Giselle

: Giselle
Nous avions adoré la version du ballet chez Didier Jeunesse, de Pierre Coran et Olivier Desvaux. C'était un ravissement. Nous pouvions nous dire simplement: c'est bon, nous sommes contentés, nous connaissons l'histoire et nous détiendrons une référence sous le coude au besoin pour s'y replonger.
Mais le pense t-on vraiment? Devant une nouvelle version d'un conte du Petit Chaperon rouge par exemple ou d'un conte que l'on adore?
Pas vraiment. le jeune public en particulier sait qu'on peut lui raconter son histoire favorite sous plusieurs discours, sous plusieurs décors et ainsi en redemandera t-il volontiers pour entretenir son plaisir sur cette histoire.
Nous vous le garantirons, pour le ballet de Giselle, ça sera pareil.

Rapidement, reprenons l'histoire:
Giselle, c'est l'histoire d'amour impossible d'un prince et d'une bergère. Les convenances sectaires tueront de tristesse la pauvre enfant et son prince viendra la pleurer sur sa tombe.
Mais ce n'est pas fini, Giselle viendra protéger son prince des fantômes, les Willis, dont elle fera partie et qui voudront le tourmenter, l'attirer à son tour vers la mort.
L'amour fera percevoir Giselle au prince.
L'histoire de Giselle est affreusement romantique, elle parle aussi du véritable amour mais dans le renoncement.
En effet, pour tirer son prince vers l'espoir, le fantôme de Giselle le confiera aux bons soins d'une autre bien vivante.
Bien qu'injuste, les jeunes âmes émues trouveront cela pourtant incroyablement romantique.

Pas de CD de la célèbre musique d'Adolphe Adam pour accompagner l'aventure cette fois.
L'auteure Charlotte Gastaud usera de son talent pour compenser son absence et la mise en scène sera éblouissante.
Nous aimons de prime abord le style graphique de Charlotte Gastaud, d'un vrai charme décoratif coloré, les bosquets et les arbres seront strillés d'écailles à l'inspiration Art déco. le style accompagnera le geste et les postures gracieux de ses personnages.
À cette première séduction, s'ajoutera une technique: celle de la page ajourée au laser.
Cette transparence est une vraie valeur ajoutée, un atout de dentelle de papier et de finesse, on y est vraiment sensible.
En consultant le livre, nous admettrons clairement que l'affaire est réfléchie, pensée pour donner du beau livre dans les mains des jeunes lecteurs, ce grand format est d'une constitution sciemment fragile, à manipuler avec soin, avec ses pages percées de trous. L'objet-livre participera à installer habilement le spectateur dans une atmosphère délicate de ballet, de danse, de petits pas.

Les scènes se développeront sur des double-pages, l'illustration occupant presque tout l'espace dans une lecture linéaire.
Le texte, réduit à une phrase, l'accompagnera sur le dessus, comme une légende, un liseré doré décoratif.

C'est un titre qui réserve une puissante beauté sous sa couverture cartonné, il ne faudra pas hésiter à l'ouvrir et s'y plonger, même si l'on a déja une version de Giselle.
On a adoré cette version autant que celle de Didier Jeunesse.