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EAN : 9782253182986
600 pages
Le Livre de Poche (24/08/2016)
4.02/5   359 notes
Résumé :
Pendant six jours, l'acquittement des policiers coupables d'avoir passé à tabac Rodney King met Los Angeles à feu et à sang.
Pendant six jours, Los Angeles a montré au monde ce qui se passe quand les lois n'ont plus cours.
Le premier jour des émeutes, en plein territoire revendiqué par un gang, le massacre d'un innocent déclenche une succession d'événements qui vont traverser la ville.
Dans les rues de Lynwood, un autre quartier, qui attire tout... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (93) Voir plus Ajouter une critique
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Six jours que dura l'émeute. Six jours que la population mit Los Angeles à feu et à sang à cause de l'acquittement des 4 policiers coupables d'avoir passé à tabac Rodney King. Six jours que la ville s'embrasait. Les policiers et les pompiers tentent, tant bien que mal, de faire régner l'ordre. C'était sans compter que le secteur de Lynwood, à l'est de la ville, allait être le théâtre de règlements de compte entre gangs rivaux.
Tout commence par le meurtre d'Ernesto, pourtant non impliqué dans les gangs. Sa soeur, Payasa, voudra à tout prix venger ce meurtre gratuit d'une violence inouïe. Ce jeune homme aura simplement payé pour son frère, Ray, lui-même salement impliqué dans un meurtre...

Ryan Gattis nous plonge en plein coeur de L.A. Ville meurtrie et mise à mal. Alors que les policiers coupables d'avoir tabassé, en pleine rue, en mars 1991, Rodney King, citoyen noir américain, sont innocentés, c'est toute une population qui s'insurge et réclame justice. Pendant ces émeutes, qui ont duré six jours à partir du 29 avril 1992, nombre de concitoyens américains ont décidé d'en profiter pour régler leurs propres comptes. Chaque protagoniste, 17 au total, qu'il soit impliqué directement ou indirectement, prendra la parole. À tour de rôle, au cours de ces six jours, on les écoute nous raconter avec froideur parfois, tristesse, résignation, colère ou encore violence tous ces faits. 17 personnages qui semblent fatalement liés. Ryan Gattis nous offre un roman choral puissant, cru et violent. Une plongée en apnée féroce, effrayante et saisissante au coeur d'une ville livrée à elle-même. Des descriptions d'une triste réalité et qui, pourtant, nous semblent irréelles. Un roman social porté par une écriture très précise et nerveuse.
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Los Angeles s'embrase !
Six jours d'émeutes en avril 1992
suite à l'acquittement de policiers qui ont passé à tabac  Rodney King.
L'auteur nous plonge à vif dans une ville à feu et à sang livrée au chaos et à la violence.
A première vue, du western latino
ça démarre fort sur les chapeaux de roues,
un meurtre ultra violent et une vengeance à la mesure du crime
sous fonds de règlements de comptes entre deux gangs
avec au sein d'une fine équipe de tatoués, fêlés et armés jusqu'aux dents, une latino dingo qui crie vengeance ...
Du Tarantino, un peu mais pas que !
L'auteur évite l'écueil du tout ultra violence pour s'immiscer dans la tête de 17 protagonistes tous impliqués
Ce qui donne un exaltant roman noir choral à visée sociale.
Des chapitres déchaînés laissent la voix
à des laissés pour compte, des toxicos, des membres de gangs latino-américains
la plupart sont affublés de surnoms qui font sensation  : Apache, Clever, Baseball, Creeper, Joker, Trouble, Termite, Watcher, Pupett...
Une petite préférence pour Termite le tagueur cool qui se pâme devant son Graal...un bus vierge de graffitis
suivi de Mickey, un latino décalé, Creeper, un junkie no future et Watcher un très jeune caïd trop fier de son gun ...
Sans oublier l'intervention musclée de Kim, un jeune coréen
un passage fort où l'on sent la tension palpable entre les groupes ethniques.
D'autres parties sont plus tempérées avec le témoignage clé de pompiers et infirmières présents pendant les émeutes.
les personnages décrits et les scènes sont tout bonnement ahurissants
Les chapitres s'enchaînent sans temps mort
Six Jours..vraiment d'enfer !

