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3,63

sur 258 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Soyons clairs : je ne suis pas un grand spécialiste de littérature policière ; et il aura fallu une proposition de Babélio, que je remercie, en masse critique, pour que je me lance. Merci également aux éditions Préludes. Car enfin, il aurait été dommage de passer à côté de ce « polar historique »…

Nous sommes à Lyon en 1897. Des jeunes filles sont retrouvées dans la rue sauvagement assassinées. Un point commun entre toutes ces victimes : au moment de leur mort, elles étaient enceintes et avaient eu recours à une « faiseuse d'anges ». La police de l'époque est bien désarmée face à ce genre de situation ; alors qu'à cette époque commencent les travaux d'Alexandre Lacassagne, le père de l'anthropologie criminelle en France.

Coline Gatel n'hésite pas à convoquer ce haut personnage , spécialiste de l'application des dernières découvertes scientifiques, dans l'enquête ; aidé d'un de ses étudiants les plus prometteurs, Félicien Perrier. En fait un trio va se composer : outre Félicien, Bernard, et Irina, une journaliste, participeront à l'affaire…
Oui, l'équipe ainsi formée fait un peu « club des cinq ». L'intrigue et le côté sombre de l'affaire nous en éloigne : ça sent les bas-fonds, le moisi, la pourriture, le cadavre ; il y a du macabre, du gore et les différents acteurs ne sont peut-être pas aussi clairs avec eux mêmes qu'on pourrait le croire à l'origine de cette sombre histoire.

Une intrigue confuse à souhait et parfois un peu difficile à suivre dans la mesure où elle se développe par imbrication des différentes tranches de vie des protagonistes. Malgré tout, une lecture captivante par le mélange de faits réels et romanesques ajoutés à la description du Lyon des canuts à la fin du XIX ème siècle.

Pour un premier roman, Coline Gatel maitrise plutôt bien sa plume.
Laissons de côté quelques boursouflures du style (« Félicien Perrier introduisit sa clef dans la grosse serrure de la porte. Celle-ci était cossue, ouvragée, aussi céda-t-elle facilement lorsque les deux tours furent faits. Doucement, le médecin poussa l'huis et se glissa dans la demeure » page 114).
Laissons également quelques anachronismes de langage (« Arrête ton char, Ben-Hur ! » page 75) et tics de langages bien actuels (« Vous me défendez ? Je rêve ! » page 23, 343, et 416, « Elle pense que cette Isabelle aurait pu m'avoir… vendu pour … enfin voilà quoi ! » page 301)
Un style alerte qui tient le lecteur en haleine, bref, un bon roman, un bon moment, qui je pense m'entraînera vers d'autres expériences dans ce genre « policier historique » que de découvre ici.
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Les Suppliciées du Rhône est un roman qui sait parfaitement mêler enquête policière et Histoire. Nous sommes à Lyon en 1897, des jeunes filles sont retrouvées mortes. Dans ce roman de Coline Gatel, nous suivons l'enquête à travers le regard de scientifiques qui sont encore aux tâtonnements de la médecine légale. Sous le regard avisé du professeur Lacassagne, Bernard et Félicien accompagnés de la séduisante Irina, journaliste, vont tenter de découvrir qui se cache derrière ces meurtres en série.

De par son contexte historique, Les Suppliciées du Rhône est un roman captivant et enrichissant. C'est la première fois que je lis un roman policier qui m'a permis de découvrir les premiers pas de la médecine légale et rien que pour cela, la lecture vaut le coup. Nous découvrons également, avec beaucoup de précisions, le Lyon de cette époque-là et le côté sombre de la ville. J'ai cependant moins été subjugué par l'enquête policière qui m'a paru assez brouillonne ainsi que par les personnalités des personnages en manque de profondeur. En voulant trop enchaîner les dialogues et les réparties (certes savoureuses à certains moments), l'auteure en oublie de nous surprendre et les personnages perdent en crédibilité. J'ai eu un mal fou à différencier Bernard et Félicien… Les Suppliciées du Rhône étant le premier roman publié de l'auteure, je reste très curieuse de découvrir d'autres ouvrages écrits sous sa plume. Car on ne peut passer outre son travail de recherche qui a dû être monstrueux ainsi que sa plume travaillée et agréable à lire !

