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Critique de Shrulk


J'avais bien apprécié Education européenne, puis j'avais peiné avec Tulipe.
J'ai poursuivi ma découverte de Gary avec le vin des morts.
Désirant les lire dans l'ordre, j'avais raté mon coup, zappé son premier roman. Erreur réparée.

Ma p'tite femme – je ne vais pas vous refaire le coup de ma critique de Tulipe, mais je vous rappelle tout de même que ma p'tite femme en connaît un rayon en ce qui concerne Romain Gary – donc ma p'tite femme m'avait déconseillé le vin des morts.

- Prends donc plutôt le grand vestiaire, si tu veux les lire dans l'ordre, parce que le vin des morts, c'est spécial quand même…
- C'est pas bien ?
- Si si, mais c'est spécial quoi…

En même temps il ne faut pas s'attendre à ce qu'elle dise du mal d'un Gary.
Mais c'est vrai que c'est très spécial.
Pas déplaisant, mais un peu lassant à la longue. Ceci dit on n'a pas le temps de se lasser beaucoup, c'est tout de même assez vite lu comme bouquin.

On peut aussi se dire que c'est très fort d'avoir écrit ce texte à l'âge de 19 ans, et qui plus est au milieu des années 30.

Il n'a été publié qu'en 2014 et je ne suis pas sûr qu'il aurait été bien accueilli au milieu du XXe siècle.
Du moins dans certains milieux : Gary y dépeint un monde des morts qui ressemble beaucoup à celui des vivants, défendant ainsi l'idée, contraire à celle véhiculée par la religion, que la mort ne délivre pas des souffrances puisque celles-ci se prolongent à l'identique dans le monde d'en bas.

Gary n'hésite pas non plus à dépeindre Dieu comme un personnage égocentrique, beaucoup plus à l'écoute de lui-même que des Hommes. Dans le vin des morts, Dieu est alcoolique et se fait branler par les moines…
Moi c'est une idée qui me fait rigoler, mais je ne suis pas certain que tout le monde soit du même avis.

Je n'ai pas compté le nombre de fois où Tulipe, personnage principal, vomit au cours du livre. En tout cas son estomac doit être vide bien avant la fin…
Et les autres, les morts, ne font pas mieux : ça crache, ça rote, ça pète, ça chie, ça pourrit dans tous les coins… très scatologique ce premier roman.

Je ne regrette pas pour autant de l'avoir lu puisqu'il s'agit là d'un écrit fondateur, qui se retrouve paraît-il dans toute l'oeuvre de Gary. Mais du coup je ne suis plus sûr que ce soit une bonne idée de vouloir lire Gary dans l'ordre d'écriture.
Il vaut probablement mieux acquérir d'abord une bonne vision d'ensemble de son oeuvre, et ensuite seulement en découvrir les racines dans le vin des morts.

Comme quoi ma p'tite femme avait encore raison !
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