Ryan Gattis, un écrivain à suivre

Un grand merci à Babelio, Masse critique et au Livre de poche pour cette découverte palpitante
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♪Mais six jours par semaine,
C'est rêver d'leur faire la peau,
D'les trucider à coups d'pelle♫

Mars 1991, Rodney King n'aurait pas dû picoler ce jour-là, non, il n'aurait pas dû.
Un contrôle de police qui dégénère et c'est quatre nouveaux potos sur tronchelivre mais surtout un triste fait divers à la une de tous les quotidiens.
Avril 1992, ces mêmes quatre pékins ressortent libres du tribunal, lavés de tout soupçon de passage à tabac fortuit. Vous auriez vu la tête du fortuit, à l'époque.
Bref, une ultime provocation raciale qui mettra Los Angeles à feu et à sang, occasionnant ainsi moult zones de non-droit, laissant alors libre cours aux gangs rivaux de régler leurs très légers différents au shifumi. Naan j'déconne. Ici, on flingue d'abord, on taille le bout de gras ensuite.

Po, po, po la méchante chorale que voilà.
Oubliez les petits chanteurs à la croix de bois, bonjour les gros défourailleurs sans foi ni loi.

Premier écueil à éviter, vouloir à tout prix entamer la bête à moins de 86 % de ses capacités intellectuelles. Moins s'apparenterait à un véritable carnage mémoriel.
Ryan Gattis affiche une générosité sans bornes. Il le prouve d'entrée de jeu en multipliant les intervenants et donc les divers points de vue, offrant ainsi au récit un rythme échevelé et autant d'occasions de s'y perdre.

Deuxième point de blocage facilement contournable, la lecture de ce conte des temps modernes en une langue étrangère que l'on ne pratique pas. C'est tout con, mais ça marche.

Avant, il y avait les Bloods vs les Crips mais ça, c'était avant.
Pour une bonne baston, il faut être deux, à minima, ou posséder sa carte au fight club.
Un contexte favorable pourrait également prendre des airs de facilitateur d'hostilités meurtrières.
Six jours d'émeute, six jours de démobilisation policière opportuniste, six jours de chaos urbain.
A la fin, il n'en restera qu'un !

Vous avez toujours rêver d'intégrer un gang sans jamais oser franchir le pas physiquement, ce bouquin pourrait bien freiner vos aspirations idéalisées.
Sans vraiment prendre parti, l'auteur décrit méthodiquement, avec une violence peu commune et un réalisme froid, l'opiniâtre et farouche combat urbain que se livrent ces deux prétendants au trône.
La mécanique est implacable.
Le déroulé précis et sans failles.
Les stratégies, ingénieuses, aussi définitives que leurs conséquences souvent léthales.

Mais assimiler ces six jours à un bain de sang généralisé serait hyper réducteur.
Dans un souci de respiration bienfaisante, nous croiserons alors, outre des politiques opportunistes et des flics ripoux à la solde de ces mêmes politicards véreux, la route d'acteurs à la normalité rassérénante. Infirmière, pompier, amoureux transis, autant de témoins pacifiques pris dans l'oeil tempétueux du cyclone et n'aspirant finalement qu'à une seule chose, la paix retrouvée.

Six jours, véritable journal intime protéiforme, jongle avec les protagonistes tout en multipliant les modes d'expression. L'écriture, sans fioritures, se veut directe et percutante. Le scénario, solide, minutieux et flamboyant, divertit pleinement tout en vous inculquant deux trois bases d'apnée profonde ici nécessaires à votre survie en milieu hostile.

