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Citations sur La Mort du roi Tsongor (171)

Les Tsongor étaient assis les uns à coté des autres. Ils se regardaient. S'embrassaient. Se murmuraient mille petites choses insignifiantes qui ne disaient rien d'autre que l'amour qu'ils se portaient. Ils passèrent cette dernière nuit ainsi. Dans le palais de Massaba.
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Je n'ai rien voulu, pensait-elle, je n'ai fait qu'accepter ce que l'on m'offrait. Mon père me parlait de Kouame et avant même de le voir je l'ai aimé. Aujourd'hui, mes frères se préparent à une bataille. Personne ne me demande rien. Je suis là. Immobile. Je contemple les collines. Je suis une Tsongor. Il est temps de vouloir. Moi aussi, je livrerai bataille. Ils sont deux à me réclamer comme un dû. Je ne suis due à personne. Il est temps de vouloir.
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"Et lorsqu'il referma les yeux du roi en passant doucement la main dessus, c'est une époque entière qu'il referma. C'est sa vie à lui aussi qu'il enterrait. Et comme une homme que l'on enterre vivant, il continua à hurler jusqu'à ce que le soleil se lève sur ce premier jour où il serait seul. A jamais seul. Et plein d'effroi."
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D'ordinaire, Katabolonga était le premier à se lever dans le palais. Il arpentait les couloirs vides tandis qu'au-dehors la nuit pesait encore de tout son poids sur les collines. Pas un bruit n'accompagnait sa marche. Il avançait sans croiser personne, de sa chambre à la salle du tabouret d'or. Sa silhouette était celle d'un être vaporeux qui glissait le long des murs. C'était ainsi. Il s’acquittait de sa tâche, en silence, avant que le jour ne se lève.
Mais ce matin-là, il n'était pas seul. Ce matin-là, une agitation fiévreuse régnait dans les couloirs. Des dizaines et des dizaines d'ouvriers et de porteurs allaient et venaient avec précaution, parlant à voix basse pour ne réveiller personne. C'était comme un grand navire de contrebandiers qui déchargeait sa cargaison dans le secret de la nuit. Tout le monde s'affairait en silence. Au palais de Massaba, il n'y avait pas eu de nuit. Le travail n'avait pas cessé.
Depuis plusieurs semaines, Massaba était devenu le cœur anxieux d'une activité de fourmi. Le roi Tsongor allait marier sa fille avec le prince des terres du sel. Des caravanes entières venaient des contrées les plus éloignées pour apporter épices, bétail et tissu.
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Je suis le roi Tsongor, et j’ai sur mes joues et au creux de mes mains autant d’années que tu as de cheveux.

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"J'accepte, Tsongor. Je te servirai. Avec respect. Je serai ton ombre. Ton porteur. Le gardien de tes secrets. Je serai partout avec toi. Le plus humble des hommes. Puis je te tuerai. En souvenir de mon pays et de ce que tu as brûlé en moi."
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Les enfants du roi Tsongor ne bougeaient pas. Devant eux défilaient, lentement, dans la pénombre et le silence, tout le royaume.
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Il avait trouvé le lieu de sa mort. Il devait en être ainsi pour chaque homme. Chacun avait une terre qui l'attendait. Une terre d'adoption dans laquelle se fondre.
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Derrière Kouame venaient trois chefs. Le premier était le vieux Barnak qui commandait aux mangeurs de khat. Ils portaient tous de longs cheveux emmêlés qui leur tombaient sur les épaules et une barbe broussailleuse. Leurs yeux, sous les effets du khat, étaient striés de rouge et il se parlaient à eux-mêmes, plongés dans les visions de la drogue qu’ils mâchaient. Un brouhaha immense s’élevait de ces hommes poussiéreux et sales. On eût dit une armée de va-nu-pieds frappés par la fièvre. Ils étaient tous hagards et cela les rendait effrayants au combat. Le khat les préservait de la peur et de la douleur. Même blessés, même amputés d’un membre, on avait vu de ces hommes continuer à se battre tant ils ne sentaient plus leur propre chair. Ils murmuraient tous comme une armée de prêtres qui scandent des sanglantes prières.
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J'ai connu moi aussi, plus d'une fois, la douleur de la perte. Je sais le voluptueux vertige qu'elle procure. Il faut te faire violence et déposer le masque de pleurs à tes pieds. Ne cède pas à l'orgueil de celui qui a tout perdu.
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