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EAN : 9782849533505
320 pages
La Boîte à Bulles (08/01/2020)
4.22/5   16 notes
Résumé :
Dans les années 1970, au Maroc, une femme décide de vivre selon ses désirs. Son fils lui rend un hommage drôle et sensible.
Sur la vie de ma mère… ou le récit d’une vie de femme à contre-courant des clichés.

L’auteur nous conte l’existence de Jeanne, Jeannette, son héroïne, sa maman, pionnière des mères célibataires, enseignante, globe-trotteuse… Une mère trop belle, trop aimée et trop aimante comme son fils aime à le dire, mais une mère que j... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un grand merci à Babelio et aux éditions La Boîte à Bulles...

Nîmes, 10 septembre 2002. Habituellement, Alain dort chez sa voisine et petite amie, Carol-Anne. Mais, ce soir-là, il décide de passer la nuit chez sa mère. Coïncidence ? Pressentiment ? Toujours est-il qu'au matin, il se fait réveiller par son beau-père, Paulo, qui vient lui annoncer le décès de celle-ci. Emportée par un cancer du cerveau à 62 ans. Elle qui, après avoir voyagé toute sa vie, a décidé de s'installer dans le sud de la France. Dans sa chambre dont les murs témoignent de sa vie, Alain s'assoit près d'elle. Lui tient la main. Ressent cette chaleur qui, peu à peu, la quitte. Avant que le reste de la famille n'arrive, il regarde les murs et se remémore le passé et celle qui a toujours vécu comme elle le voulait...

De la campagne jurassienne, où Jeanne, née de parents agriculteurs, prend la tangente pour fuir son mari et retrouver sa liberté, à Nîmes en passant par le Maroc, où naissent Alain et son petit frère Nicolas, Port-au-Prince, La Réunion, le Mali, l'Espagne ou encore le Togo, Jeanne, enseignante de formation, a bourlingué dans sa vie. Maman célibataire ou accompagnée, elle n'aura de cesse de vivre selon ses envies. À travers ce récit, comptant pas moins de 320 pages, Alain Rémy, dit Gaston, retrace, tout d'abord avec son regard d'enfant puis celui d'adulte, le parcours chaotique de celle qui, toujours, les aura soudés, lui et ses frère et soeur. En filigranes, l'absence du père, parti à Madagascar, le racisme, l'évolution des moeurs, le féminisme, la tolérance mais aussi les secrets de famille. Une chronique familiale émouvante, sensible, emplie de tendresse et d'amour, et porté par des personnages terriblement attachants. Graphiquement, même si le trait est parfois caricatural, les ambiances un brin vintage et nostalgiques, de par l'utilisation du marron, de l'orange ou du beige, siéent parfaitement à la teneur du récit.
Un magnifique et vibrant hommage à une mère globe-trotteuse, libre et courageuse...
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Voilà une jolie façon de célébrer sa maman : retracer sa vie par un roman graphique. Même si l'exercice est personnel et intéressera en premier lieu famille et amis, il n'en reste pas moins que l'hommage est vibrant et sincère.

Quitter sa terre natale pour partir vers l'inconnu, surtout lorsqu'on habite un tout petit village du Jura, pour aller se fondre dans une ville du Maroc, il fallait oser ! Surtout dans les années 1960 et que l'on est femme et célibataire ! C'est ainsi qu'ont commencé les pérégrinations de Jeanne, enseignante prête à tout pour vivre la vie qu'elle s'est choisie. de nombreuses années plus tard, après avoir enseigné à Haïti, à la Réunion, au Togo ou au Mali, après avoir eu trois enfants et autant de maris, elle réintégrera la France...

Une vie bien remplie, une fratrie dispersée aux quatre coins du monde mais un lien d'appartenance à la mère toujours très fort et indestructible. Une belle histoire d'amours pluriels. Et même, si je ne suis pas fan des dessins, que j'ai trouvés plutôt brouillons, j'avoue avoir été charmée par cette femme libre qui n'a pas que rêver sa vie.

