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EAN : 9782204026499
254 pages
Le Cerf (01/09/1986)
4.38/5   8 notes
Résumé :
Vous ne me connaissez pas telle que je suis en réalité, écrivait soeur Thérèse de l'Enfant-Jésus à un jeune séminariste, quelques mois avant de mourir. La totalité des oeuvres de la carmélite, ainsi que les textes de ses deux procès de canonisation, ne seront publiés que quatre-vingt-cinq ans plus tard. A partir de cette masse de documents, Guy Gaucher a écrit une biographie spécialement destinée à la foule de ceux qui veulent connaître Thérèse dans le détail de sa ... >Voir plus
Que lire après Histoire d'une vie Thérèse Martin (1873-1897)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Voici donc une biographie de sainte Thérèse de Lisieux – de l'Enfant-Jésus de la Sainte-Face –, écrite par un homme d'Église, Guy Gaucher, et illustrée de nombreuses photos.
« C'est très (trop ?) catholique tout ça », pourraient ronchonner les anticléricaux les plus acharnés, prompts à égrener les crimes commis au nom du Christ – qu'Il n'a, au passage, jamais suggérés ! – et oublier un peu plus ceux de la Terreur ou des régimes rouges tant vantés jadis par une jeunesse bourgeoise en mal de sensations fortes. Veuillez excuser ce léger mouvement d'humeur et revenons à notre sujet… !
Par le simple fait qu'elle échappe au dogme et n'a de finalité que l'amour, Thérèse peut cependant parler à tout le monde. Sa vie simple a effectivement de quoi édifier quiconque à un coeur qui bat au rythme de la vie, qu'il soit croyant ou non. Car la vie (et l'après-vie) de la « petite Thérèse » « a toujours dépassé toutes les prévisions », souligne Guy Gaucher dans son propos liminaire.
Quelle vie, justement, que celle de cette jeune fille qui ira jusqu'au pape pour être admise, à l'âge de quinze ans, au carmel de Lisieux où, déjà, se trouvaient quelques-unes de ses soeurs de sang.
Thérèse propose une autre vision de Dieu, envahie à son époque par une pensée janséniste, c'est-à-dire austère et vivant dans la crainte plutôt que l'amour de ce même Dieu.
Elle en appelle à nous accepter aussi dans notre évidente imperfection : « Rangeons-nous humblement parmi les imparfaites, estimons-nous de petites âmes. Oui, il suffit de s'humilier, de supporter avec douceur ses imperfections. Voilà la vraie sainteté », écrit-elle à l'une de ses soeurs.
Mais ce qui fait son rayonnement – et exauce le voeu de Thérèse d'oeuvrer pour les hommes par-delà la mort –, ce sont les textes qu'elle a laissés à la postérité, dont certains commandés de son vivant parce qu'on avait déjà l'intuition qu'ils porteraient bien au-delà des murs du carmel. Ainsi, « Mère Marie de Gonzague ordonne à la malade qui vient de vomir et souffre de douleurs variées, de continuer d'écrire. »
Ces textes, après que la tuberculose aura accompli son oeuvre sinistre, connaîtront un succès retentissant, dans le monde entier, parmi toutes les cultures ; tel ce moine bouddhiste qui, au sortir de la chambre de la désormais sainte de l'Église, lui fait cette demande : « Sainte Thérèse, priez pour les visiteurs qui passeront ici. »
« Je m'offre comme victime d'holocauste à l'Amour Miséricordieux », dira-t-elle. Et au lieu de répondre par un enfermement moral, tandis qu'elle a connu de nombreuses épreuves qui auraient pu l'assombrir, Thérèse se dévouera corps et âme aux autres, en attendant d'être recueillie au Ciel.
Certes, à la fin de sa vie, le doute l'envahira passagèrement : « Maintenant d'horribles voix intérieures lui suggèrent que tous ses grands désirs, la petite voie, son offrande, toute sa vie spirituelle n'ont été qu'illusions. » Elle aura des regrets : « Comme j'ai peu vécu ! »
Mais elle comprendra finalement que « L'AMOUR RENFERMAIT TOUTES LES VOCATIONS, QUE L'AMOUR ÉTAIT TOUT, QU'IL EMBRASSAIT TOUS LES TEMPS ET TOUS LES LIEUX…EN UN MOT, QU'IL ÉTAIT ÉTERNEL !... »
Dernière gloire posthume, en juin 1997 elle devient docteur de l'Église, car, dans la simplicité de ses mots se trouve une « véritable science de l'amour, […] expression lumineuse de sa connaissance du mystère du Christ et de son expérience personnelle de la grâce » (Jean-Paul II).
Autre voeu exaucé, elle qui confiait : « Malgré ma petitesse, je voudrais éclairer les âmes comme les Docteurs »…
Une lecture qui élève l'âme que cette Histoire d'une vie – Thérèse Martin

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Voilà une très belle biographie ! Et pas à pas sans romance aucune, nous suivons la vraie vie de Sainte-Thérèse comme on ne nous l'a jamais raconter.
