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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Fantaisie amorale pour le tea.
Dans ce premier roman écrit par Romain Gary en anglais en 1958, traduit et retravaillé en français par ses soins en 1963, l'auteur s'éloigne de ses repères autobiographiques pour suivre la truculente histoire d'une grande dame anglaise très respectable qui va fêter ses 80 ans.
Les apparences sont trompeuses. Les fringues ne font pas les curés. Si Lady l'maîtrise à la perfection l'art des mondanités et que sa progéniture insipide occupe les plus hautes fonctions (un ministre, un futur évêque et un responsable de la Banque d'Angleterre), l'ombrelle masque des origines qui n'ont rien d'aristocratiques.
Elle décide de raconter sa vie à son vieil admirateur, Sir Percy Rodiner, poète de cour plus coincé qu'un taliban, et le palot touilleur de rimes va collectionner les chocking !
Lady l'ne descend pas d'une noble lignée anglaise. Son arbre généalogique a pris ses racines en France et pas dans les jardins de Versailles. Plutôt dans un champ de mauvaises herbes. Née Annette Boudin, fille d'une lavandière et d'un ivrogne, la demoiselle est une très belle plante au caractère affirmé et intrépide. A force de fréquenter les trottoirs de Paris, elle va s'amouracher d'un terroriste anarchiste, Armand Denis, qui enchaîne les projets d'attentats. Plus romantique et amoureuse de la fougue de son amant que convaincue par son fanatisme, elle va devenir sa complice. Son rôle est d'user de sa beauté pour infiltrer la haute société. Elle va s'y employer avec succès mais aussi prendre goût à cette vie raffinée grâce au duc de Glendale, savoureux lord désabusé.
Derrière le personnage de Lady L, il y a un hommage insolent à l'ex-femme de Romain Gary, Lesley Blanc, une journaliste sophistiquée, éditrice de mode et écrivaine. Elle avait la réputation d'être très courtisée et caustique, traits partagés avec l'héroïne du roman.
Dans cette histoire, Romain Gary s'essaye avec bonheur à l'humour britannique. le lecteur prend autant de plaisir que Lady l'à choquer Sir Percy. L'aristocratie maniérée et pompeuse est subtilement ridiculisée (une cure de marmelade et de Jane Austen est à prescrire après cette lecture aux nostalgiques des bonnes manières et des scones à l'heure de l'eau sale – tea time).
Le thème des anarchistes de la « Belle époque » apporte un vrai élan romanesque au récit qui permet de ne pas assister à un simple épisode de Downton Abbey ou à une partie de cricket avec l'inspecteur Barnaby. L'auteur n'est pas plus tendre avec les disciples de Proudhon qu'avec les aristos puritains et il se moque à plusieurs reprises de ces comploteurs libertaires sans scrupules. La liberté est un axe majeur de l'oeuvre et de la vie de Gary et il interroge ainsi de façon caustique la légitimité de la violence dans l'action politique, sujet qui agitait pas mal d'intellectuels et écrivains à la fin des années 50.
A sa publication, ce roman, jugé trop souvent à tort comme mineur, a rencontré un énorme succès. Je partage soixante ans après le même enthousiasme. Ce n'est pas un chef d'oeuvre, et le récit patine un peu selon moi à mi-chemin, mais il est difficile de résister au cynisme de Lady l'dès les premières pages, magnifié par l'écriture toujours gourmande de Romain Gary et à un final digne d'un vaudeville. C'est un peu Mamie Luger au cottage.
J'ai senti le plaisir de l'auteur à raconter cette histoire qui rappelle aussi que derrière les apparences, tout le monde cache quelques cadavres dans ses placards.
Il me reste à voir le fim tiré de ce roman réalisé par Peter Ustinov avec Sophia Loren dans le rôle-titre.
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A 80 ans, Lady L. est une très digne et très respectable grande dame de la meilleure aristocratie anglaise. Experte ès mondanités et bienséance, son honorabilité n'a jamais été prise en défaut, et par ailleurs la Couronne britannique lui doit une fière chandelle, celle d'avoir mis au monde quatre fils promis à un illustre avenir dans les hautes sphères du pouvoir très conservateur de Sa Majesté : un ministre, un évêque, un haut-gradé de l'armée et un grand banquier. Ces services rendus à la patrie valent bien qu'on tolère les petites extravagances et la propension à la moquerie de Lady L., épouse de feu le richissime Duc de Glendale.
Mais le jour de ses 80 ans, Lady L., vaguement irritée par le bourdonnement dans lequel s'agite vainement son abondante descendance réunie autour d'elle, s'isole dans un petit pavillon au bout de son domaine avec Sir Percy, son chevalier servant et amoureux transi depuis 40 ans, et lui raconte l'histoire de sa jeunesse. Une jeunesse qu'elle a passé sa vie à cacher, tant elle fut aux antipodes de l'image que Lady L. s'est acharnée à construire depuis plus de 50 ans. Les apparences sont décidément bien trompeuses, car il faut reconnaître qu'il est difficile d'imaginer (demandez donc à Sir Percy, qui n'a pas fini d'en avaler son thé de travers) que l'auguste vieille dame est en réalité née dans un caniveau parisien, sous le nom on ne peut plus commun d'Annette Boudin, qu'elle s'est entichée très jeune d'Armand Denis, beau et ténébreux anarchiste terroriste, qu'elle est devenue sa complice dans la préparation d'attentats en s'infiltrant dans les milieux aristocratiques. Ce qui causa en quelque sorte sa perte pour la cause, puisque à force de les fréquenter, elle apprécia de plus en plus les avantages de la vie de luxe et de culture, et la compagnie du Duc de Glendale.