Je remercie Babelio et la Boîte à Bulles pour cette belle tranche de vie.
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C'est une oeuvre comme je les aime à savoir une histoire personnelle pour raconter son enfance, sa famille et en l'occurence la vie de sa mère la belle Jeanne. L'auteur Alain Remy (fils du chanteur perdu Jean-Claude Remy) vient de la perdre et il a beaucoup de peine.

Cette oeuvre va lui servir de maintenir sa mémoire et sans doute de faire son travail de deuil. Il faut avoir vécu l'absence prématurée d'une maman pour comprendre véritablement ce sentiment de désarroi.

Cette jeune femme décide de quitter son Jura natale et rurale dans les années 70 après l'expérience d'un mariage forcée par ses parents. Suite à une fausse couche et un divorce expresse, elle va mettre le cap sur le Maroc où elle va faire connaissance du véritable amour puis par la suite élever seule ses deux enfants puis partir à Haïti, la Réunion, le Mali etc... En effet, cette femme libre avait la bougeotte facile.

Une grande partie de ce livre est consacrée au Maroc essentiellement et notamment à la ville de Tanger peu connu des touristes. Certes, il y aura également un chapitre entier consacré à Haïti avec sa dictature et ses sinistres Tontons Macoutes.

J'aime bien ces récits où il est questrion de faire partager son expérience de français expatriés à l'étranger aux quatre coins du monde. C'est toujours un regard un peu différent et loin des cartes postales ou des préjugés. Les différentes anecdotes racontées tout en pudeur sont plutôt interressantes car variées.

Il y a des thèmes abordés qui font réfléchir sur le sens de la vie et des priorités que l'on accorde ou pas. le propos m'a paru souvent très juste et non décalé.

C'est un excellent album que je recommande si on a envie de se plonger dans la vie de famille et ses sombres secrets. C'est parfois drôle, parfois émouvant comme la vie. Un beau témoignage et un bel hommage à une maman trop tôt disparue.
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Ce n'était pas courant d'être une mère célibataire, trentenaire, avec deux enfants au début des années 70. Encore moins à Tanger. Jeanne, la mère d'Alain Rémy vient de se séparer de son mari et enseigne en tant qu'expatriée au Maroc. C'est là que sont nés Alain et Nicolas son frère.

Plutôt jolie, seule donc, et dans une époque assez libérée, Jeanne attire la convoitise des hommes. Quelques uns traversent sa vie. Puis arrive Paulo qui sera là jusqu'au bout, jusqu'à la fin de la maladie, une tumeur au cerveau qui emporte Jeanne, en 2002.

Alain Gaston Rémy, bédéiste, raconte la vie de Jeanne.

Née dans le fin fond du Jura, rien ne la destinait à voyager autant, à demander des mutations dans divers pays de l'Afrique, avec toujours le Maroc et le Jura comme repères. Les points d'ancrage. Jeanne vit une vie de femme libérée mais aussi une vie de maman de trois enfants car Nathalie naît, la fille de Paulo. Et Alain Rémy de raconter son enfance à Tanger, entre insouciance, partage avec toutes les communautés sans racisme, bagarres entre garçons, libido naissante...Et les relations familiales pas toujours simples, puis son départ post-bac vers la France, loin des siens.

