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4,17

sur 1666 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un roman policier historique instructif et divertissant. Malgré son côté « Rémi sans famille ».

Voilà un pavé espagnol qui plaira aux amateurs de romans policier, aux personnes désireuses d'acquérir des connaissances historiques sur la Chine Impériale du XIIIe siècle, aux lecteurs qui aiment les histoires s'inspirant de personnages réels, aux curieux voulant comprendre la science médico-légale, et enfin aux amoureux de récits romanesques aux multiples rebondissements. Les pages de ce livre se tournent toutes seules, peut-être raterez-vous même votre station si vous êtes en transport en commun (cela m'est arrivé avec ce livre), ou tout simplement vous vous coucherez plus tardivement si vous le lisez le soir. Une lecture plaisante mais qui n'est pas dénuée, pour moi, de bémols qui ont douché mon enthousiasme.

Ce livre d'Antonio Garrido, inspiré d'un personnage réel, relate l'histoire de Ci Song, le premier médecin légiste de tous les temps, ainsi surnommé « le lecteur de cadavres ».
Ce roman nous transporte à l'est de la Chine, au XIIIe siècle. Ci Song, d'origine modeste, voit le destin s'acharner sur lui. Pourtant tout semblait lui réussir. En effet, il a eu la possibilité d'étudier la médecine légale à Lin'An (l'actuelle Hangzhou), alors capitale de l'Empire. Son père officiait en tant que comptable au service du vénérable juge Feng. Celui-ci, dont le rôle se rapproche de celui de nos médecins légistes actuels, a détecté les capacités exceptionnelles de Ci et est devenu son mentor. L'avenir semblait ainsi tout tracer pour le sage Ci Song. Malheureusement, à la mort du grand-père de Ci, son père a dû retourner avec toute sa famille dans son village natal pour respecter une période de deuil de plusieurs années imposée par la tradition. Il va alors subir tout un lot de malheurs : la violence cruelle de son frère, l'arrestation de celui-ci pour meurtre, l'incendie puis la mort de ses parents, la fuite de son village avec sa petite soeur gravement malade, le déshonneur causé par la corruption de son père qu'il apprend plus tard.
Le frère et la petite soeur se retrouvent tous deux dans les quartiers populaires de Lin'an où ils sont dans une situation désespérée de grande misère et tentent de survivre. Il devient fossoyeur et, grâce à son talent, et à ce qu'il a appris quelques années auparavant auprès du juge Feng, il parvient à expliquer aux familles les causes des décès rien qu'en regardant et analysant les cadavres. Accepté à la prestigieuse Académie Ming, où il s'attire les foudres d'un élève jaloux de la haute société, ses échos parviennent jusqu'aux oreilles de l'Empereur qui le convoque pour enquêter sur une série d'assassinats particulièrement étranges. S'il réussit il entrera au sein du Conseil du Châtiment, s'il échoue c'est le mort.

Particulièrement romanesque n'est-ce pas ? Ce d'autant plus qu'Antonio Garrido dose subtilement les ingrédients pour que le lecteur ne s'ennuie jamais : tortures, sang, cadavres, tige de jade, cavité du plaisir et pieds bandés, injustice, traitrise, autopsies…Et soulignons que Ci Song a réellement existé. Il a écrit un traité médico-légal en cinq volumes qui a permis de faire de grandes avancées en la matière. En revanche, sa vie est peu connue et l'auteur espagnol nous l'offre de manière totalement romancée.


J'ai beaucoup aimé la description de la vie quotidienne tant dans les villes qu'en pleine campagne, j'ai été passionnée par l'explication des rites, des moeurs, des us et des coutumes de ce peuple chinois médiéval.
Nous sentons que l'auteur a su sérieusement se documenter sur les règles régissant les relations familiales, sociales, sur les traditions, très codifiées, et bien sûr sur les techniques médicales d'investigation criminelle de cette époque. C'est parfois pourtant assez effrayant, mais tous ces aspects m'ont happée. Comprendre comment les plaies et blessures peuvent parler est réellement fascinant. L'intrigue, menée à travers la lecture des corps retrouvés et sauvagement mutilés, est bien menée, sauf le dénouement j'en parlerai plus loin. Je ne suis pas particulièrement amatrice de romans policiers et pourtant là, l'auteur espagnol a su me capter. le tribunal final plaira à tous les amateurs du genre.

