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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est le livre que le monde entier devrait lire sur l'inhumaine traversée de l'Afrique par des hommes qui espèrent une vie meilleure en Europe.
Ils sont maltraités,humiliés et rançonnés a chaque étape.
Ceux qui ont réussi à parvenir en Lybie sont emprisonnés,tabassés.
L'auteur,journaliste,a voulu vivre avec eux et a vu mourir des amis,invités officiellement pour une conférence.
Ceux qui parviennent'épuisés à Lampédusa,ne sont pas du tout au terme de leur souffrances.
J'ai été tellement révoltée par ce témoignage que j'ai du mal à bien l'exprimer.
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Cet été je suis partie en vacances avec Fabrizio Gatti, alias Bilal, sur la route des clandestins.
C'étaient des vacances bizarres, je l'avoue….
J'ai voyagé à pied, à travers la savane et les dunes de sable, sans eau et sans nourriture, sans un franc en poche, je me suis perdue des jours entiers dans les ruelles d'Agadez à la recherche d'un endroit où dormir, j'ai rencontré des militaires, des politiciens corrompus et sanguinaires adulés par les médias pour leurs qualités humanitaires, des mafieux et des passeurs qui rançonnaient chacun son tour, des cheiks en 4x4 blindés et climatisés venus chasser le guépard et la gazelle, des pauvres types prêts à voler leur voisin de paillasse pouilleuse pour un dé à coudre d'eau, des filles de 13 ans dans des maisons de passe qui économisaient pour payer leur passage à bord de rafiots pourris, des mères maquerelles et des policiers complaisants et complices du Système.
Mais j'ai croisé aussi des super héros, étudiants, ouvriers, ingénieurs, à la recherche d'un Eldorado, assez courageux pour braver des dangers inimaginables afin de se construire un avenir et aider leur famille à sortir de la misère. L'espoir est un puissant moteur !
Qui a dit que le désert était désert ?
J'ai traversé l'Afrique sur des routes défoncées et le désert lybien sur des camions de fortune bons pour la casse, où cohabitait jour et nuit jusqu'à 150 personnes, femmes, enfants, vieillards qui s'étaient dépouillés, sans assurance tous risques, pour ce voyage sans étoiles.
J'ai connu les pannes en pleine nuit, le froid et la faim, l'abandon de ces compagnons d'infortune dont on retrouvait quelquefois le squelette au hasard des pérégrinations. Qui ne tente rien n'a rien.
Je n'ai pu malheureusement traverser la Méditerranée sur un canot pneumatique ce qui m'a épargné la noyade ; j'ai eu de la chance car aujourd'hui beaucoup de mes copains croisiéristes dorment au fond de l'eau.
Pour témoigner en connaissance de cause, j'ai finalement atterri de mon plein gré et sous une fausse identité dans la « cage », autrement dit le centre de rétention de Lampedusa pour y partager le quotidien des touristes de passage. Je ne vous cache pas que, question hygiène, les sanitaires laissent à désirer, les rats sont plutôt voraces, les carabinieri plutôt mal embouchés et les distractions plutôt rares pour ne pas dire inexistantes, entre la limite des grillages et les rigoles de merde qui délimitent les espaces de vie où nous restions accroupis (à croupir) des heures entières en attendant le comptage et la pitance, à moins qu'on ne nous renvoie au point de départ, par avion pour aller plus vite et aux frais des contribuables, ce dont je m'excuse humblement.
Rien à voir avec le Club Med' donc…
Je n'ai pas pris de photos car ce que mes yeux ont vu, c'est l'horreur de ce monde qui crève d'indifférence et d'inhumanité, qui se voile pieusement et consciencieusement la face devant la détresse de ces malheureux qui fuient la guerre, la faim, l'intégrisme religieux, la censure…
Non ce ne sont pas les vacances dont je rêvais en ces temps de pandémie.
Mais je me suis rendue compte que mes petits soucis étriqués d'occidentale bien nourrie ne pesaient rien à l'aune de ce malheur planétaire.
Il suffit d'un cri et du courage d'un homme pour remettre les pendules à l'heure des terribles réalités qu'on occulte au profit de nos petits débats stériles et nombrilistes.
Cet homme, ce journaliste téméraire et engagé, c'est Fabrizio Gatti, un homme, un vrai.
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Fabrizio Gatti, journaliste italien à l'Espresso, a souhaité parcourir la route des esclaves à travers le désert depuis Dakar pour rejoindre l'Europe clandestinement. Comme la majorité des Africains, il s'est heurté à de nombreux obstacles. La manière dont les policiers et militaires profitent de leur pouvoir pour voler les émigrés et les faire souffrir est ahurissante. Etre blanc là-bas apparaît aussi comme très dangereux parce que l'on s'imagine que l'on est riche. Telle est la cruelle vérité des émigrés : tentant de survivre à tout prix, ils sont traités dans des conditions épouvantables et totalement déshumanisés ; beaucoup de barques bondées de monde coulent avant même d'avoir atteint Lampedusa.

