AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,06

sur 59 notes
5
1 avis
4
3 avis
3
5 avis
2
2 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai lu ce livre rapidement ; cependant je ne le recommande pas à ceux qui n'ont rien lu de Gary, car je trouve cela tellement particulier qu'il serait regrettable de donner une idée non représentative de l'auteur, que par ailleurs je trouve extraordinaire.
Il y a beaucoup d'humour, il y a aussi une vraie dimension scatologique qui peut gêner certains.
Le style m'a paru assez lourd, au début, ensuite je crois que l'on se fait au rythme de ce livre, car je l'ai terminé avec plaisir.

Dans un cimetière, Tulipe tombe dans un souterrain peuplé de morts en tout genre : squelette, macchabé ; homme, femme, enfant ; mort à la guerre, mort par accident, mort par suicide ; beaucoup de flics, beaucoup de prostituées… Il parcourt donc cette sorte de tunnel pour en trouver la sortie. Tout au long de son cheminement, il s'arrête pour observer des scènes ou pour parler avec des morts-vivants.
J'ai retrouvé tout de même Romain Gary, surtout vers la fin. Je ne veux pas mettre trop de citations dans les critiques donc je ne me laisse aller que pour celle-ci :
« - Une belle puanteur ! hurla-t-il. Une fière puanteur ! Elle témoigne d'un accord entre les hommes dans lequel Dieu lui-même est intervenu. »

Dans la préface, Philippe Brenot résume la vie de Romain Gary et la place du manuscrit de ce livre dans sa vie et dans son oeuvre littéraire.
J'ai lu cette préface à la fin seulement car je voulais lire l'histoire d'abord sans à priori. Je crains toujours aussi un peu les analyses qui me semblent parfois un peu « tirées par les cheveux ». Mais là, pas du tout, cette présentation du livre m'a semblée éclairante sur le livre mais aussi sur le personnage de Romain Gary lui-même.

Philippe Brenot donne les influences littéraires que l'on peut reconnaître dans ce livre et il parle aussi de l'oeuvre de Gary dans son ensemble, il donne des éclairages sur la psychologie du personnage Gary, ceux-ci restant brefs et humbles (il m'a semblé, sans bien savoir pourquoi).
Les reprises ou influences de ce livre dans le reste de l'oeuvre de Gary sont expliquées.
J'ai donc beaucoup apprécié cette préface de 36 pages, pour les explications qu'elle propose sur le parcours de l'auteur à travers ses pseudonymes en particulier.
A noter : la préface contient une réflexion intéressante autour du baron, personnage récurrent de l'oeuvre de Gary.

Une question (anecdotique) que je me pose : pourquoi la quatrième de couverture évoque « le jeune Tulipe » alors que dans le récit, Tulipe nous parle de sa femme qui a plus de « soixante printemps ». J'ai cherché des allusions à la jeunesse de Tulipe mais n'en ai pas trouvé. En fait je ne crois pas qu'il y ait de description du personnage.

En conclusion, je ne regrette pas du tout l'achat, ni la lecture de ce livre. Je le recommande, pas forcément pour ses qualités littéraires ou narratives, je ne dis pas pour autant qu'il en est dénué, mais pour ce qu'il apporte à l'ensemble de l'oeuvre de Gary. Donc je le recommande plutôt aux lecteurs qui sont déjà intéressés par Romain Gary.
Commenter  J’apprécie          210
In Vino Veritas.
Tulipe voit-il le monde tel qu'il est lorsqu'il est gris ou lui donne-t-il une couleur toute particulière ? C'est ce qu'on se demandera tout au long de ce récit de jeunesse de Romain Gary (encore Roman Kacew) qu'il trainât dans sa valise durant ses nombreuses pérégrinations et dont il se servira comme réservoir pour nombre de ses romans ultérieurs.
Bref, il s'agit là d'une délire burlesque, grotesque, scatologique, morbide mais plein de gouaille. On y retrouve quelques thèmes centraux de Gary, mais abordé d'un angle bien plus comique, un peu ridicule même, outrancier !
La lecture n'est pas forcément joyeuse et agréable même si les épisodes se succèdent à la façon d'une série et empêche qu'on se lasse. On retrouve l'argot et les scandales du début du siècle, un personnage haut en couleur catalyse le tout sous un nom fleuri (Tulipe), comme ses manières et son langage.
Pour moi ce n'est pas encore du grand Gary ou Ajar, le style est encore balbutiant, un peu maladroit, trop ordurier pour le plaisir, et peut être trop éloigné de la littérature actuelle.
Car c'est un objet littéraire étrange (et donc intéressant) que ce Vin des Morts, mais sûrement pas celui par lequel il faut découvrir l'auteur Goncourisé !
Commenter  J’apprécie          66
J'ai découvert Romain Gary a l'envers. Enfin, je veux dire par la fin, celle de son dernier roman publié. En fait, c'est en réalité son premier écrit.
De toute manière, il y'a t'il vraiment une façon, ou un sens pour découvrir cet auteur qui s'est lui même caché, dissimulé derrière tant d'identités, tant d'histoires. Celui que l'ont connait tant par ses récits autobiographiques, et que l'ont connait si peu, par les histoires qu'il raconte, qu'il nous raconte pour nous perdre, où nous amener vers une autre vérité.
Le vin des morts, cela narre l'histoire de Tulipe (ce n'est pas la seule fois que Gary utilisera ce nom) qui erre dans un cimetière, la nuit, aviné. Et qui tombe comme Alice dans un trou. Où vivent des squelettes errant. Des morts, qui symbolise l' -non- existence d'après Guerre, leurs vies d'après, leurs morts, les conséquences de la guerre, ce que leur a pris, ce qu'ils leurs restent. Tulipe traverse le souterrain, rencontre des flics, des maquerelles, celui qui a été placé dans la tombe du soldat inconnu... A la recherche de la sortie, du labyrinthe, du traumatisme de guerre...

Un style qui va vite, qui percute, qui fait même rire. Certains dialogues sont hilarants, d'autres sont glauques. On reconnaît des influences de Poe, dans le macabre, certaines de Céline dans le style.
A titre personnel il m'a aussi fait penser a Teulé, dans la façon crue des mots et des choses.

C'est du beau dans le sombre, de l'horreur dans l'humour, une porte de sortie dans le désespoir

Je l'ai lu il y'a plus de 2 ans et pourtant, j'y pense encore, comme envie de retrouver les souterrains pour discerner le fantôme de Romain Gary, de Roman Kacew, d'émile Ajar.

Note : 18/20.
Accessibilité : 2/5, le langage est simple pour ceux qui ne lisent pas de classique, certaine référence historique ou de l'auteur peuvent être nécessaire pour comprendre un peu mieux l'ampleur du roman mais pas indispensable
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (162) Voir plus



Quiz Voir plus

Tout sur Romain Gary

Dans quelle ville est né Romain Gary ?

Kaunas
Riga
Vilnius
Odessa

12 questions
608 lecteurs ont répondu
Thème : Romain GaryCréer un quiz sur ce livre

{* *}