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Cranford est typiquement ce que l'on pourrait appeler "un bled". Allez, une bourgade, soyons généreux !

Campagne anglaise, XIXème siècle, thé servi avec des scones et parties interminables de cartes, voilà, le décor est planté.

Les protagonistes ? Une tribu de "dames", plutôt vieillissantes et ridicules, petites bourgeoises et petites baronnettes qui... s'ennuient ferme ! et se sont créé un microcosme impénétrable à toute personne ne pouvant produire 12 quartiers de "cranfordesse".

L'action ? aucune avec un grand A mais une multitude en minuscule.

La plume ? Très belle, très stylée, très typique, très "so british".

Mon impression ? Je pensais devoir me faire couper une jambe plutôt qu'avoir à écrire ces mots mais l'élégance de l'écriture de Mrs Gaskell ne m'a pas exonérée d'un ennui latent et parfois même d'un sentiment d'agacement proche du désintérêt pour les "aventures" des dames de Cranford.

Cependant, il est clair que le tableau que brosse l'auteur de cette société aux vues étroites ne manque ni d'humour ni parfois d'ironie. L'auteur semble avoir pleinement conscience de la vacuité des existences de ses héroïnes et elle s'en amuse tout en souhaitant nous en amuser. le seul hic, c'est que je suis dans une période de lecture où je recherche l'aventure et l'émotion, deux éléments que je n'ai pas trouvés dans cette oeuvre à laquelle je reconnais tout de même de la tendresse et de la générosité mais aussi, hélas, une insupportable propension à couper les cheveux en quatre.

Une fois n'est pas coutume, je recommanderais plutôt l'adaptation BBC de "Cranford" et la lecture de l'excellent "Nord et Sud" du même auteur.
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Ah ! Quelle merveille !! Comment peut-on être déçu(e) par Elizabeth Gaskell ? L'une de mes romancières favorites (avec Jane Austen et les soeurs Brontë) m'a de nouveau charmée grâce à Cranford. Ce roman est particulièrement touchant, et très original, puisqu'il traite de la vie des habitants de Cranford, qui ne sont (presque !) que...des femmes ! La narratrice, Miss Mary Smith, nous décrit son retour dans ce petit village si cher qu'elle a quitté, et les petits évènements qui animent le quotidien de ces vieilles dames, parmi lesquelles, Miss Deborah et Miss Matty Jenkyns, Mrs. Forrester, Miss Pole, Mrs. Jamieson ou encore Mr. Hoggins, l'un des seuls hommes du village !

Le récit est sublimement raconté, dans une écriture toujours passionnante, où l'on ne s'ennuie pas une seconde, et qui nous permet de redécouvrir avec plaisir la vie en Angleterre au XIXème siècle...

Que dire de plus ? Bien évidemment, j'ai beaucoup aimé ces vieilles dames, fidèles, dévouées, adorables et finalement, très humaines, qui nous enchantent par leurs réunions de "Préférence", leur mépris du mariage, et leur fierté pour leur Cranford bien aimée...

Je ne peux donc, encore une fois, que vivement conseiller cette auteure talentueuse, qui ne cessera jamais de m'émerveiller !

A lire !!
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Je pensais avoir affaire à une romance... Pas du tout ! A Cranford, cette toute petit ville imaginaire, il n'y a quasiment que des femmes, essentiellement des vieilles demoiselles ou des veuves désargentées.

Difficile dans ce contexte de trouver un homme pour une histoire d'amour, alors autant dénigrer le mariage et se concentrer sur les petites choses du quotidien : le thé, les convenances, les ragots, les rares distractions, les autres dames de la bonne société, les parties de cartes.

Autant dire qu'il ne se passe pas grand chose dans la bourgade et dans l'ouvrage... J'ai ainsi attendu pendant longtemps que l'histoire démarre, d'autant plus que les personnes des premiers chapitres disparaissent ensuite et que je m'attendais à les retrouver par la suite.

Elle n'a jamais démarré, et pourtant je me suis régalée. Car ces tout-petits événements qui rythment la vie des dames de Cranford sont racontés avec une délicieuse ironie et beaucoup de tendresse. Malgré leur air guindé et leurs manies ridicules, elles ont toutes un coeur en or et une personnalité attachante. Dommage pour elles qu'elles n'aient pas eu la vie qu'elles méritaient, mais tant mieux pour nous lecteurs !

Challenge Multi-Défis 20/52
Challenge XIXè siècle 1/10
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Je découvre la prose d'Elizabeth Gaskell avec ces Dames de Cranford. Il aurait pu prendre le titre très balzacien de Scènes d'une vie de province.

Cranford est une petite bourgade du Nord-Ouest anglais, un peu en dehors des routes principales. Comme l'indique d'entrée la première phrase "Cranford appartient aux Amazones". En fait d'Amazones résident dans ce charmant endroit désuet des veuves et autres vieilles demoiselles s'efforçant de maintenir leurs rang et dignité avec, il faut bien l'avouer, peu de moyens (et pas que financiers...).