« Puis, à la surprise de l'assistance, il donna un coup de couteau dans le ventre de la femme. La sage-femme tenta de l'arrêter, mais Ci continua.
- Vous comprenez maintenant ? – de ses mains ensanglantées, Ci lui montra les intestins apparents.
- Que faudrait-il comprendre ? parvint à répondre Khan.
- Que ce cadavre est celui d'un homme, pas celui d'une femme ».

Au final, mon bémol, le seul mais qui est de taille, vient des multiples rebondissements que vit le pauvre Ci et ce fut trop pour moi tant le sort semble s'acharner sur lui. Les coups du destin, si nombreux, transforment le roman en véritable mélodrame. Avant que Ci ne vienne travailler auprès de l'empereur, il y a 400 pages de rebondissements incessants à donner le tournis.
Cette façon de faire, j'imagine pour amener le lecteur à ressentir beaucoup de compassion pour le personnage (qui apparait au final certes touchant, opiniâtre, mais aussi parfois un peu niais) et pour nous tenir accrocher au livre, apporte des longueurs inutiles et quelques agacements. Si les chapitres consacrés au Palais et à l'enquête s'avèrent très intéressants et les autopsies passionnantes (mais âme sensible s'abstenir tout de même), le dénouement est agaçant. L'auteur espagnol use et abuse de rebondissements à ce moment clé du dénouement. Antonio Garrido veut en effet nous fait languir à coups de révélations puis contre-révélations, et contre-contre-révélations, cela m'a particulièrement fatiguée.
Soulignons enfin des ficelles souvent très grosses pour sortir Ci Song du pétrin comme ce don génétique particulier dont il est affublé, celui de ne ressentir aucune douleur (il s'agit, selon les notes, d'une maladie qui existe, une maladie rare) et aussi de ne contracter aucune maladie (là ce n'est pas crédible).


Un livre avec lequel on ne s'ennuie pas et qui permet de passer des heures agréables, d'apprendre beaucoup sur les conditions de vie à cette époque en Chine et sur les aspects médico-légaux, mais son côté très « Rémi sans famille » dans la Chine du XIIIè siècle peut agacer et lasser. Quant à la plume, certes fluide, elle n'a rien de singulière. Un bilan en demi-teinte.

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Antonio Garrido a commis l'exploit de m'embarquer dans une aventure riche en émotions de toutes sortes aux côtés d'un jeune garçon, Ci Song, dans la Chine du XIII ème siècle.
Ci, promis à un bel avenir a démarré ses études dans la capitale de l'empire Song: Lin'an, actuelle Hangzhou en Chine du sud, mais il a dû rejoindre la propriété familiale pour d'obscures raisons.
Il se retrouve sous la férule de son frère aîné qui ne lui épargne aucune corvée et auquel il se soumet comme il se doit dans la tradition confucianiste.
Ayant perdu tous ses biens et sa famille, il finit par fuir son village avec sa jeune soeur dont la santé est fragile pour regagner Lin'an où il espère trouver de quoi la soigner et gagner sa vie.
Nous découvrons, sur les pas de ce jeune héros, une Chine âpre, violente.
Ci, pour gagner sa vie utilise son talent de "lecteur de cadavre".
Les débuts de la médecine légale nous sont brillamment relatés par l'auteur, sans nous épargner le moindre détail: les délices du carabin sont au détour du roman.
Cet ouvrage est passionnant pour sa toile de fond historique mais aussi pour sa fiction où le lecteur ne boude jamais son plaisir jusqu'au dénouement qui réserve bien des surprises!
Un roman historique comme je les aime, que je relirai sans aucun doute!
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Malgré son jeune âge, Ci, futur lecteur de cadavres , connait bien des malheurs, la mort de son père, l'incendie de sa maison, l'arrestation de son frère pour meurtre.
Désormais seul pour s'occuper de sa petite soeur malade, Ci part sur les routes avec l'espoir d'atteindre Lin'an et d'entrer à l'Académie Ming pour suivre une formation médicale.
Il n'est pourtant pas facile de survivre dans cette Chine du XIIIème siècle pour un garçon un peu trop confiant. Il aura bien des chagrins et des déboires avant d'arriver à la cour impériale pour enquêter sur plusieurs assassinats.
Les jalousies et les coups bas se succèdent et l'on se surprend à avoir peur pour le jeune garçon.
Même si je n'ai pas trouvé beaucoup d'intérêt à l'enquête, je me suis régalée à la description précise de la vie quotidienne tellement difficile pour qui n'a pas la chance d'être né du bon côté.
Un bon moment de lecture tout de même en compagnie de héros attachants.