Quel roman jubilatoire et exquisément amoral, et quel portrait de femme ! Une femme intelligente, volontaire, ironique, cynique, aussi amoureuse de son bel Armand que terriblement lucide sur les sentiments de celui-ci, déterminée à vivre la vie qu'elle avait choisie quitte à se cacher sous un masque pour le reste de son existence et à s'asseoir allègrement sur la morale. Et un brin sadique : il faut l'imaginer, malicieuse, raconter son histoire au fade et coincé Sir Percy, sans lui épargner aucun détail croustillant : on visualise parfaitement celui-ci incrédule puis réprobateur, offusqué, choqué, scandalisé, de plus en plus bouillonnant de colère.

Ce roman est aussi une plongée dans le milieu anarchiste au tournant du 20ème siècle, que Romain Gary ne se prive pas de critiquer, en s'interrogeant sur le radicalisme de certains libertaires fanatiques et sur le bien-fondé du recours à la violence contre des civils au nom d'un idéal de liberté auquel, paradoxalement, ils s'asservissent complètement. Gary n'est pas plus tendre avec l'aristocratie victorienne et son puritanisme.
C'est romanesque et vaudevillesque, intelligent, fin et profond, ironique et cynique, mais tendre aussi. Et avec cet hommage au subjonctif imparfait, c'est irrésistible.

« Ah ! Fallait-il que je vous visse,
Fallait-il que vous me plussiez,
Qu'ingénument je vous le disse,
Que fièrement vous vous tussiez.

Fallait-il que je vous aimasse,
Que vous me désespérassiez,
Et que je vous idolâtrasse,
Pour que vous m'assassinassiez…. »
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« Dès l'instant où nous pourrons être sûrs que notre joie nous survivra, la mort ne sera plus qu'une délicieuse noyade dans le bonheur... »

Lady l'ou la passion déchirante pour la liberté. Voilà un roman qui m'a donné beaucoup de plaisir. C'est mordant, ironique et historique, un passage en revue des mouvements anarchistes du début du 20è siècle. Je me suis amusée des réparties et ai trouvé bon nombre de citations qui pétillent d'intelligence et de sacrilèges réjouissants. Irrespectueux et tellement drôle dans le ton mais aussi dans sa construction, une histoire dans une autre pour se rejoindre dans un final assez surprenant. Riche et âgée, Lady L. décide de livrer ses secrets les plus brûlants et choisit le plus courtois amoureux platonique qu'elle ait connu, et s'en donne à coeur joie de lui faire perdre quelques cheveux, voire son vocabulaire châtié. Quels sont ses secrets ? La vie, la passion. Une double histoire d'amour : celle d'une femme pour un homme beau et anarchiste, celle d'un homme idéaliste pour le bien de l'humanité.

