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Citations sur L'intranquille (131)

Le délire c'est une manière de se jeter dans le vide quand on a peur du vide.
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Pas sûr que tout cela ait un rapport, mais l'enfance et la folie sont à mes trousses. Longtemps je n'ai été qu'une somme de questions. Aujourd'hui, j'ai soixante trois ans, je ne suis pas un sage, je ne suis pas guéri, je suis peintre.
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« Je suis peintre. Et fou, parfois. » (p. 133)
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"Je cogitais sans cesse, comme s'il me fallait me justifier, me situer, ça m'épuisait, l'envie de peindre m'abandonnait puis elle revenait, plus brûlante encore. Où était le courage artistique désormais ? Fallait-il brûler les toiles ? Certains essayaient. Mais l'avant-garde c'est une bataille, pas une surenchère. Il faut un risque à la peinture. Je n'avais pas envie de prendre le train en marche. J'allais peindre, quitter le magasin, prendre un nouveau départ ! L'originalité était morte avec Picasso ? Bon débarras ! On allait pouvoir s'intéresser au sujet plus qu'au style, raconter des histoires, joué avec les sens, les émotions, j'en avais tant des émotions. Je voulais renouer avec la peinture, quitte à être jeune et classique, quitte à revenir en arrière. Je ne voulais pas d'une peinture nostalgique, je voulais déjouer l'avant-garde avec mes pinceaux et mes couleurs. L'art doit, de toute façon, tendre des pièges."
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J'aime bien l'histoire des trois rabbins dans un taxi new-yorkais. Le plus vieux dit son ignorance, son éternelle humilité devant le texte, le deuxième en âge dit : Mais non, je suis bien plus ignorant que vous. Le plus jeune intervient : Mais vous êtes mes maîtres, c'est moi l'ignorant !
Alors le chauffeur se retourne en rigolant : Arrêtez le concours, s'il y a un ignorant, ici, c'est moi.
Les trois rabbins se regardent alors, l'air de dire : Mais pour qui se prend-il celui-là ?
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J’ai peint 600 tableaux, ils portent ma signature mais pas de dates. Rien ne trahit les longs moments passés à ne pas peindre. Sur les toiles terminées, j’écris des lettres et des chiffres, un code secret qui m’amuse et que j’emprunte à un vieux système d’écriture babylonien, ça me permet de les classer et de les situer dans le temps. Ces signes mis bout à bout formeront un jour une phrase de cinquante lettres, que je ne dis pas, elle sonne comme une métaphore de ma vie. Il y a sûrement, derrière ce petit jeu, ce bon vieux fantasme de l’artiste qui veut croire que tout prendra du sens après la mort, qu’il laissera une trace. J’ai d’ailleurs glissé sous certaines toiles, Adhara notamment, bien des repentirs, c’est ainsi qu’on appelle les corrections des peintres, elles apparaissent au fil du temps quand la couleur s’use et laisse voir ses premières couches (…) Les repentirs me font penser au lapsus, à l’acte manqué. J’en ai glissé sous les couleurs, autant qu’il y en a dans la vie. Ils apparaîtront quand je ne serai plus là, ainsi je parlerai encore.
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Il n'avait pas pu faire héros - Alors il avait fait salaud.
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Les psychanalystes ont creusé mon enfance fragile, cette pression insupportable et pourtant si peu visible qui me brisait, j'étais dans la lune, je me retirais du monde, j'aurais pu avoir des tendances suicidaires, j'ai dérivé vers les délires.
Pas envie de mourir, juste de ne pas vivre.
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C’était en 1953, je m’en souviens à cause du couronnement de la reine d’Angleterre, nous avions passé la matinée avec Eléo, l’oreille collée au poste de radio alors aussi gros qu’une télévision, et les yeux rêveurs à deviner les fastes du monde. Casso, lui, se fiche complètement de ce genre d’événement, rien ne brille plus que son univers en minium.

Cette année-là, mes parents m’envoyèrent pour Noël un jeu de construction en bois dont le couvercle promettait un chalet. Après l’avoir ouvert, je me suis installé devant la cheminée et j’ai fait brûler les baguettes de bois, une par une sous le regard de mon oncle. Il disait calmement, moi je serai toi, je ne ferais pas ça, si Eléo te voit, tu vas prendre une sacrée fessée, mais je continuais sans l’écouter la lente destruction du cadeau. Ça s’est terminé comme prévu par une fessée pantalon baissé sur les jambes d’Eléo, et mon oncle en face qui semblait dire je t’avais prévenu. Je ne sais pas si je repoussais par ce geste tout ce qui venait de mes parents. Je sais seulement que mes plus beaux souvenirs d’enfance sont là-bas.

J’étais un Indien : avec un cousin on s’enfermait dans la cave fraîche et obscure, nous étions en slip avec un arc et des flèches, à cheval sur les tonneaux, nous passions là de longues heures à nous croire les plus forts.
J’étais un cancre, j’allais à l’école, une vraie petite classe unique digne du XIXe siècle, tenue par un instituteur avec une raie au milieu du crâne aussi droite que la règle dont il usait pour nous taper sur les doigts. Il ne laissait rien au hasard et dessinait à la plume sur mes cahiers des zéros d’un graphisme impeccable.

J’étais ivre à la moisson de septembre encore menée par les chevaux. La poussière nous asséchait la gorge, il fallait boire beaucoup et l’on ne servait que du vin, aux adultes comme aux enfants.
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Dans l'Ancien Testament, souvent, on rencontre les femmes tout près d'un puits. J'aime ce voisinage... le puits en hébreu s'apparente par sa racine au verbe « interpréter », car la connaissance implique le creusement. Ce n'est pas à moi qu'on apprendra tout ce qu'une femme comprend.
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