Si vous recherchez à retrouver le plaisir de lecture que vous avez ressenti avec
Nord et Sud ou si vous pensez à un roman victorien austenien, vous pouvez passez votre chemin mais uniquement en sachant que vous avez choisi la voie de la facilité. Tel n'est, assurément pas, le chemin parcouru par
Elizabeth Gaskell.
Cette auteure me surprend et m'intrigue de plus en plus. Les failles, les aspérités, les douleurs que l'on nie et qui nous empêchent d'avancer,
Gaskell les creuse, les met à nu en tissant une toile narrative d'une grande précision. On sent l'odeur iodée du vent au bord des falaises, les heures de marche avec la lande sous nos pieds.
L'auteure donne la voix aux petites gens, dépasse les préjugés et les idées reçues en offrant à ses personnages une grande dimension psychologique. L'écriture est fouillée et ample. le point fort de cette fresque ambitieuse reste le contexte historique. le lecteur découvre les guerres de la Révolution sous un angle inédit, celui des sacrifices faits par les anglais durant cette période. Nous sommes loin des soldats d'Austen qui font danser les jeunes filles au bal. Ici, ils sont enrôlés de force, kidnappés par des recruteurs que le peuple redoute avec crainte.
Au fil des pages, les années transforment Sylvia, de l'insouciance à la maturité, et
Elizabeth Gaskell ne perd rien de son sujet central : la douleur de l'amour à sens unique. Fort et âpre.
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http://www.audouchoc.com/art.. Commenter  J’apprécie         191