La narratrice, Miss Mary Smith, a grandi à Cranford mais l'a quitté. Elle y retourne cependant chaque année en visite chez l'une ou l'autre de ses chères vieilles amies, toutes ses aînées. Peu d'histoire à proprement parler mais la peinture de la vie calme et surannée qu'on mène dans la bourgade entre tricot et rumeurs (plus ou moins... terribles, plus ou moins... avérées...), parties de préférence et de cribbage, thé et derniers potins (qui souvent datent un peu... comme la mode vestimentaire de ces dames).
Elizabeth Gaskell nous offre un panel de délicieuses anecdotes, truculentes, piquantes ou grotesques (comment récupérer une fort belle dentelle avalée par un chat...).
En toute affabilité, on échange modèle de bonnet et petites piques et allusions, entre deux tartines beurrées. L'oeil de Miss Smith est grand ouvert et ne résiste pas à pointer les petites mesquineries et les ridicules de la féminité cranfordienne. Sans pour autant masquer l'affection qui lie toutes ces femmes.

Le ton du récit pétille d'énergie et de fine ironie. Il n'est pas sans rappeler la plume de Jane Austen. Même s'il se passe peu de choses à Cranford, on ne ressent aucun ennui à lire ces scènes du quotidien. La lecture - accompagnée cela va sans dire d'une tasse de thé - procure un moment très réjouissant. Et donne grande envie de retrouver rapidement la belle vivacité de Mme Gaskell.
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Cranford est le deuxième roman d'Elisabeth Gaskell publié en feuilleton en 1851 et édité chez Points avec une très belle couverture d'un rouge profond.
Cranford est une bourgade du nord-ouest de l'Angleterre au coeur du Cheshire.
Mary Smith, la narratrice raconte les petits riens de la vie de deux soeurs, Deborah et Matty Jenkins ainsi que tout ce qui gravite autour d'elles.
Ces deux soeurs vieilles filles font partie de la "bonne société" de Cranford, où ne vivent pratiquement que des femmes.
Tout le charme de ce livre est dans la description avec beaucoup d'humour de cette vie pleine de principes.
Très agréable de se laisser transporter dans ce monde d'un autre âge!
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Le premier épisode de Cranford parait en 1851 dans Household Words, le périodique dirigé par Dickens. Elizabeth Gaskell a déjà publié Mary Barton , un roman mettant en lumière la vie souvent difficile des classes moyennes et de la classe ouvrière à Manchester, ville industrielle en plein essor. Ici son regard se porte sur une toute petite bourgade , habitée principalement par des célibataires ou des veuves , toutes de bonne famille. Ces dames sont donc tenues de respecter les codes inhérents à leur condition sociale, de respecter les formes même, si pour la grande majorité, elles n'ont pas les moyens nécessaires .
Mary Smith nous relate la vie de ce microcosme féminin à Cranford . le ton est le plus souvent enjoué, quelques scènes sont désopilantes et la plume légèrement ironique de Gaskell s'en donne à coeur joie. Bien sûr la vie n'est pas toute rose, les deuils, la ruine suite à la faillite d'une banque , tout ou presque tourne autour des problèmes d'argent , comment faire bonne figure avec rien ou presque? Ce roman est paru en 1851, ne l'oublions pas, a été écrit par une femme, publié par Dickens, rien que pour cela il mérite le détour .Bonne lecture .
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“Avant toutes choses, disons que Cranford appartient aux Amazones. Tous les locataires d'une maison dont le loyer excède une certaine somme sont des femmes. Si un couple marié vient à fixer sa résidence dans la ville, d'une manière ou d'une autre l'homme disparaît.”. “D'ailleurs les dames de Cranford n'ont besoin de personne. Comme l'une d'elles un jour me le faisait remarquer, un homme dans la maison ne cesse d'être dans nos jambes.”
Ainsi nous avertit Marie, la narratrice, que nous allons être dans un univers de femmes.
Cette jeune femme de la ville voisine de Drumble fait des séjours réguliers chez ses amies de Cranford. C'est donc elle qui nous présente ces dames de la bonne société, mais pas très riches, bien que cela soit sans importance puisque avoir de l'argent serait vulgaire. Tout est codifié dans ce monde fermé, depuis l'heure à laquelle on peut se rendre dans les boutiques, jusqu'au nombre de broches que l'on se doit de porter selon la personne à laquelle on rend visite.
Les distractions sont peu nombreuses, des soirées ou l'on discute des petits évènements et ou l'on joue aux cartes. Il ne faut donc pas s'attendre à beaucoup d'action mais à un regard à la fois tendre et amusé sur les relations et les habitudes de ces dames.