« Plus une logique est rigoureuse et plus elle devient une prison, et la vie est faite de contradictions, de compromis, d'arrangements provisoires et les grands principes pouvaient aussi bien éclairer le monde que le brûler. »
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Alors qu'elle fête en grande pompe et en famille ses 80 ans, la respectable Lady L. membre illustre de l'aristocratie britannique, demande à son plus grand admirateur et soupirant platonique de l'aider à déplacer des objets de son pavillon situé au fond du domaine. En effet celui-ci se trouve sur un terrain réquisitionné par l'État pour construire une route. Sur le chemin Lady L. va raconter sa vie, à la fin du 19e siècle, lorsqu'elle était cette jeune femme elle se brûlait d'un amour passionnel pour le bel Armand, anarchiste notoire. Quel secret renferme ce pavillon ?

Quel petit bijou de délicatesse et de douce ironie. La plume de Romain Gary, que je n'avais pas lue depuis bien longtemps, est un délice d'humour britannique et de finesse. le ton est ironique, le récit enlevé, l'histoire totalement rocambolesque. On suit avec entrain et gourmandise l'évolution d'Annette, des quartiers populaires de Paris aux privilèges de sa position de Lady à la cour de la Reine Victoria. On sourit (et parfois rit) de ce décalage entre les milieux anarchistes européens des années 1880 / 1890 et cette octogénaire si noble et si moqueuse de sa condition, le tout sous le regard de plus en plus effaré du poète auquel elle fait son récit.

L'auteur déroule son récit avec un très bon sens de l'intrigue, distillant des indices par petites touches. Lady L. est un personnage attachant, touchant par sa légèreté, sa vision ironique du monde, la naïveté de sa jeunesse, la force de sa passion. Les personnages qui l'entourent sont tout aussi truculents, à commencer par le Duc de Glendale, représentant du nihilisme, qui scella de destin de Lady L.

Un roman tout en finesse et délicatesse. Une histoire de passions : celle d'Annette pour Armand, celle d'Armand pour l'Humanité. Romain Gary nous livre sous le ton de l'humour une critique de la société victorienne tout en nous plongeant dans les luttes politiques et sociales de la fin du 19e siècle.

Une lecture réjouissante un brin envoûtante, vibrante de vitalité
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Romain Gary explore la beauté sous tous ses aspects. Un idéal libertaire peut être beau s'il répond à des aspirations humanistes sincères. Et si vous rétorquez que les actions anarchistes comportent leur lot de victimes, il vous répondra avec l'humour caustique et provocateur qui fait partie du personnage qu'on ne fait d'omelette sans casser des oeufs. Surtout si les oeufs sont d'or, et pris dans le poulailler des puissants de ce monde.

Depuis que je fréquente le personnage au travers des ouvrages qu'il a laissés à notre sagacité de lecteur épris de son écriture, je reste sur le qui-vive en abordant la lecture de chaque nouvel ouvrage de Romain Gary. le vertige est souvent au rendez-vous. On mesure avec Lady L. tout le prix que l'humaniste désenchanté peut accorder à une cause susceptible de servir son rêve d'extirper orgueil et cupidité de la nature humaine. Qualités de l'espèce auxquelles il attribue bien des maux dont elle souffre. Dût-il pour parvenir à ses fins y consentir des dommages collatéraux au point de désarçonner son lecteur. La fin justifie les moyens.

Mais quand l'idéal se confronte à l'amour, le combat prend une tournure inattendue dans lequel la femme n'est pas la plus démunie. Surtout s'il s'agit de Lady L.

Et qu'on ne s'y trompe pas, avec la richesse spirituelle inspirée et le verbe fécond qui caractérisent son écriture, il n'est point de légèreté dans l'humour corrosif qui enrobe tout cela. La légèreté sera chez celui qui ne décoderait pas les intentions profondes de l'écrivain aux deux prix Goncourt.

Ce talent, quel plaisir de lecture !
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"Bonjour les Babélionautes! Aujourd'hui, on va parler d'un roman de Romain Gary intitulé Lady L.

Or donc Lady L. reçoit sa famille et son amant platonique de longue date, sir Percy, pour fêter son quatre-vingtième anniversaire. Elle apprend à cette occasion que son pavillon chéri, rempli d'objets adorés, va être détruit! Il n'en est pas question! Depuis quand traite-t-on les nobles gens de la sorte, je vous le demande? Elle s'isole avec sir Percy dans ledit pavillon et lui révèle pourquoi ce petit bâtiment est si important pour elle...

