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EAN : 9782843044984
157 pages
Zulma (07/01/2010)
3.67/5   105 notes
Résumé :
Père placide et d'humeur conciliante, voilà Marc parti vers le sud avec sa fille Anne qu'il vient d'enlever à son hôpital psychiatrique pour le week-end. Mais la petite escapade tourne bientôt à la cavale. Anne ne veut plus rentrer, surtout pas à l'asile. Elle veut aller loin, très loin, le plus loin possible. Constellée d'incendies bizarres et semée de cadavres, la drôle d'équipée se transforme vite en un hallucinant road-movie. Avec férocité, avec fragilité aussi,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Un jour on se réveille...
C'est le tour de Marc, la soixantaine, qui après une vie emmerdante passée au bureau prend la décision de tout plaquer ou presque.
Partir loin...sans sa femme Cloé, avec sa fille Anne libérée de l'asile et un chat Boudu sauvé de l'animalerie.
Cette folle équipée sauvage va laisser des traces indélébiles sur leur passage.

Le grand loin, un des derniers romans de Pascal Garnier prend une tournure de road movie déjanté, une traversée de la France profonde et du néant intérieur.
Comme dans la plupart de ses livres, le héros se laisse engloutir par le flux de sa vie intérieure et glisser dans "l'ivresse d'une dérive infinie".
Marc est lisse, il ne sait pas dire non, le chat Boudu apathique "là ou ailleurs" mais Anne a du caractère et des envies...
Notre trio insolite croise des personnages vintages comme Tinette, la serveuse poil au menton et bas de rétention du café "Au bon trou", des auto-stoppeurs, des marginaux et une étrange statuette africaine qui n'est pas de bon augure.

L'écriture de Pascal Garnier me touche, il a de l'empathie pour ses personnages sans défense (ou presque), une écriture sans fioriture et un implacable humour noir. Il sait aborder avec finesse et noirceur des thèmes tabous comme ici, la vieillesse, la folie, l'inceste, l'absurdité de la vie... extérieure.

Le grand loin, un roman noir sur les autres... les invisibles.