S'intéresser à ce parcours d'appel en religion (c'est mystique, non ?) de cette toute jeune femme du XIXème siècle morte si jeune (à 24 ans) et canonisée il y a bientôt un siècle (il y a 97 ans) ?...
Ça se lit comme un livre d'Histoire.
Reste le vocabulaire religieux que j'ai un peu de mal à intégrer.
Zélie Guérin et Louis Martin se marient en trois mois en 1858 à Alençon.
De 1859 à 1870,  accouchements et deuils se succèdent ; la petite dernière, la neuvième naît le 2 janvier 1873 : Marie Françoise Thérèse Martin, après avoir perdu quatre enfants en bas âge.
La mortalité infantile fait des ravages en cette fin de siècle. Et aucun garçon ne survivra.
Zélie Martin est dentellière, Louis horloger.
Elle perd sa mère alors qu'elle n'a que 4 ans.
Toute jeune enfant, Thérèse est hypersensible de façon exacerbée.
Elle tombe malade. Et ne guérit qu'à la suite d'une apparition de la Vierge.
C'est fascinant.
Cette opiniâtreté à désirer entrer au couvent m'intrigue.
Comment imaginer pour cette toute jeune femme les innombrables rebondissements avant d'entrer au couvent...
J'y ai vu une immense abnégation.
C'était le temps où les photographes se cachaient derrière un voile noir. En cette fin de XIXème siècle, les inventions se multiplient : électricité, automobile, machines divers (comme les ascenseurs), téléphone...
Et c'est l'époque de la construction de la basilique du Sacré-Coeur sur la butte Montmartre.
Et c'est aussi le siècle où les régimes politiques se succèdent de façon instable.
"C'est Sainte-Thérèse de Lisieux ma patronne. Les rosiers blancs que j'ai plantés devant elle fleurissent presque toute l'année."
Alain Mimoun
Champion olympique
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Monseigneur Guy Gaucher, évêque auxiliaire de Bayeux et Lisieux, livre ici une biographie de Thérèse Martin, plus connue sous le nom de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus de la Sainte-Face, née le 2 janvier 1873 et morte à seulement vingt-quatre ans le 30 septembre 1897 des suites d'une tuberculose. Dès la mort de la jeune femme, la dévotion a été grandissante et rapidement un culte s'est organisé autour d'elle. Ses écrits à elle nous sont parvenus (Histoire d'une âme notamment) mais de nombreux auteurs ont aussi retracé son parcours hors du commun. Monseigneur Gaucher est l'un d'eux.
Avec un style vivant et dynamique, l'ecclésiastique retrace la vie courte mais riche de la jeune Sainte mais également de sa famille extraordinaire. Il y a ses parents, Louis et Zélie, eux aussi reconnus Saint et Sainte, mais aussi ses quatre soeurs qui sont toutes entrées dans les ordres.
La personnalité de Thérèse est décortiquée avec humour. Enfant parfois capricieuse et privilégiée car dernière née d'une grande famille, c'est à l'adolescence que son caractère s'est adouci alors que sa volonté de servir Dieu s'affirmait. Entrée à 15 ans au Carmel par dérogation, elle est devenue novice en même temps qu'elle devenait majeure. Elle a tout fait précocement. Elle est aussi partie très jeune. Mais jusqu'au bout, elle a fait preuve d'une détermination sans faille à faire le bien et à demeurer humble.
C'est l'une des meilleures biographies que j'ai lu sur Sainte Thérèse et, que l'on soit croyant ou non, c'est un parcours inspirant qui peut parler à tout le monde.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Fin janvier 1895, sœur Thérèse se met à l'œuvre, généralement le soir, après les complies et les jours de fête. Elle s'est procuré un petit cahier écolier à 0,10 centime, d'une trentaine de pages. Dans sa cellule du premier étage, assise sur son petit banc, elle s'appuie sur l'écritoire trouvé au grenier, mal éclairée par la lampe dont elle remonte la mèche avec une épingle.
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La petitesse de Thérèse, ses impuissances deviennent la raison même de sa joie. Pour être portée dans les bras de Dieu, il faut non seulement rester petite, mais le devenir de plus en plus. Ce sont les bras de Jésus qui la porteront vers la Sainteté !
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Dites bien ma Mère, que si j'avais commis tous les crimes possibles, j'aurais toujours la même confiance, je sens que toute cette multitude d'offenses serait comme une goutte d'eau jetée dans un brasier ardent.
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Plus Dieu veut nous donner, plus il nous fait désirer.
Une fois encore elle vient d'expérimenter que le Père ne met des désirs au cœur de ses enfants que pour les réaliser.
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Oui, je veux passer mon Ciel à faire le bien sur la terre. Je reviendrai…je descendrai.
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