Moi, quand je suis en présence d'un con, d'un vrai, c'est l'émotion et le respect parce qu'enfin on tient une explication et on sait pourquoi. Chuck dit que si je suis tellement ému devant la Connerie, c'est parce que je suis saisi par le sentiment révérentiel de sacré et d'infini. Il dit que je suis étreint par un sentiment d'éternité et il m'a même cité un vers de Victor Hugo, "oui, je viens dans ce temple adorer l'Eternel". Chuck dit qu'il n'y a pas une seule thèse sur la Connerie à la Sorbonne et que cela explique le déclin de la pensée en Occident.
Quand on a pas le cœur bête, c'est qu'on a pas de cœur du tout.
- C'est tellement plus difficile de rester jeune pour une femme.
- Mademoiselle Cora, vous n'êtes pas vraiment vieille. Soixante-cinq ans aujourd'hui, avec les moyens qu'on a, c'est plus la même chose. C'est même remboursé par la sécurité sociale. On n'est plus au dix-neuvième siècle. Aujourd'hui, on va dans la lune, merde.
Le stoïcisme, c'est quand on a tellement peur de tout perdre qu'on perd tout exprès, pour ne plus avoir peur. C'est ce qu'on appelle l'angoisse, mademoiselle Cora, plus connue comme pétoche.
On s'est marrés tous les deux. Moi je pense que la meilleure chose que les exterminations ont laissée aux Juifs, c'est l'humour. Comme cinéphile, je suis sûr que le cinéma aurait beaucoup perdu si les Juifs n'avaient pas été obligés de rire.
J'ai toujours été prêt à faire n'importe quoi pour diminuer, quand ça souffre. (…) Mais moi je crois que c'est par égoïsme et que je pense aux autres pour ne pas penser à moi-même, qui est la chose qui me fait le plus peur au monde.
Il n'y a pas que les années qui comptent, il y a aussi les mois et les petites semaines
Je ne savais pas que monsieur Salomon ne pouvait pas souffrir l'oubli, les oubliés, les gens qui ont vécu et aimé et qui sont passés sans laisser de traces, qui ont été quelqu'un et qui sont devenus rien et poussière, les ci-devant, comme je sais maintenant qu'il les appelait.
Avec le cœur c'est toujours des histoires d'aveugle.
- C'est normal, non ? Quand on sait ce qu'on cherche, c'est déjà un peu comme si on l'avait trouvé...