Bien que son côté enquête policière manque de profondeur et de précisons, Les Suppliciées du Rhônes reste un roman passionnant à lire et à découvrir de par sa recherche historique. Je remercie donc Babelio et les éditions Préludes pour m'avoir permis de découvrir cet ouvrage.
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Lyon, 1897. Plusieurs corps de jeunes filles sont retrouvés, ayant pour point commun d'avoir subi un avortement récent. Pour résoudre ce mystère le professeur Alexandre Lacassagne, pères de l'anthropologie criminelle, va confier l'enquête à une jeune équipe d'élève qui adoptera les méthodes de leur mentor pour tenter de trouver les coupables .

Pour son premier roman, Coline Gatel, stéphanoise d'origine, situe son intrigue dans la ville voisine et rivale, Lyon, un Lyon ambiance fin du XIXe siècle, aux prémisses de l'anthropologie criminelle; un Lyon un peu disparu, ville bourgeoise, sage et brumeuse. Forcément lorsqu'on est lyonnais on est ravis de retrouver certaines rues et monuments, de Fourvière à la Croix Rousse, plus d'un siècle avant de les avoir soi-même traversé et constaté que la ville d'aujourd'hui semble plus solaire et dynamique que celle décrite dans le roman de Gatel.

La romancière stéphanoise a procédé à un travail de documentation assez énorme pour parler de la naissance de la médecine légale autour du professeur Alexandre Lacassagne, cette grande figure historique à l'origine de l'anthropologie criminelle( désormais lorsqu'on ira se balader sur le boulevard Lacassagne on aura plus d'informations sur cette grande personnalité scientifique), qui n'hésite pas à donner des consignes un peu péremptoires et lyriques à sa jeune garde.

Les autres personnages du roman sont plutôt ambigus, nuancés et intéressants, avec notamment une jeune femme journaliste prête à tout pour percer dans le milieu, à une époque où la condition féminine était particulièrement difficile à mettre en avant.

Le livre de Coline Gatel nous dit en effet aussi pas mal de choses, à travers la thématique de l'avortement clandestin, sur le droit des femmes à disposer d'eux même, et cette correspondance avec notre actualité est un des autres atouts de ce thriller historique atypique et prenant, lauréat mérité du PRIX DU ROMAN KOBO BY FNAC-PRÉLUDES-LE POINT.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Il n'y a pas à dire, j'ai probablement loupé ma vocation ! Moi, tout ce qui touche à l'anthropologie criminelle, ça me passionne ! Alors quand j'ai commencé la lecture de cet ouvrage, j'ai adhéré !

À peine une centaine de pages plus loin, je sais déjà que ce roman va me plaire ! En effet, Coline Chatel nous embarque dans un univers bien particulier, qu'elle maîtrise parfaitement ! L'écriture est parfaite : le style n'est pas lourd, l'ensemble est parfaitement fluide, bref c'est un régal pour le lecteur ! L'énigme est bien ficelée, le lecteur soupçonne chaque personnage tour à tour : à chaque fois, on jurerait qu'on a compris, et, au final on ne voit pas la chute venir !

Les personnages qui émaillent cette balade dans le vieux Lyon à la fin des années 1890 sont particulièrement travaillés – je pense notamment à Irina qui a tout d'une féministe : elle refuse de porter des robes et doit donc avoir son certificat de travestissement à jour pour pouvoir s'habiller comme les hommes ; mais aussi à Félicien Perrier qui est aussi brillant qu'intriguant ! Bref pour l'histoire et les personnages, c'est une réussite !