Un très grand roman !
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Six jours. Six jours en enfer. Avril 1992, juste après l'acquittement des policiers responsables de la mort de Rodney King, les émeutes commencent à Los Angeles. Les gangs en profitent pour régler leurs comptes, venger les morts. C'est l'effet papillon, un meurtre en entraine plusieurs autres.
En commençant ce roman, je ne savais pas à quoi m'attendre ; après le premier chapitre, j'ai été refroidie. Peu de jolis sentiments, faites place à la vengeance et au froid calcul. Membres de gangs, drogués, taggueur et même pompier ou infirmière pour raconter un fragment de ces six jours. Ryan Gattis dresse un portrait réussi de Lynwood, ce quartier chaud (et latino ?) de Los Angeles. L'alternance des personnages ne déstabilise pas, les chapitres sont liés de façon intelligente. Ca fait pas mal de noms de personnes à retenir (sans compter les surnoms/blazes) mais ça n'a pas été trop difficile puisqu'on les découvre chacun sur une vingtaine de pages. C'est noir, très noir. On perçoit parfois des projets, des envies mais très vite, l'espoir n'est plus là.
Deuxième roman choral de suite mais pas du tout la même ambiance (La maraude d'Ahmed Kalouaz pour info), un déchainement de violence, de vengeance où l'amour et l'amitié n'ont que peu de place. Il m'a donné envie d'en savoir plus sur ces évènements, je vais me renseigner…
Merci aux éditions Livre de Poche et à Masse Critique pour m'avoir permis d'apprendre sur ce sujet douloureux des années 90 aux Etats-Unis.
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Cette guerre aussi a duré six jours. Mais rien à voir avec le Moyen-Orient, ce temps est celui pendant lequel les rues de Los Angeles s'embrasèrent en 1992 sous le feu des émeutes consécutives à l'acquittement de 4 policiers dans l'affaire Rodney King. Six jours, c'est le titre français du roman de Ryan Gattis, sorti en Amérique sous le titre de All involved (tous impliqués). le livre, fruit d'une longue enquête dans les quartiers chicanos de L.A, se déroule pendant cette période mais non au coeur des émeutes, toile de fond cependant omniprésente, mais un peu plus à l'est, dans le secteur de Lynwood où, sans la police occupée à d'autres tâches, eurent lieu des règlements de compte sanglants entre gangs rivaux. Au fil des chapitres, ce sont 17 protagonistes, victimes collatérales ou directes de ces tueries, qui prennent la parole. Certains meurent à la fin de leur témoignage, d'autres non, mais tous sont "impliqués", qu'ils soient bourreaux ou victimes, et très souvent les deux. le grand art de Gattis tient à la puissance graphique des scènes qu'il décrit mais aussi à la façon dont il livre en détail les états d'âme de ses "acteurs", dont le destin funeste est pour la plupart écrit dans leur environnement social, dès leur naissance. L'écrivain se dissout dans ces portraits à la première personne avec une acuité, une vérité et une intensité qui passent par une façon de s'exprimer et de raisonner qui tient de la prouesse sans que jamais l'on ait l'impression de lire des "trucs" d'auteur (quelle traduction remarquable, soit dit en passant). Plus forte encore est la manière dont Six jours tisse sa toile, les 17 récits se suivant avec fluidité, sans rupture, dans une continuité d'événements admirablement agencée avec parfois des effets à la "Rashomon" (scènes déjà vues mais sous un angle différent). Il ne faut pas chercher plus loin le roman noir de l'année, un chef d'oeuvre de construction d'une puissance sans égale, au pays de la violence la plus déchaînée, à peine tempérée par quelques pages plus calmes (l'infirmière, le pompier) et porteuses d'un espoir, aussi infime soit-il. Une fois la lecture de Six jours terminée, ses braises sont encore chaudes et son souvenir ineffaçable.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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critiques presse (5)
LesEchos
23 septembre 2015
Variant de style en fonction des personnages, évitant tout pathos, Ryan Gattis réussit la fusion du documentaire et de la fiction.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeFigaro