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Un roman que je n'aurais jamais lu si on ne me l'avait conseillé ... et je ne regrette pas d'avoir suivi ce conseil !
Un roman abouti, passionnant, au style fluide qui se situe dans la Chine médiévale; une extraordinaire aventure qui relate l'histoire d'un personnage ayant réellement existé; un récit extrêmement bien documenté .
Amateurs d'histoire et de polar , je vous le recommande !
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Je viens de refermer mon livre qui m'a duré une bonne semaine étant donné son nombre de pages 760 et c'est le genre de livre plus dense pour la lecture, mêlant récit historique et polar car on suit l'enquête sur laquelle travaille Ci afin de retrouver des meurtriers. Ci n'est autre que le premier médecin légiste, la première partie de ce livre est surtout consacré à la vie de Ci avec sa famille son frère et ses parents qui vont tous connaître un sort tragique, Ci s'en sort avec sa petit soeur Troisième, il va donc devoir faire le nécessaire pour subvenir à leurs besoins alimentaires et pour les médicaments de celle-ci. le parcours de Ci sera rempli d'embuches et de mauvaises rencontres avant d'intégrer l'académie pour devenir médecin légiste.

Un récit historique passionnant mais il y a tout de même certaines longueurs dans ce roman, mais cela se lit tout de même bien car le style de l'auteur n'est pas pompeux.
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« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, on va parler d'un pavé espagnol qui se passe en Chine : le lecteur de cadavres, d'Antonio Garrido.

Or donc le jeune Ci travaille dur pour intégrer la magistrature. Hélas, il est contraint d'interrompre ses études, de suivre son père à la campagne et de subir la tyrannie d'un frère aîné insupportable. Ce dernier est accusé de meurtre et Ci perd sa famille, à l'exception de sa soeur. Ils retournent ensemble à la capitale, où le jeune homme devra apprendre à survivre jusqu'au jour où son talent pour « lire les cadavres » sera remarqué…

-Quelle pavasse ! j'parie que c'est long et indigeste.

-Oh non. Les événements s'enchaînent assez vite, tu n'as pas le temps de t'ennuyer. L'auteur te met rapidement dans l'ambiance et ne manque jamais de t'expliquer tel ou tel point culturel pour éclairer l'histoire et les réactions des personnages : j'ai trouvé quantité de renseignements précieux sur le fonctionnement de la Chine ancienne. Grâce au contexte, tu ne te perds jamais : point d'indigestion à craindre ! Sauf si tu redoutes les descriptions de tortures ou de blessures, bien que le texte reste soutenable.

J'ai également apprécié les réflexions, tout l'aspect médico-légal, de chaque meurtre. Il faut dire que les passages où les scientifiques fous livrent le résultat de leurs analyses font partie de mes préférés quand je regarde des séries policières.

-Mouais. Ben moi, le côté « je suis sans famille et je m'appelle Rémi », ça m'a ennuyée.

-Que veux-tu dire ?

-Tous les drames qui lui tombent dessus, sans cesse et sans s'arrêter ! J'en avais assez, je voulais que ça s'arrête ! Je n'en pouvais plus de ce déchaînement de mauvaise fortune !

Je n'ai pas aimé les personnages secondaires non plus. J'ai gardé l'impression qu'ils disent tous la même chose. Tu as Feng et Ming qui déclarent que Ci a du talent, qu'il est merveilleusement compétent, et puis les autres, qui le considèrent comme un moins-que-rien et ne se privent pas pour le menacer ou le maudire.

Je n'ai pas aimé non plus l'épisode de la liaison. Ce passage n'avait aucun intérêt, je m'en fiche, moi alors, des performances d'une femme au lit ! Mais fais avancer l'histoire, au lieu de raconter par le menu comment le héros prend son pied !

-Tu exagères, ce passage est mince au regard de la taille de l'oeuvre…

-Ben justement ! Quand tu ponds 700 pages, ce n'est pas le moment de te perdre en descriptions inutiles et même pas excitantes. Et puis c'est long… le dénouement, je n'en pouvais plus. « Une révélation ! -Un coup de théâtre ! -Une autre révélation qui annule ton coup de théâtre ! -Haha, je sors ma carte Illumination soudaine, et paf, ton autre révélation est morte ! »

Je comprends bien qu'il faut ménager le suspense, mais le procédé, quand il s'étire trop longtemps, m'irrite au lieu de me délecter. Finissez-en, qu'on en finisse !

