La Mort du roi Tsongor

Je dois avouer que je ne m'attendais pas à ce genre de livre et qu'il m'a fallu un certain temps pour y entrer. J'ai eu du mal à m'habituer au style théâtral de Laurent Gaudé. Celui-ci est au départ un dramaturge et ça se sent dans sa manière d'écrire.
L'histoire se situe en Afrique dans une cité antique imaginaire. Mais elle pourrait tout aussi bien se dérouler en Grèce ou en Egypte. Il y est question de guerre, de haine, d'amour de trahison... Bref les grands sujets universels qui fondent l'humanité.
Je ne sais pas ce qui m'a manqué pour pouvoir apprécier ce livre à sa juste valeur...Une certaine culture peut-être ou bien ce n'était pas le bon moment ?
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Salué par la critique, ce roman devait être pour moi un régal. Hélas ! Je l'ai trouvé ennuyeux et caricatural. Je ne suis pas entré dans cet univers grandiloquent qui m'a semblé très "cliché". Dommage !

Le titre est superbe.

lourdingue et pretencieux, tres decevant apres le merveilleux "sous le soleil des scorta''.

Très belle écriture, évocatrice, harmonieuse. Gaudé est un excellent conteur. Mais pourquoi ré-écrire un mythe si poussiéreux ? Que nous apporte en 2020 un personnage tel que celui de cette énième princesse ballotée par "le Destin", pour laquelle des hommes se battent et qui attend que le gagnant l'épouse ? Encore une femme qui serre les dents et accepte "son destin" pour son " honneur" alors que, vraiment non mais vraiment, ce n'est pas ce qu'elle veut ! La femme stoïque et les hommes actifs. ATTENTION SPOILER. Et quand ils finissent par l'envoyer au diable, que fait-elle? Elle se retire. Dignement (mes mots ne traduisent pas assez mon ironie). Elle quitte tout, part avec rien. Elle disparaît à jamais ! Elle leur tourne le dos et vlan, secoue ses cheveux (on voit presque la moue dédaigneuse) et s'en va ! Vous comprenez : l'honeuuuuuuuuur ! On en est encore là? Quelle est la morale de la conduite de ce personnage? L'honneur ? Dans ce cas, quel sens donner à sa conduite : j'épouse A parce que j'ai donné ma parole, mais bon je couche quand même avec B parce que je l'aime!? Je suis atterrée de voir que des lycéens des années 2000 lui ont décerné un prix. J'ose espérer que ceux de 2020 ne l'auraient pas fait ! Ma fille a 7 ans. Ce n'est certainement avec ce type de mythes éculés, dépassés, avec ce type de personnage féminin dont la seule fonction est d'être l'objet du désir et des querelles des hommes, que j'ai envie qu'elle se construise. Il y a biensûr d'autres personnages féminins : une mère et une sorcière. No comment. Des amazones. Un autre mythe éculé et un peu "facile". Les choix des autres personnages sont tout aussi douteux : le survivant d'un génocide qui accepte de devenir le serviteur, durant des décennies, de celui qui lui a tout pris et qu'il a juré de tuer ! Pourquoi attendre tant d'années ? Et pourquoi le faire, finalement , quand sa haine s'était transformée en amitié ? Encore une fois, pour la parole donnée !? Ca ne tient pas debout. Et que dire du roi conquérant, guerrier, si fort, si puissant, qui choisit comme solution à un conflit concernant tout ce qu'il a de plus cher (sa fille et son royaume), qui choisit de se suicider ?! Bref, je ne l'aurais pas fini s'il n'avait pas été le dernier de ma pile de vacances.

Franchement déçu !

Un lecture d'été qui se révèle très décevante pour un ancien lauréat de prix Goncourt.

Sur la forme, l'écriture est fluide, des phrases courtes exprimant des idées simples, de très courts chapitres ce qui permet de faire des pauses fréquemment, édités avec beaucoup de blancs ce qui permet d'avancer vite, avec une intrigue simplette et des personnages superficiels ce qui évite de réfléchir. Bref, tous les ingrédients pour qu'on ait l'impression de lire ce livre sans effort et d'être un champion de lecture. A classer dans la catégorie littérature jeunesse plutôt que roman pour adultes.

Le fond est brinquebalant à tous les niveaux. L'intrigue est un mélange indigeste; c'est une tragédie grecque, inspirée également par l'Europe médiévale, inspirée également de l'Egypte ancienne mais le peuple concerné s'apparente aux Africains et Orientaux sur lesquels on projetterait notre état d'esprit occidental. En réalité, ce monde fantastique, c'est le grand remplacement que veulent les gauchistes en France. On pourrait d'ailleurs voir dans ce livre une allégorie du futur de notre pays, c'est-à-dire un mélange indéfinissable qui conduit à la destruction totale sans raison. Je n'ai toujours pas compris d'où venaient les principales troupes ennemies qui arrivent comme par enchantement la veille du mariage au pied des murailles de la capitale. L'empire devrait être à feu et à sang mais non, tout se passe au niveau de la capitale et le reste de l'empire s'en cogne complètement.

Les personnages sont des caricatures du mouvement woke: certains se battent même avec leur dents (autant dire cannibales), le khat devient une drogue qu'il faut recommander à nos forces spéciales, les hommes sont des bêtes. L'auteur n'oublie pas de cocher toutes les cases du néo-"féminisme"; il y a des travelos au combat, des amazones qui viennent sauver, la mère impératrice qui va au combat, l'héroïne dont les tourments ont bien du mal à nous émouvoir dans cette mise en scène caricaturale d'une lutte à mort patriarcale pour une femme. Mais ne vous inquiétez pas, elle finit par avoir son mot à dire et en partant la guerre continue. Enfin, il y a le cadet qui s'en va dans une quête mystique pour créer des tombeaux à son père.

Bref, tous les poncifs gauchistes sont dedans et c'est sans doute ce qui explique le succès de cet auteur. Dans le genre chevaleresque, ça ne vaut pas un Alexandre Dumas, un Walter Scott, etc. Dans le genre aventure, un Robinson Crusoé ou un Sas Famille sont nettement au-dessus. Mais sans parler de ces chefs-d'oeuvre, ça ne vaut pas un Club des cinq.