Après son périple en Afrique, Fabrizio retourne en Italie où il correspond avec ses amis libyens qu'il avait rencontrés sur le Continent Noir. Ils tentent toujours d'entrer en Europe et s'aperçoivent qu'essayer de le faire légalement est encore plus périlleux mais ils persistent, déboursant toujours plus d'argent.

Dans la troisième partie, l'auteur change d'identité pour devenir Bilal, un immigré qui débarque à Lampedusa et se fait incarcérer dans le fameux centre de détention. Il arrive ensuite dans le sud de l'Italie où il travaille avec les autres immigrés dans des conditions guère plus gratifiantes.

Toutes les informations qu'il nous livre sont hallucinantes et ô combien précieuses pour cerner les turpitudes d'un continent à la dérive. Ses expériences, aussi dangereuses puissent-elles avoir été, n'auront pas été vaines ; à tout moment il aurait pu être prisonnier, torturé ou tué, et pourtant il a osé prendre ces risques pour pouvoir témoigner et faire avancer les choses. Enfin, l'auteur nous ouvre aussi les yeux sur les médias qui sont bien entendu orientés pour nous montrer ce qu'ils veulent bien nous montrer et dissimuler le reste. Je le conseille vivement pour ce témoignage riche en enseignements et les qualités humaines de ce journaliste engagé pour lequel j'ai beaucoup d'admiration.

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Je me replonge dans mes souvenirs de lecture de ce livre parce que je vais le présenter à la séance sur l'exil de mon groupe de lecture.
Même après 7 ans, je reste profondément marquée par ce livre qui m'a donné à voir la réalité de vie des candidats à l'exil. Tout d'abord j'ai beaucoup admiré le courage du journaliste qui fait le choix de se transformer en clandestin afin de raconter au mieux ce qui pousse des personnes à quitter leur pays, la manière dont ils voient l'Europe, leurs difficultés à traverser tous les pays qui les séparent de ce qu'ils imaginent être l'Eldorado, la terre promise. C'est tellement d'actualité en ce moment.
Même si le thème est éminemment dramatique, je n'ai pas trouvé ma lecture difficile. J'ai pourtant suivi le périple de Bilal comme si je m'étais glissée dans sa peau. J'ai eu l'impression que Fabrizio Gatti ressentait beaucoup d'amour, de compassion, d'empathie pour ses compagnons d'infortune. ça rend le récit touchant, vivant. Il me semble me souvenir que le journaliste passe beaucoup de temps à expliquer les conditions de vie des personnes dans leur pays d'origine. Cela m'a donné des clés de compréhension et peut-être par là-même des clés d'acceptation.
J'ai trouvé que c'était un livre profondément humain. J'espère donner envie de le lire à des membres de mon groupe de lecture et pourquoi pas à vous aussi lecteurs de Babelio.
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Poser trois questions et s'en aller, le journaliste Fabrizio Gatti ne sait pas faire… Pour comprendre les humiliés, il se glisse dans leur peau. Ainsi s'est-il mué en exilé africain pour vivre leur impitoyable aventure de l'intérieur, subissant chasse à l'homme, famine et brimades. Avec un faux nom et quelques dollars en poche, il devient Bilal, immigré clandestin. Depuis Dakar, il remonte en Tunisie, infiltré sur la route de la clandestinité, afin de gagner l'Europe par la porte de Lampedusa. Il relate la traversée du Sahara, la rencontre avec des membres d'al-Qaida et le quotidien des demandeurs d'asile.
Livre indispensable pour comprendre le drame qui se joue entre l'Afrique et l'Europe.
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tout le monde devrait lire ce livre, il est d'utilité publique...

dans une société où la question des migrants enflamme l'actualité, voilà une réalité à lire et relire..

Plein d'émotions, et de tristesse, et d'humanité.. que de suivre Fabrizio Gatti dans la peau d'un migrant nommé Bilal..
je recommande vivement.
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A la fois récit de voyage, infiltration journslistique (à Lampedusa), témoignage sur les héros qui tentent de migrer et sur les salauds qui en profitent, c'est passionnant de la 1è à la dernière page.
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