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Un récit surprenant, dérangeant, plutôt sombre. Un livre court, à l'humour noir ponctué de phrases courtes, au style simple, qui nous entraîne dans l'ivresse d'une dérive infinie, celle d'un père retraité et de sa fille complètement "barrée" tout droit sortie d'un hôpital psychiatrique. Son père va lui offrir la liberté, et s'offrir à lui-même un brin d'aventure, un brin de folie, une gentille escapade et ainsi échapper à sa vie bien rangée, étroite, s'affranchir de la routine quotidienne, donner un sens à son existence. Les voilà donc sur les routes en direction d'Agen, routes sinueuses aux événements inquiétants. Un simple lâcher prise, comme on pourrait en rêver, mais qui prend vite des allures d'expédition, jusqu'au dérapage lourd de conséquences.
Une lecture déroutante, qui pousse à la réflexion et à s'interroger sur le sens de la vie. Qui peut se croire à l'abri d'un coup de sang, d'une envie soudaine de prendre la tangente, de prétendre à autre chose, à une autre vie ?
Un auteur que je découvre et dont l'écriture ne me laisse pas indifférente. Il a hélas rejoint "le grand loin". Je viens de lire un article du Monde qui lui était consacré. Il y est écrit que «Ses livres forment une suite de narrations à l'humour grinçant, d'une humanité sombre, désespérée, mais toujours profondément tendres. Il met en scène tout un ordinaire qui bascule, pour un rien, vers l'horreur.», des livres dont j'ai hâte de parcourir les pages.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Pascal Garnier est un écrivain français né en 1949 à Paris et mort en 2010 à Cornas (Ardèche). Après une vie d'errance et de petits boulots, et un passage éclair par le rock 'n' roll, il décide à 35 ans de se lancer dans l'écriture. Son oeuvre abondante et multiforme comprend des romans noirs comme des ouvrages de littérature d'enfance et de jeunesse. le Grand Loin dernier roman de l'écrivain, paru peu de temps avant son décès.
« Père placide et d'humeur conciliante, voilà Marc parti vers le sud avec sa fille Anne qu'il vient d'enlever à son hôpital psychiatrique pour le week-end. Mais la petite escapade tourne bientôt à la cavale. Anne ne veut plus rentrer, surtout pas à l'asile. Elle veut aller loin, très loin, le plus loin possible. Constellée d'incendies bizarres et semée de cadavres, la drôle d'équipée se transforme vite en un hallucinant road-movie. »
J'avais déjà dit beaucoup de bien de Pascal Garnier lors de mon billet sur son roman posthume Cartons et je vais me répéter ici encore. Je me suis régalé de tout. de l'objet d'abord, on jurerait que les romans de l'écrivain sont exclusivement conçus pour les éditions Zulma, petit format d'une élégance sans ostentation, idéal écrin pour les textes courts, eux-mêmes emprunts de l'écriture délicate de Pascal Garnier.
Roman court donc. Vous savez comme je peste devant les gros pavés épuisants à lire, Garnier nous prouve a contrario que l'épaisseur ne fait pas la qualité, inutile de vous dire comme je jubile in petto. Peu de personnages, outre Marc, la soixantaine sympathique et sa fille de trente-six ans, pas de nature très aimable, sortie de l'hôpital psychiatrique, nous croiserons très vite Chloé sa femme, Edith son ex et mère d'Anne ainsi que le chat Boudu, un gros pépère embarqué dans l'expédition. Quant à « l'hallucinant road-movie » évoqué par l'éditeur, ne vous emballez pas ! Ca ressemble plus à un départ en vacances passant du Touquet à Agen et Cahors qu'à un périple sur la Route 66. Sauf qu'il y a dans le récit, un léger décalage troublant avec la réalité, des gens meurent et pas de leur belle mort, une statuette africaine peut-être maléfique est-elle la cause de l'infection du doigt de Marc ?
Marc, Anne et les autres sont des personnages tout à fait ordinaires, nos voisins, de vagues relations peut-être. Lui est à un tournant de sa vie, l'âge où l'on doit choisir entre vivre le reste de sa vie avec des regrets, ou bien se lancer – dernière chance – dans la réalisation de son rêve. Elle, condamnée à la réclusion perpétuelle en milieu hospitalier, voit aussi l'occasion de jouir d'une liberté qui lui semblait interdite. Avec des mots simples et des phrases courtes, Pascal Garnier réussit ce tour de force, nous entraîner dans ce voyage banal mais parsemé de faits extravagants, tout en nous faisant réfléchir sur le sens de la vie. Intelligent et limpide.
Je n'ai pas fini de revenir vers Pascal Garnier…
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« Moi aussi, je connais Agen ! ». Il a dit ça comme ça, Marc, par politesse, pour faire preuve d'un minimum de convivialité, partager les profondes banalités échangées par les invités de cet ennuyeux repas. Cette phrase insignifiante sert pourtant de détonateur à sa mise à feu, la vie de celui « qui n'ayant rien à faire, se contente d'être » bascule irrémédiablement. Parce qu'il n'est plus à sa place dans cet environnement où il se sent rouillé, cabossé, à recycler comme les objets qui l'entourent, Marc décide d'aller explorer le grand loin, et faute de Patagonie inaccessible à ses moyens financiers, le grand loin se borne à Agen. Dans son road-trip à bord de sa vieille bagnole définitivement parfumée par un Maroilles jadis oublié dans le coffre, il embarque son chat Boudu et sa fille Anne, qu'il sort pour la circonstance et contre l'avis des médecins, de l'établissement psychiatrique où elle est internée depuis de nombreuses années.


Sur leur trajectoire automobile, le père socialement incorrect et la fille incontrôlable croisent des personnages anticonformistes comme Zoltan, un auto-stoppeur hongrois ou Tito qui troque un robinet d'évier neuf contre un dentier. Toujours acidement indulgent, toujours férocement tendre avec ses personnages, l'auteur les met en scène dans des situations loufoques ou absurdes, poussant souvent l'insignifiance de certains mots ou images jusqu'à la perfection, avant un épilogue aussi violent qu'inattendu, qui laisse le lecteur ko debout.


