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Critique de Mimeko


Mimeko
31 décembre 2021
Cranford se compose de deux récits, dont le premier donne son titre au recueil. Dans le premier texte, Elizabeth Gaskell s'attache à la vie de province à Cranford cette petite ville de province imaginaire où les femmes s'organisent une petite vie de réception, de thés ou d'organisation de fête de charité. On y croise les destins de plusieurs d'entre elles, assistant à leurs discussions, pour certaines tournant autour de la religion, de l'argent pour subvenir à ses besoins - pas question de travailler pour autant-, les jeux de cartes, sous l'oeil tantôt amusé tantôt tendre de la narratrice, Mary Smith, la plus jeune du groupe. Elizabeth Gaskell offre une peinture de la petite bourgeoisie de province avec ses chicaneries, son entraide, ses commérages, sa générosité mais quelquefois encline au repli et à l'absence d'ouverture aux autres, par peur ou par ignorance. Il n'en reste pas moins que les portraits de ces dames sont quelquefois très drôles, bien analysés mais néanmoins sans l'impertinence ou la touche de Jane Austen...
Dans Ma cousine Phyllis, le deuxième récit, le jeune Paul, ingénieur affecté à la construction d'une voie de chemin de fer, est accueilli par une lointaine cousine, son mari pasteur Holman et leur fille Phyllis. Les deux jeunes gens sympathisent fraternellement et le jeune homme commence à apprécier cette vie ascétique, empreinte de prières et de références bibliques, compensée par la gentillesse et la curiosité intellectuelle du pasteur. le jeune homme présente rapidement son responsable le fringuant Mr Holsworth, qui, par son naturel et sa liberté de ton, tranche avec le sérieux de la famille, ne laissant pas insensible la jeune Phyllis. Un séjour de courte durée, car Holsworh est envoyé précipitamment en Inde, sans pouvoir réellement faire ses adieux mais en confiant à Paul qu'il s'est épris de sa jeune cousine et compte lui déclarer son amour à son retour prévu deux ans plus tard.
Ma cousine Phyllis immisce le lecteur dans l'intimité d'une famille pétrie de religion, chez un prédicant ouvert et très impliqué dans ses cultures et son deuxième métier de fermier, et protecteur avec sa famille. Mais c'est le destin de la jeune Phyllis qui va basculer, après une confession de son cousin, qui lui fait espérer un amour partagé, mais qui va déclencher déception et dépression.
Un récit un peu sombre dans lequel Elizabeth Gaskell évoque le sacrifice, la bienséance qui étouffe les sentiments, mais fait place tout de même à un certain romantisme, même déçu. J'ai trouvé à cette famille un petit air d'Eugénie Grandet, dans la vie de province et l'épanouissement sentimental difficile d'une jeune fille trop protégée, mais dans ce récit, par l'amour de ses parents.
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