AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Bigmammy


J'ai acheté ce court livre pour mieux comprendre Gérard Garouste, peintre aujourd'hui mondialement connu, particulièrement apprécié de mon gendre Nicolas. Je l'avais découvert grâce à lui, sans toujours saisir ce qui, dans cette peinture figurative et narrative à la manière de Dali, interpelle aussi violemment le spectateur d'un tableau bourré de références, pétri d'hallucinations, secoué de nuages inquiétants.
Gérard Garouste brosse de lui-même et de sa famille un portrait sans concession, sans indulgence. de son père, il dit à ses propres fils après sa mort : « La guerre a engendré des héros, des gens qui se débrouillaient et s'en foutaient, des tueurs, des grands et des petits salopards. Votre grand-père faisait partie des petits salopards. »
Gérard Garouste est né en 1946, comme moi. Son père exploitait un magasin de meubles prospère, d'autant pus que pendant la guerre il avait reçu en gérance des autorités de Vichy la direction des établissements Lévitan. Il était donc pétainiste et antisémite. Son fils et lui se haïssent, tout en s'aimant sans savoir se le dire. C'est à la campagne, en Bourgogne, que Gérard est heureux, chez sa tante un peu simplette et son mari italien qui a entièrement recouvert les murs et les objets de son atelier à la peinture métallisée minium.
La jeunesse de Gérard sera rythmée par les renvois d'écoles en boîtes à Bac, dont une où il fera des rencontres décisives pour la suite de sa carrière : Jean-Michel Ribes, Philippe Stark, Patrick Modiano, François Rachline, des rencontres avec des hommes de la nuit comme Fabrice Emaer et son inénarrable Palace. Mais des allers et retours, il en fera aussi vers des hôpitaux psychiatriques : Sainte-Anne, Villejuif …On comprend mieux le caractère « illuminé » de certaines toiles, ses allusions à la Thora puisque Garouste a fort bien compris que la haine proférée par son père à l'égard des juifs est en réalité un signe de sa crainte et de sa sourde admiration. On comprend alors pourquoi , parallèlement à une analyse, Garouste prend des cours d'hébreu, épouse Elizabeth, qui est juive…
Lisant ces lignes, on pourrait croire à un roman tout en ressentant toute la tristesse et la violence de la vérité. Vite, vite, se reporter sur un beau livre des peintures de Gérard Garouste : L'ânesse et la figue.
Commenter  J’apprécie          290



Ont apprécié cette critique (18)voir plus




{* *}