C'est un très beau roman graphique qui raconte une vie de famille pas banale, faite de beaucoup de voyages, de lieux de vie, de rencontres, de départs, d'absence -celle de Jean-Claude, le père d'Alain parti en France pour chanter et qui réussira d'ailleurs avant de passer à autre chose aux Comores et à Madagascar. C'est une biographie dans laquelle, même si ce n'est pas toujours dit, on sent tous les liens familiaux, l'amour qui lie toutes les personnes qui gravitent autour de Jeanne. le ton est grave notamment autour de la maladie, mais aussi plus léger sur l'enfance. J'aime beaucoup le dessin, libre, sans cases tracées, qui fait la part belle aux personnes, couleurs pastel et ambiances exotiques. Je me demandais à quel autre ouvrage il me faisait penser ; bon sang mais c'est bien sûr : Une histoire populaire de la France dessinée par Alain Gaston Rémy.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Avec un titre pareil, on a presque envie de prendre l'accent des jeunes de la cité. Sauf que c'est au Bled qu'il faut aller. Alain Rémy, dit Gaston, est né au Maroc de mère française et de père eurasien. Un père, que finalement, il ne connaîtra pas beaucoup. Retourné en France pour tenter de percer dans le milieu de la chanson grâce à son ami Pierre Perret (oui, oui… le chanteur de zizi). C'est donc avec cette maman baroudeuse, prof de math et amoureuse des voyages qu'il va grandir, accompagné de son petit frère.

Jeanne (pas moi, sa maman) a quitté sa campagne française, loin de la ferme familiale, pour se lancer dans l'éducation à travers le monde, posant ses valises au Maroc dans un premier temps. Femme célibataire avec deux enfants, elle jongle néanmoins avec brio entre sa vie professionnelle, sa vie familiale et même sentimentale… au grand damne de ses fils parfois.

Ce récit, difficile de le chroniquer parce que c'est du vécu. Ce n'est pas inventé de toutes pièces, c'est la véritable vie d'Alain, surtout, de sa maman, beaucoup. On sent indéniablement la fierté de ce gamin devenu homme pour sa mère. Même s'il n'a pas toujours apprécié ses choix, il l'a aimée : toujours. Même après sa mort d'un cancer. Grâce à elle et son autonomie dans la vie, il a pu voir différentes cultures, comprendre la rudesse d'être une femme dans un monde patriarcal, la tolérance variable envers les étrangers que l'on soit en Afrique ou en France.

Sur la vie de ma mère, c'est un hommage à cette femme qui a su mener sa barque et élever trois enfants de pères différents, et en faire des adultes, espérons-le : heureux dans la vie. Des hommes et une femme sachant être eux-mêmes dans ce monde où on nous ordonne à mots à peine voilés d'être des moutons de la société.

Et c'est encore grâce à cette maman, que vous tenez/tiendrez ce bouquin entre les mains, dans l'espoir de connaître, peut-être, la vie de son père. Une autre aventure que la fin de ce récit laisse entrevoir… et espérer. Car même si ce n'est pas le dessin du siècle, il reste réaliste (journalistique dirais-je), et il n'entache en rien cette biographie pleine d'amour et de respect pour cette maman partie trop tôt.
Lien : https://sambabd.net/2020/01/..
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critiques presse (1)
BDZoom
10 janvier 2020
Cette chronique sincère, franche, quelquefois anecdotique, toujours touchante, est en outre portée par un dessin caricatural, pour les personnages, très vivant et très attachant. Un joli moment de lecture, vraiment.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Il faut deux jours pour se taper les 2000 km de la traversée de l'Espagne. C'est un peu long, parce que maman met sa cassette de Julio Iglesias en boucle. Je crois que Julio Iglesias a été inventé par les franquistes pour torturer leurs ennemis... Et franchement : "Jules Églises", c'est à chier, comme nom.
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À Tanger, c'est plein de mecs qui viennent de partout au Maroc pour essayer de grimper dans les bateaux... pour être pauvres en Europe plutôt qu'être pauvres ici ?
Quant aux riches – les touristes – ils viennent visiter là où vivent les pauvres... pour y avoir le sentiment d'être encore plus riches ?
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Je déteste le hôpitaux. J'espère que je crèverai avant d'être malade. Combien de fois ai-je entendu "tumeur", ça sonne comme "tu meurs". Qui invente les mots ? C'est comme "envie"... on est en vie tant qu'on a des envies ?
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"La vie est un livre et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page."
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On est vivant tant que quelqu'un pense encore à nous.
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