Vous l'avez deviné, c'est humoristique.
Une chose m'a cependant un peu gênée , la narratrice a visiblement un peu de recul par rapport aux règles de Cranford, sinon elle ne pourrait nous en parler comme elle le fait, pourtant elle agit comme les autres en affirmant avoir les mêmes sentiments.
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Scènes de la vie de province, tel pourrait être le titre de ce petit bijou plein d'humour qui croque avec beaucoup d'élégance et de bienveillance la vie de dames veuves ou célibataires dans une petite ville. La psychologie des personnages est détaillée, les situations sont bien rendues et chaque scène semble se dérouler réellement sous les yeux du lecteur. Un film ne rendrait que difficilement l'humour très fin et l'humanité profonde inhérents à chacune d'entre elles, mais pourquoi pas ?
Il y a bien quelques longueurs, le style peut sembler quelquefois un peu surranné, mais l'ensemble se lit avec un plaisir que ne bouderont que les grincheux, les révolutionnaires et les pisse-vinaigre.
Personnellement j'ai adoré..
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Merci à Gwen21 de m'avoir permis de gagner ce titre, qui me permet d'agrandir ma collection Gaskell.

Ma camarade blogueuse avait été moyennement enthousiasmée par ce roman, et je dois dire que je la comprends.

Elizabeth Gaskell a, me semble-t-il, gagné sa notoriété en France grâce à Nord et sud. Roman particulièrement réussi se situant à mi-chemin de l'univers de Jane Austen et Charles Dickens. Cranford ne relève pas de cette catégorie. C'est une peinture minutieuse d'un microcosme particulier, des scènes de la vie provinciale centrées autour d'un groupe de vieilles demoiselles (ou dames) dont les vies sont, il faut bien l'avouer, totalement dépourvues d'intérêt pour la majorité des lecteurs. Si j'osais, je pourrais même dire que ce livre au charme délicieusement désuet suscite un ennui incommensurable...

Mais curieusement, et comme l'écrivait si bien Somerset Maugham à propos des oeuvres de Jane Austen (et que je reprends à mon compte) "Nothing very much happens in her books, and yet, when you come to the bottom of a page, you eagerly turn it to learn what will happen next. Nothing very much does and again you eagerly turn the page. The novelist who has the power to achieve this has the most precious gift a novelist can possess."

Les demoiselles de Cranford ont une haute opinion d'elles-mêmes, sont véritablement agaçantes dans leurs petites manies, assommantes dans leurs conversations et ont des vies aussi palpitantes que celles d'une tribu de koalas !

Et tout le sel de ce roman réside dans ces petits riens, ce calme plat, cette pudeur qui pousse une femme à parler d'économies plutôt que de pauvreté, dans ces regrets et ces soupirs, ces occasions perdues, ces rendez-vous manqués et marques de résignation qui égrènent toutes ces années passées à parcourir les mêmes rues, observer le même sempiternel cérémonial pour le thé ou encore sortir d'un magasin sans rien avoir acheté.

Quelquefois, un minuscule événement vient distraire ces dames de leur perpétuelle monotonie. Alors, on les devine capables d'humour, de générosité, de fantaisie.

Et l'on finit par se prendre d'affection pour toutes ces braves femmes, lentement, au fil des pages. Voilà le véritable tour de force de l'écrivain.

La traduction, toujours délicieuse, est signée Béatrice Vierne.


PS : une adaptation BBC en a été tirée, disponible en coffret avec, je crois, la v.o. sous-titrée en anglais - ça aide. Au casting, entre autres, Judi Dench qui incarne la fragile Miss Matty.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Cranford n'est pas un roman : Cranford est un petit village en porcelaine dans lequel s'agitent et se débattent de petites poupées, figures féminines livrées à elles-mêmes, Amazones en jupons et coiffes de dentelle. L'auteur nous offre avec délice une succession d'intrigues qui, sous leur légèreté, révèlent les caractères de ses héroïnes. Tour à tour charmantes, généreuses ou ridicules, les dames de Cranford ont construit leur univers par l'accumulation de leurs expériences, que l'on pourrait qualifier de nulles, tant elles ne se sont jamais risquées ni à fréquenter les hommes, ni à quitter leur petite ville pour découvrir le monde. Aussi tout élément extérieur à Cranford revêt-il les habits du mystère et est accueilli avec suspicion, que ce soit le capitaine Brown, qui ne semble pas effrayé de venir s'installer dans cette univers exclusivement féminin avec ses deux filles, ou bien Lady Glenmire, toute entourée d'une aura de gloire par son titre… Il en découle de nombreuses situations pittoresques, traitées cependant avec le plus grand sérieux. Car c'est aussi un des charmes du roman que le choix d'une narratrice, dont on ne saura quasiment rien, qui tantôt fait preuve d'une naïveté toute “cranfordienne” tantôt regarde avec un sourire moqueur les grandes manoeuvres de ses hôtesses. Un conseil, ne vous attachez pas trop aux personnages, ils ont tôt fait de disparaître : le seul fil rouge du récit, c'est Cranford !
Lien : http://passionlectures.wordp..
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