18 septembre 2015
Ryan Gattis est sorti du rang pour fréquenter tagueurs, tatoueurs, gangs de Los Angeles et écrire le grand roman sur les émeutes de 1992.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Telerama
26 août 2015
Prenant comme toile de fond les émeutes de Los Angeles en 1992, l'écrivain plonge au coeur de l'autre Amérique. Celle de la violence, des tensions ethniques et des laissés-pour-compte.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
21 août 2015
Le maestro Ryan Gattis a orchestré cette apocalypse en donnant la parole à 17 personnages, acteurs ou témoins, du dealer à l'infirmière, du flic au sapeur-pompier. Chacun y va du "je" pour raconter la cité des Anges proie du Malin, et tous ces solistes participent à la symphonie de la descente aux Enfers.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LePoint
19 août 2015
Sidérant et ultra-violent, le roman de l'Américain "Six Jours" nous plonge dans le brasier des émeutes de 1992 à Los Angeles.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (54) Voir plus Ajouter une citation
Il y a une Amérique cachée à l'intérieur de celle que nous montrons au monde entier, et seul un petit groupe de gens la voit véritablement. Certains d'entre nous sont enfermés dedans par leur naissance, ou la géographie, mais le reste d'entre nous, on ne fait qu'y travailler. Médecins, infirmières, pompiers, flics – nous la connaissons. Nous la voyons. Nous négocions avec la mort là où nous travaillons parce que, tout simplement, ça fait partie de notre boulot. Nous en voyons les diverses strates, son injustice, son caractère inéluctable. Et pourtant nous livrons cette bataille perdue d'avance... 
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Toute ma vie, j'ai entendu dire que les graffitis étaient une menace. Les gens prétendent que c'est complètement inutile. Bon, je comprends l'argument de la menace, parce que c'est vrai. Mais inutile ? Non. Pour moi, c'est comme un jeu vidéo. Ca m'a appris à me servir des cartes et des plans, ça m'a appris à me repérer. Ca m'a appris la politique. Où se situe tel ou tel gang, qui possède quoi. Les endroits où on peut aller. Les endroits à éviter. Ca m'a appris à surveiller mes arrières. A être audacieux.
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J'ai intérêt à ce que tu me prennes pour un déchet. C'est un truc qu'on jette à la poubelle. Invisible. Parce qu'à partir du moment où je suis dans ton esprit, je peux te faire n'importe quelle sale entourloupe et m'en sortir quand même.
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"Ralentis, on est pressés."
Voilà ce que je me dis. En fait, je prononce ces mots à voix haute. Mon ex avait coutume de me dire ça. C'est l'unique bonne chose qu'elle m'ait léguée, pour me rappeler qu'il faut garder son calme durant les orages.
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Y a un truc que les gens pigent pas, à propos du graffiti ; c'est un moyen pour devenir quelqu'un, c'est un moyen pour faire chier le monde, de revendiquer un territoire, mais c'est aussi un moyen de se souvenir.
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Videos de Ryan Gattis (19) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ryan Gattis
Café littéraire des jeunes avec Ryan Gattis (Etats-Unis) Le système - Fayard - Juin 2021 6 décembre 1993. Quartiers sud de Los Angeles. Scrappy, dealeuse notoire, est abattue devant la maison de sa mère. Wizard et Dreamer, tous deux membres d'un gang, sont arrêtés. Mais l'un est coupable, l'autre innocent. Selon la loi du gang, ils doivent se taire et accepter leur sort. Selon la justice, il faut que l'un parle pour dénoncer l'autre. Sinon, l'arme du crime, retrouvée chez eux, les fera tomber ensemble. Ainsi débute l'histoire d'un crime, racontée par tous ses protagonistes : le coupable, l'innocent et la victime, les familles, et les acteurs du système. Ryan Gattis s'attaque aux injustices du système pénal américain.
+ Lire la suite
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