-Bon, il reste quand même un chouette roman dépaysant et instructif… par exemple, je ne me doutais pas de la dureté du confucianisme.

-Certes. Toutefois, une fois refermé, je garde la sensation d'avoir lu un divertissement bien ficelé qui ne va pas me laisser de souvenirs durables.

-Plaisant…

-Mais sans plus. »
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Un peu déçue quand même ! Je me faisais une joie de lire ce roman, et ce fut déprimant…

Un titre accrocheur, un résumé à faire baver, et pourtant, la réalité s'est avérée toute autre !

Déjà 250 pages pour nous décrire la misère profonde du personnage, catastrophes et drames se succèdent à n'en plus finir et au lieu de ressentir un peu d'empathie pour lui, on a juste envie de le fuir à tout jamais. Je me suis accrochée pourtant, car j'avais vraiment envie de découvrir l'histoire de la médecine légale et même pour cela, je suis sur ma faim car peu d'affaires réelles ont été abordées dans le roman…

L'auteur, super bien documenté sur la Chine au XIIIème siècle et sur Ci Song, notre lecteur de cadavres, noie l'histoire dans une flopée de rebondissements qui pour moi s'apparente beaucoup à de la logorrhée verbale qui pollue la trame au point de la rendre trop lourde, trop longue, trop répétitive. C'est triste car le sujet mérite réellement un bon livre !

L'Histoire est bien là, au travers de nombreux personnages réels, et l'histoire est bien trop tarabiscotée pour en faire une 'belle histoire' même si la toile de fond est superbe de réalisme.

Donc, en conclusion, ce n'est pas un coup de coeur et j'en suis bien marrie !
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Song Ci ou Sung Tzu (1186-1249) est un médecin légiste et expert chinois actif durant la Dynastie Song auteur de l'innovant traité Xi Yuan Ji Lu (Cas collectés d'injustices réparées).

@Antonio Garrido écrit sa biographie romancée dans ce très gros roman historique. Sur le papier ce livre avait tout pour me plaire et, d'un certain côté, je n'ai pas été déçu car le travail de recherches est colossal comme l'attestent les notes de l'auteur en fin d'ouvrage. Les us et coutumes chinoises participent grandement à la réussite du roman et l'avancée scientifique apporté par Song Ci à la médecine légale est impressionnante.
D'un autre côté, @Garrido nous décrit les mésaventures imaginaires de Song Ci pour arriver à son but  : intégrer la prestigieuse Académie Ming, et ainsi faire partie de l'élite de la justice chinoise malgré son origine modeste. Cet aspect du roman m'a un peu moins plu, l'action y est omniprésente et on ne s'ennuie pas un instant mais les rebondissements à la pelle, la plupart trop prévisibles, m'ont parfois un peu lassé. Cela ressemble à Song Ci contre le reste du monde et fait perdre de la crédibilité au roman.

Challenge Multi-défis
Challenge pavé
Challenge Atout-Prix
Pioche dans ma PAL
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Pavé assez intéressant, avec une intrigue pour le coup originale puisque l'on suit les aventures d'un jeune garçon chinois au XII siècle qui devient le premier médecin légiste de l'histoire et doit mettre ses connaissances au service de l'empereur. Les rebondissements sont nombreux (le livre fait tout de même plus de 700 pages) et l'intrigue policière est là. Pour moi le seul bémol est le personnage principal qui n'a su à aucun moment attiré ma sympathie. Mais cela reste une lecture agréable.
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Non, la médecine légale n'a pas été inventée par les scénaristes d'Hollywood. C'est un Chinois qui a ouvert le ban à défaut du cadavre (la religion confucéenne refusant absolument ce qui pourrait sembler irrespectueux pour les morts)..
J'ai un faible pour les polars historico-ethnologiques qui redoublent l'avancée de l'enquête par la découverte de moeurs exotiques. Et là, on est servi: larmes, sang, sexe et pieds bandés, justice impavide et tortures raffinées, coups de foudre et traîtrise : on ne s'ennuie pas.
Sinon, c'est écrit avec une truelle et le coupable est trop vite repérable. Quant au héros, il est niais à plaisir et brut de décoffrage mais très doué pour les déductions'.
Roman oubliable donc, mais très plaisant à lire.
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