Là où, en revanche, je dois modérer mon enthousiasme, c'est sur les promesses de ce roman. On nous dit qu'il traite de la naissance de la criminologie… Sauf que ce n'est que partiellement exact ! Certes on nous donne deux ou trois explications tout au long des quatre cent pages, et on nous fait redécouvrir le personnage de Lacassagne, mais on ne peut pas dire que la naissance de cette discipline est réellement mise en lumière… Et comme c'était vraiment cette partie-là qui avait retenu mon attention, j'en attendais davantage !

Malgré tout, j'ai passé un bon moment de lecture car l'intrigue est bien construite, ce n'est pas barbant, on ne tourne pas en rond… C'est aussi un livre qui rappelle la situation complexe des jeunes femmes de l'époque sur la question de l'avortement – c'est un peu dans l'air du temps dirons nous…
Lien : https://ogrimoire.com/2019/0..
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Glauque, sordide, morbide. Bien torché, joliment troussé dans une langue fin de siècle (19ème). Trop de détails sur les pratiques des faiseuses d'ange. Une description impitoyable des cloaques lyonnais. le roman se veut populo et réussit à l'être. Son trio hybride d'enquêteurs est original. Mais tant de gesticulations verbales finissent par lasser avant de rebondir sur un final alambiqué. Ce curieux polar au style suranné a le mérite de sortir le lecteur de la routine policière. Sans plus... ni moins.
Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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Les suppliciées du Rhône ne passera pas à l'histoire comme étant mon meilleur polar historique à vie… mais je l'ai quand même beaucoup apprécié. Bien documenté sur les rues, ruelles et lieux de la ville de Lyon, ce roman placé en 1897 s'inspire d'évènements sordides pour mettre en premier plan la naissance de la criminologie et de la médecine légale.

Coline Gatel a un sens du suspense, c'est indéniable. Elle s'y connaît aussi dans la terminologie médicale et les actualités de l'époque. le rythme, même si parfois un peu lent, est bien dosé et facile à suivre. L'histoire se passe en quelques jours, durant les festivités de fin d'année et implique trois principaux protagonistes et trois cadavres féminins retrouvés très amochés. Ces femmes, marginales et laissées pour contre, qui avaient subies un avortement clandestin ont été mutilées et mise au rebut. Qui fait cela?
Chacun des personnages principaux soupçonne l'autre.

Irina, femme libérée et têtue, journaliste en culotte, revendique le droit d'être elle-même et devra pourtant obtenir un certificat de travestissement pour s'habiller comme elle le désire. Elle participe à l'enquête avec Félicien, médecin qui s'évade dans l'opium et qui a une rage de découvrir le meurtrier. Finalement, Bernard qui est… mais qui est-il vraiment?
Ces trois compères se réfèrent au fameux professeur Alexandre Lacassagne, éminent médecin français, fondateur de l'anthropologie médicale.
J'ai bien aimé l'importance donnée à l'enseignement aux étudiants en les mettant en première ligne des enquêtes. Il est certain que la différence entre les classes sociales est aussi très présente. Coline Gatel conduit ses personnages au-delà des limites.

« L'éducation donne le pouvoir d'être si l'on veut bien s'en donner la peine. » p.248
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Fans d'enquêtes, de polars ou thrillers historiques et de (bonnes) séries avec une police scientifique crédible, ce roman est pour vous!

Après l'avoir dévoré et savouré, et avoir cassé les pieds autour de moi avec toutes les choses que j'apprenais sur la naissance de la médecine légale à Lyon à la toute fin du XIXème siècle, je n'aurai qu'un mot : passionnant.

Les points forts :
- Les personnages, très bien imaginés et décrits, ambigüs et ambitieux,
- l'intrigue, intéressante et menée avec le suspense adéquat,
- le décor (pour ceux qui connaissent Lyon, c'est encore mieux), avec la description des quartiers et métiers dans les quartiers populaires de Lyon.
- Et bien sûr toute cette intrigue   racontée du point de vue de la médecine légale, axée essentiellement sur l'alliance des méthodes scientifiques et de déduction, ce qui à l'époque est très novateur (et d'ailleurs pas très bien vu). Les empreintes ne sont pas encore utilisées, la mise en commun des infos hôpital/police non plus, les portraits profil/face des criminels et autres en sont aux balbutiements.
L'autopsie surtout, ne sert alors qu'aux étudiants en médecine et anatomie. Mais dans ce roman, elle prend pour la première fois à Lyon sa place dans l'enquête pour meurtre et l'identification des victimes.

