement de leurs lignes, par la sympathie dégagée par leurs personnages, par une atmosphère aérienne qui vous transporte sans effort… de ces petits livres qui vous tiennent chaud et vous enveloppent d'une douceur un peu triste mais tellement, tellement amicale…Ce petit roman noir aux faux airs de polar est de ceux-là.
Ainsi et selon l'expression usitée en Afrique pour se saluer et demander si tout va bien, à la question « Comment va la douleur? », on répondra en toute bonne foi : plutôt pas mal en vérité…

« C'est une histoire d'amour finalement, de rédemption aussi. Évidemment, c'est toujours un petit peu noir, mais les gens, c'est comme les photos : c'est dans le noir qu'ils se révèlent. » Pascal Garnier
Commenter  J’apprécie          360
Simon,héros du roman, a décidé de nous tirer sa révérence dès les premières pages en se tirant une balle dans le buffet?
Non, son flingue, il l'a balancé dans la flotte quelque part au large d'Agde.
Plutôt avec une corde à sauter achetée dans une baraque à touristes de Vals les Bains, petite station thermale d'Ardèche. Y'a mieux pour un gars qui a passé une partie de sa vie à dessouder les autres!
Retour en arrière!
Simon, part effectuer une dernière commande, usé, malade, il s'adjoint les services d'un benêt, Bernard, ardéchois coeur fidèle dont les huit doigts tiendront le volant.
Sur leur route ils croiseront une Zézette des années 2000, Fiona affublée d'une petite fille , Rose, vieille dame frappée par le coup de foudre et cerise sur le gâteau, un peu confite dans le rhum: Anaïs, vieille mère de Bernard.
Un roman agréable à lire! Les personnages sont truculents et attachants!
Comment va la douleur? C'est ainsi que l'on se salue le matin en Afrique. Curieuse façon de se rappeler qu'en effet tant qu'on sent la douleur c'est qu'on est vivant. En attendant de passer l'arme à gauche, profitons de quelques bonnes lectures...
Commenter  J’apprécie          230
« Ce qu'il y avait d'irrésistible chez ce grand couillon c'était cette faculté à s'adapter aux situations les plus insensées, un don inné pour la résilience. »
Bernard, en effet, prend la vie comme elle vient. La preuve, ces deux doigts qui lui manquent après qu'il a embauché sur sa machine-outil avec un coup dans le cornet – « … c'est juste l'auriculaire et l'annulaire, je m'en servais jamais. Et puis c'est la main gauche, je suis droitier » – et cette vieille mère accrochée à son rhum Negrita dont il supporte avec stoïcisme les emportements lorsqu'il revient la voir dans la pas très riante station thermale sur le retour de Vals-les-Bains. Pour Simon Marechall, qui se présente comme « éradicateur de nuisibles » et qui est spécialisé dans le genre de nuisible qui avance sur ses deux pattes arrières, la rencontre est une aubaine. Prêt à raccrocher après une carrière de chien de guerre idéalement formé au sein de l'armée française en Algérie, puis de tueur indépendant, Simon cherche celui qui pourra le conduire jusqu'à son dernier contrat et, pour terminer, s'occuper de pousser le tabouret sur lequel il montera après avoir relié avec une corde à sauter son cou au lustre de sa chambre d'hôtel.
L'escapade entre le Dauphiné et le Cap d'Agde ne sera pourtant pas tout repos, Bernard – Saint-Bernard pourrait-on dire – ne pouvant s'empêcher d'embarquer dans la voiture de son nouveau patron pour deux jours, une jeune femme battue et son odorant bébé.
Plus que jamais, l'humour est ici chez Pascal Garnier la politesse du désespoir. D'humour, Comment va la douleur ? n'en manque guère et Garnier se plaît à jouer de cette figure imposée que peut-être le duo dépareillé avec d'un côté le cynisme et l'élégance incarnés et de l'autre le bienheureux crétin ; et l'on pense, inévitablement, au duo Jean Rochefort/Guillaume Depardieu dans Cible émouvante, de Pierre Salvadori, ou à Pierre Richard et Depardieu père… Mais il y a aussi la douleur et un certain désespoir, comme toujours chez Garnier, face à un monde qui n'offre pas grand-chose de plus qu'un bonheur factice pour ceux qui, comme Simon Marechall, pensent trop et le regardent trop en face :
« -Ça fait chaud au coeur, tout ça.
-Vous trouvez ?
-Oui, tous ces gens heureux, c'est bien, non ?
-Comment savez-vous qu'ils sont heureux ?
-Ça se voit.
-Il faut se méfier de ce qui est trop voyant. En général c'est du toc. »
Heureux les simples d'esprit… et ainsi en va-t-il de Bernard, l'un des seuls ici à pouvoir entrevoir le bonheur car il est incapable de voir le monde tel qu'il est ou bien parce qu'il a suffisamment de volonté pour ne pas le regarder. Comme il en va souvent de ce genre d'équipée à deux, l'un va pousser l'autre à briser un peu – un tout petit peu – la carapace et à révéler un peu plus de son humanité. Mais le monde sera-t-il pour autant plus beau à voir demain ? Ça n'est pas gagné.
Voilà donc encore un bijou de cynisme et de noirceur offert par la plume du regretté Pascal Garnier. On ne s'étonne plus vraiment et, on en conviendra, l'intrigue n'a pas grand-chose d'original. Mais il y a surtout l'incomparable musique des mots de Garnier, la précision et la justesse de chaque phrase. Les sentences qui claquent, les contrepieds et toujours cette séduisante causticité.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Commenter  J’apprécie          190
Pour boucler la boucle avec ce roman il faut relire les deux premiers chapitres après le point final. C'est une construction qui en vaut une autre. Cela fait partie de son originalité. C'est loin d'être la seule.

C'est noir et froid. La mort n'y est jamais qu'une péripétie de la vie. Nul ne perturbe le cheminement macabre de ce tueur à gage blasé, sur sa fin de carrière. Il abat ses victimes comme d'autres leur journée de travail à l'usine. Nulle sirène de police sur le parcours de cette curieuse équipée. Pas plus de remords que d'inquiétude de la part d'une justice absente de ce monde contemporain pourtant bien national.

L'humour est aussi assassin que ses auteurs. Il faut vis-à-vis de ce genre de lecture le même détachement que ses héros vis-à-vis de leurs crimes. L'association de deux caractères aux antipodes l'un de l'autre est un artifice qui donne son efficacité au récit. le grand écart dans les humeurs et les états d'esprit rythme ce périple qui aurait pu perdre son souffle dans la noirceur des intentions.

Quelques bons sentiments fleurissent entre deux méfaits. Un couple se forme et éclaire de sa fraîcheur la noirceur de cette épopée macabre souvent triviale.

Voilà donc un roman d'humour bien noir qui trouve son intérêt dans son originalité. C'est quand même assez plaisant à lire.
Commenter  J’apprécie          130




Lecteurs (323) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}