La Guerre, dure amante aux voluptés épiques,
Quand l'époux est tombé jette son corps aux chiens,
Et c'est du blé sanglant, labouré par les piques,
Que le héros pétrit le pain meilleur des siens.
La Gloire est belle... Mais, loin des cris et des râles,
Sur l'enclume forger les bijoux de la Paix,
Pour voir, les yeux riants dans ses cheveux épais,
Descendre jusqu'à vous l'Eve des cathédrales,
Pour la sentir, divine en son clair tablier,
Essuyer sur vos bras les sueurs de l"usine,
Puis, le balcon ouvert sur la forêt voisine,
S'endormir, enlacés, dans un lit d'ouvrier.
Nous montons... Le jour naît. Une aube sans souffrance
Étanche les sueurs au vent bleu du matin.
Là-haut, on rompt, là-haut, le pain de l'espérance.
Quel voile se déchire au souffle du Destin ?
Où montons-nous? Quelle est cette forge sublime?
Sur quelle enclume d'or frappent ces forgerons ?
Et tous m'ont répondu, d'une voix unanime :
« Frère, nous le saurons quand nous arriverons. »
Qui que tu sois, voici mon coeur, voici ma vie...
Voici le Paradis retrouvé dans les pleurs.
vous dont mendiait la faim inassouvie,
Prêtez-moi le fardeau de toutes vos douleurs.
Aimer! J'ai soif d'aimer, comme vous je veux vivre,
Quitter le ciel serein de ma pure raison,
Et ne plus limiter le monde qui m'enivre
Au bonheur passager qu'abrite ma maison.
Cherchons... L'humanité sur la route des âges
Hésite au -carrefour des révolutions
Et je sens sous le mien battre mille visages,
J'entends pleurer en moi les générations.
A la recherche de Paul
CézannePortrait du
peintrePaul CEZANNE.
Jean-Marie DROT revient sur les lieux que le
peintre a fréquentés à Aix-en-Provence et s'entretient avec des personnes qui l'ont cotoyé. Témoignages de Mme
Joachim GASQUET, qui a connu CEZANNE en 1896, de M. GIRARD (?), un voisin , qui l'a connu en 1901 et de M. ROUBAIX (maire du Tholonet).