Un point faible malgré tout ( mais c'est personnel, je n'aime pas la violence gratuite dans les romans...) :  les meurtres des victimes, décrits avec force détails sordides. Inutilement sordides.

Un roman, malgré ce bémol,  original dans son thème-la naissance de la médecine légale et scientifique-et très intéressant, qui ne néglige pas l'intrigue pour autant, et donne la part belle à des personnages ambigüs et/ou charismatiques qu'on a plaisir à suivre en tant que trio, même si séparément ils manquent parfois d'empathie et reflètent alors un fait encore très répandu à cette époque et dans ces quartiers populaires voire pauvres, que la vie d'une ouvrière (ou même d'une femme) n'avait pas toujours d'importance...

Merci en tout cas aux Editions Préludes et à NetGalley pour la découverte de ce très bon polar historique.
Pas
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Un roman policier qui se déroule en 1897, à Lyon. La criminologie en est à ses balbutiements, et le professeur Lacassagne, médecin légiste qui pressent que la science peut être déterminante pour résoudre les crimes, confie à deux de ses disciples, l'enquête sur une série de meurtres commis sur de très jeunes filles.
Accompagnés d'une jeune journaliste, féministe avant l'heure, les jeunes médecins vont tenter de résoudre le mystère avant la police, pour démontrer que les avancées scientifiques peuvent servir aux investigations policières.

Un premier roman que je trouve plutôt réussi. L'intrigue est assez bien ficelée, on se laisse facilement embarquer. Certes, l'auteur nous emmène sur des fausses pistes qui manquent parfois de subtilité mais globalement, c'était un bon moment de lecture, qui avait l'intérêt de se situer dans un lieu que je connais bien et qui n'est pas si souvent visité en littérature.
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J'ai beaucoup aimé le contexte historique, la documentation précise sur les prémices de la médecine légale en 1897, et la description des rues de Lyon. le début du roman avec le médecin légiste Lacassagne et l'autopsie réalisée par ses étudiants est une très bonne entrée en matière. le désir des femmes qu'incarne Irina, de travailler dans des métiers d'hommes comme le journalisme est très intéressant également.
En revanche l'intrigue policière ne m'a pas convaincu, les personnages des trois enquêteurs en herbe sont un peu excessifs. J'ai eu beaucoup de mal à identifier Bernard de Félicien. Et cela a gêné ma lecture. Et puis la façon qu'a l'auteur de nous faire croire par des actions exagérées que chacun d'entre eux peut être le coupable manque un peu de subtilité, notamment quand Bernard s'acharne sur Clarisse. Tout cela est un peu embrouillé.
Et puis la raison de tous ces meurtres est vraiment biscornue. Malgré cela j'ai bien aimé ma lecture et je vais poursuivre mes lectures de Coline Gatel.
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Un policier historique passionnant
L'histoire nous plonge au coeur de Lyon à la fin du 19ème siècle au début de la médecine légale.
2 jeunes médecins, une jeune femme journaliste sous la directive du professeur Lacassagne vont enquêter sur les meurtres de jeunes femmes. Leur point commun, elles ont toutes subies des avortements.
Attention âmes sensibles s'abstenir, c'est un roman noir et certaines scènes (très bien décrites) peuvent choquées.
Il y a une belle intrigue avec du suspense. Par son style d'écriture clair et fluide, l'auteure a su me mettre dans l'ambiance avec des scènes et des émotions très bien rendues.
Il n'y a pas que les débuts de la médecine légale qui sont abordés dans ce livre, on retrouve aussi le thème de l'homosexualité et la condition féminine (notamment du droit à disposer de son corps), des thèmes qui sont encore d'actualité aujourd'hui.
J'ai passé un agréable moment de lecture aussi bien par l'aspect historique que par l'enquête elle-même.
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