Quel roman étrange!

-Nan. On dit "quelle insupportable niaiserie", Déidamie. Lady L. m'a agacée au plus haut point! Quelle nunuche avec ses "oh, qu'il est bô", et ses "c'est plus joli", et "on pourrait avoir un petit peu de bonheur à nous, rien qu'à nous..." Elle pense toujours en termes de "beau/moche", "bonheur/souffrance", ça m'a énervée! Elle se révèle un monstre d'égoïsme, elle ne pense qu'à elle!

-Bah en même temps, si elle ne fait pas, personne n'y pensera à sa place! Moi, je l'aime beaucoup, Lady L. C'est l'ancêtre de Harley Quinn!

-PFFFFFRRRRRRRRR!

-Méchante Déidamie, fais un peu attention! Tu as projeté du chocolat partout! du mélange belge qualité extra, en plus!

-Teuheu! Mais ça va pas bien, de sortir des énormités pareilles? Quel rapport entre Harley Quinn et Lady L.? La pop culture et le classicisme?

-Un tas de choses! Elles vivent toutes les deux une relation toxique avec leur mec...

-Ouais...

-Elles sont toxiques et désinvoltes elles-mêmes et montrent de l'indulgence pour le crime... le crime d'ailleurs peut à l'occasion procurer du divertissement.

-Ouais...

-Elles gardent une vision toute personnelle de l'amour et des relations...

-Ouais...

-Elles se construisent toutes les deux leur petit nid confortable...

-Ouais...

-Elles aiment être bien habillées (chacune dans son style toutefois)...

-Ouais...

-Elles aiment les animaux...

-Ouais...

-Et voilà. L'une est plus violente et maquillée que l'autre, cependant, mais on n'est déjà pas mal, non?

-Je... ouais... on dirait que... ouais... 'Scuse-moi, je reste sous le choc, Harley Quinn et Romain Gary...

-Et ce roman constitue tout entier une vaste plaisanterie inscrite dans l'histoire avec un grand H! Dès le début, tu sais que Lady L. a fait de sa vie une gigantesque arnaque étendant ses tentacules jusque dans les plus hautes sphères. Romain Gary raconte tout cela avec une ironie amusée. Tout le texte d'ailleurs baigne d'ailleurs dans un regard moqueur, le texte prête à sourire d'elle comme des autres personnages.

Je crois d'ailleurs que c'est, entre autres, cela qui m'a fait apprécier ce texte: il ne prend rien ni personne au sérieux, mettant donc de la distance entre l'horreur de certains faits et moi. Ca marche parce que la narration demeure semblable à Lady L.: légère, distrayante, amusante!

-Moi, je me serais passée de certaines phrases sur la maternité...

-Oui, tout ne peut pas être parfait... Quoi qu'il en soit, j'ai passé un excellent moment avec Lady L. qui figure désormais parmi mes copines favorites de fiction. Elle a le mérite d'être originale et drôle, de proposer une vision du monde bien à elle. Son roman offre un amusement plaisant."
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Tiraillée entre l'anarchisme et la haute société anglaise, Annette, Lady l'a choisi son camp, elle va simuler et brouiller les pistes jusqu'au jour anniversaire de ses 80 ans. C'est au cours de la fête qui se déroule en son honneur qu'elle va raconter l'histoire de sa vie à son fidèle Percy qui, on s'en doute va tomber des nues.
Du romantisme (que ne ferait-elle pas pour son bel anarchiste) mais aussi du politique (lutter contre le capitalisme de l'intérieur comme le ver est dans le fruit).
J'ai été partagé entre deux sentiments, pas vraiment séduit par l'histoire en elle-même, pourtant assez rocambolesque mais absolument subjugué par la qualité d'écriture de Romain Gary et son humour toujours.