Court roman ou longue nouvelle, le grand loin est un diamant noir aux facettes taillées par Pascal Garnier, orfèvre désabusé en matière d'étrangeté, d'humour grinçant, de description de vies minuscules qui glissent à la suite d'un pas de côté, de l'ordinaire vers l'extraordinaire, de la normalité vers l'horreur.


Pascal Garnier est un auteur qui broie du noir. Ou plus exactement qui broyait du noir puisque celui qui empruntait à Pessoa cette citation : « La littérature est bien la preuve que la vie ne suffit pas », est mort en 2010. le grand loin est son dernier ouvrage. Mais avant cet ultime, il y en a beaucoup d'autres à découvrir.
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--- 4e de couv beaucoup trop bavarde !

Marc, sexagénaire, flotte, s'emm3rde dans sa vie, pose un regard morne et cynique sur ce qui l'entoure, à commencer par sa femme et la déco kitch dont elle surcharge leur maison. Il est vaguement (ou totalement ?) dépressif sans doute. Sur un coup de tête, il adopte un chat, puis s'offre une escapade avec sa fille - et quelle fille ! - au bord de la mer du Nord. A vous de découvrir tout ce que cela implique...

On s'immerge dès les premières lignes dans le décor glauque planté par l'auteur, a fortiori si on a déjà lu quelques uns de ses ouvrages - et si on est allé au Touquet hors saison, un jour de pluie (triste, froid, gris, poisseux)... La menace ne tarde pas à venir. Mais chut ! Vous la devinerez si vous êtes coutumier de cet écrivain, et la verrez se préciser avec horreur si vous découvrez Garnier avec ce roman NOIR, ce road-trip macabre et cauchemardesque. L'humour est toujours là, oui, mais on sourit jaune. Heureusement, les chapitres courts permettent au lecteur de souffler un peu, de prendre de la distance, même si, là encore, on n'échappe pas au coup de poing final...

Lecture à éviter un 1er novembre pluvieux...
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
C'était son enfance qu'il retrouvait, filigranée dans les arabesques tarabiscotées du tapis. Il la voyait sourdre au travers de la trame comme une source affleurant un bouquet de cresson. A quel moment l'avait-il perdue ?...Un jour on se réveille et tous nos jouets, si magiques, si vivants la veille encore, sont devenus des choses inertes, des objets dénués de pouvoirs, inutiles...
- Qu'Est-ce que tu fiches à quatre pattes sur le tapis, tu as perdu quelque chose ?
- Oui...Non. Tu rentres tôt.
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Il avait hurlé : « Pas comme moi ! », tout comme il avait lancé : « Moi aussi, je connais Agen ! » durant ce dîner, deux mois plus tôt, pour exister, juste un instant : « Pas comme moi ! » Mais qu’est-ce qui le différenciait tant des autres ? Eh bien justement, c’est qu’ils étaient des autres et que lui était lui, seul et unique Marc Lecas et que si lui, Marc Lecas, venait à disparaître, les autres, tous les autres, s’évanouiraient avec lui car leur existence ne dépendait que de la sienne.
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- Alors c'est ça, Agen ?
Marc ne répondit pas. Bien sûr que ce n'était pas Agen. Ça ne "pouvait" pas être Agen. On l'avait dépassé depuis bien longtemps. On était tout simplement ailleurs, là où l'estuaire du grand loin se diffuse dans un océan de possibilités.
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« C'était un homme qui connaissait la vie mais qui, depuis longtemps, en avait perdu l'adresse. »
« A la naissance d'Anne, elle lui avait collé le bébé dans les bras, comme on se débarrasse d'un cadeau encombrant, d'une chose désirée mais qui ne convient plus, et s'était enfuie avec un poète chilien de nature exclusive. »
« On ne faisait pas plus loin que ce loin-là. La terre s'y achevait, le bec dans l'eau. »
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Tu connais Agen ?
- Agen ?... C’est où ?
- Au sud, sud-ouest.
- Qu’est-ce qu’il y a, là-bas ?
- Des pruneaux.
Il avait répondu sans réfléchir, tête baissée, traçant du bout du pied des lignes parallèles dans le sable.
- T’es constipé ?
- Non. C’est juste que je n’ai pas envie de rentrer chez moi.
- Ah.
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