Challenge multi-défis 2021
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Les aristocrates sont bien défraîchis de nos jours. Quant aux anarchistes, ils se sont transformés en terroristes. C'est dire si ce roman de Gary, paru au début des années 60, est furieusement démodé. Qu'importe ! L'auteur de la Promesse de l'aube nous offre une pochade assez jubilatoire, emmenée par un style caracolant et farcie d'humour très british ! Un vrai plaisir de lecture.
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Il existe deux façons de venir en aide à l'humanité souffrante et opprimée : en tout cas, telle apparaissait la situation en cette fin du 19ème siècle.
Première option, renverser l'ordre établi en s'attaquant violemment au pouvoir, car "il n'y a que les grands incendies qui peuvent venir à bout de la nuit". Bref, poser des bombes.
Seconde option, devenir un "agent provocateur" en accédant aux plus hautes couches de la société et en y faisant étalage d'un luxe scandaleux, de manière à éveiller la juste colère du peuple.
Quelle option servira le mieux la cause anarchiste ?
Lady L. a fait son choix.
Et c'est ce qu'elle explique avec malice, alors âgée de 80 ans, en racontant sa vie et ses amours à un vieux soupirant effaré.
C'est très bien écrit, et surtout c'est très drôle. L'auteur n'a pas cherché à rendre crédible le personnage de Lady L., qu'il décrit comme une vieille aristocrate excentrique "so british". Par contre il semble s'être documenté sur l'histoire du mouvement et de la pensée anarchistes... au point d'ajouter en fin de volume une bibliographie - qui me parait tout aussi imaginaire que le personnage de Lady L.
Challenge Solidaire
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Lady L., octogénaire lasse mais encore très malicieuse, décide, le jour de son anniversaire, de raconter sa vie d'anarchiste devenue noble de la Cour Victorienne, à son fidèle ami qui la porte aux nues.

Elle fait, par ce récit des aveux époustouflants. Ses révélations prouveront à Sir Percy Rodiner, son confident, qu'il ne faut jamais se fier aux apparences.

Annette Boudin est née à Paris à l'époque florissante de Bakounine et Kropotkine. Elevée dans les idées ultra-anarchistes de son père, elle se jure de faire tout le contraire pour se venger de cet idéal qui a fait oublier à ce dernier de s'occuper de sa famille avec décence. C'est ainsi, que livrée au commerce de ses atours , dans les rues parisiennes, elle est approchée par le roi des Apaches, Alphonse Lecoeur, qui la présente à Armand Denis, chef des anarchistes en France. Leur histoire d'amour passionnelle sèmera les bombes en Europe et sera à l'origine de l'ascension sociale d'Annette.

Comment opérera-t-elle sa vengeance ?

Difficile d'écrire sur un roman beaucoup lu et beaucoup chroniqué.Difficile d'écrire sur un roman dont on vient d'achever la lecture pour la 8ème fois. Difficile d'écrire sur un des romans de son auteur favoris en gardant l'objectivité nécessaire pour ne pas tomber dans la tirade trop dithyrambique !

Heureusement Lady l'n'est pas le roman que je préfère de Romain Gary.

Enfin, il y a en a-t-il un que je n'aime pas ?

Lady l'est un conte : une pauvresse tirée du ruisseau, un Prince Charmant un peu mauvais garçon avec des yeux à tomber à la renverse, de l'action, des rebondissements, de l'amour avec un grand A, de la passion, des trahisons, de la sagesse, des richesses, de la noblesse… Les gentils sont gentils jusqu'à temps qu'ils deviennent méchants et on se surprend à aimer les méchants qui finalement sont légitimement méchants !

Une histoire qui finit bien si on y réfléchit comme il faut…

Lady l'est un conte je le maintiens !

le style de Romain Gary, pour ce roman, est celui, typique, du conteur qui monte le ton, le baisse pour les confidences, sait ponctuer ses silences et ses sous-entendus. C'est un style parsemé d'humour car c'est un conte caricatural et humoristique. Quand on lit Lady l'on rit, ont sourit, puis on rit encore ; là grâce à cette vieille dame, ici grâce à ce vieux Sir so british ! Ici encore grâce à René-la-Valse archétype du p'tit gars de Paris qui partira au violon avant de se retrouver dans la Seine…

Gary c'est une écriture différente pour chaque roman, c'est ce qui fait son génie. Gary c'est un style propre à chaque personnage ! Car quand Gary écrit ce n'est plus l'auteur qui se livre au gré des mots, ce sont les personnages qui prennent la plume en otage !

Lisez un Gary, lisez deux Gary, vous ne pourrez pas dire qui est Gary, parce que Gary c'est autant de traits de personnalité que de personnages de son oeuvre ! Gary c'est un caméléon, c'est ce qui le rend éternel !

Lien : http://ecrireenplus.canalblo..
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