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3,8

sur 793 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Hey Jacky , hips , fais péter un dernier Gaudé , hips , pour la route ! T'as qu'à mettre ça , hips , sur ma note ! le fa dièse , hips , hips , en te remerciant ! Blam ! Aie ! Oups , j'ai tombé mais je m'ai pas fait mal...

Et de route , il va en être question dans ce nouveau roman ! Pourtant , je dois avouer être resté plutôt en marge de cette funèbre procession , osant à peine me mêler au douloureux cortège des pleureuses...

Que les choses soient claires entre vous z'et moi : Gaudé , j'adhère fortement ! le Soleil des Scorta étant , à mes yeux , son roman le plus abouti . Sorte de nirvana – unplugged – livresque que j'atteignis en des temps immémoriaux...De là à penser qu'il apparaissait désormais comme fort peu probable de rééditer une telle prouesse littéraire , il n'y avait qu'un pas : nevermind...
Nos routes se croisèrent régulièrement et furent souvent pavées de moments intenses à défaut d'être qualifiés de divins . Tsongor , Eldorado , Cris...autant de personnages forts et empathiques côtoyés le temps d'une valse à quat'z'yeux...Forte myopie aidant...
Mais là , comment dire , comme un méchant goût de survol en ballon – dixit Philéas Fogg – au sortir de cette macabre cohorte cérémoniale .

Quoi de pire que de terminer un bouquin en se posant la terrible mais néanmoins existentielle question : Aaaaah , d'accord , mais pourquoi tant de haine? Bon , peut-être terminer deux bouquins , je vous l'accorde...
Je ne m'étendrai pas sur l'écriture toujours aussi maîtrisée ! Gaudé possède indéniablement le sens du verbe qu'il décline merveilleusement ! le bon mot à sa juste place . Des phrases ciselées . Véritable travail d'orfèvre .
Les noms et adjectifs susceptibles de qualifier cette dernière mouture sont légion : deuil , renaissance , rédemption , épique , historique , onirique , manigance , j'en passe et des moins bons mais le constat s'impose finalement de lui-même , terrible et implacable : il s'en fallut de peu que je ne perde ce cortège de vue...
Tu me parlas de batailles et de rois , d'amours déchus et déçus , de grandeur et de décadence , de fidèles compagnons arrivistes dansant déjà sur ta fraîche dépouille et se déchirant alors ton royaume à coups d'alliances retorses et de luttes intestines . Cela ne me suffit point , je restais finalement presque étranger à cette cérémonie onirique .

Pour seul cortège : c'est vous qui voyez , y en a qui ont essayé , ils ont...
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Je l'ai lu quelque part : Laurent Gaudé n'a peur de rien. Effectivement, entre tragédie antique et péplum hollywoodien, s'attaquer au mythe d'Alexandre le Grand, l'insatiable conquérant, n'était pas un modeste défi.

Oui mais « Pour seul cortège » évoque surtout le dernier voyage de « l'homme qui ne savait pas mourir ». Sous un tel angle d'approche, ce roman s'apparente moins à une fresque historique qu'à une légende revisitée sous forme de poème épique, porté par les voix des vivants et des morts qui alternent et se répondent tout au long de la narration, comme témoignages de cette vaste épopée.

Harmonieusement simple et forte, la plume de Laurent Gaudé réécrit ainsi la légende qui nous invite à suivre l'esprit d'Alexandre presque au bout du monde, jusqu'à l'éternité qu'il s'est choisie.

Moins remarquable que « le Soleil des Scorta » dont j'ai décidément gardé un souvenir… ébloui, ce texte original et sensible n'en est pas moins un bel exercice de style.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Alexandre le Grand va mourir à Babylone. Dryptéis, la femme de son meilleur ami décédé, est en route.
Alexandre le Grand est mort. Dryptéis est arrivée. Et elle reçoit pour tout cadeau l'abandon forcé de son tout petit bébé, l'assassinat de sa soeur, enceinte d'Alexandre, et l'inquiétude perpétuelle des grands empires. Les complots, les guerres de succession....Non, elle ne veut pas de tout cela. Elle qui avait trouvé refuge dans un temple reculé des montagnes d'Arie, elle est obligée de composer. Avec tout.
Elle quitte donc Babylone, en accompagnant la dépouille d'Alexandre que ses compagnons d'armes veulent enterrer avec luxe et splendeur, avec les pleureuses.
Mais elle entend tout à coup la voix d'Alexandre ! Cette voix creuse son chemin au plus profond d'elle pour qu'elle réalise un voeu : jeter sa dépouille loin de tous les fastes de cette Cour.
Un autre ami d'Alexandre vient vers lui, aussi, mais du royaume des Morts.
Un étrange cortège se forme, « porté par ce vent de l'âme qui ne s'épuise jamais ».
Des vivants et des morts, une femme et des hommes, des vrais compagnons, entourent l'âme d'Alexandre pour la conduire là où elle pourra se répandre et enfin trouver la paix.

Curieux roman que celui-ci, porté lui aussi par ce vent de l'âme, ce souffle épique dont on parle souvent quand est évoquée l'oeuvre de Laurent Gaudé. Rythmé, plein d'une mélopée lancinante, ce roman à l'écriture somptueuse et inégalable nous entraine dans la légende, dans le Royaume des Anciens et des Grands, qui a toujours fait la part belle au surnaturel.

Roman difficile, qu'il faut apprivoiser lentement. A relire, assurément.
Le vent de l'âme des légendes n'est pas quelque chose qui se donne au tout venant.
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Ce sont les yeux fermés et avec une confiance absolue en Laurent Gaudé que je me suis précipitée sur son dernier roman.

Le récit commence par trois voix : celle d'Alexandre le Grand, terrassé subitement par une fièvre au cours d'un banquet, celle d'Ericléops, plus mystérieuse, envoyé comme messager en Inde et porteur d'un message et celle de Dryptéis, jeune mère réfugiée dans un temple lointain.
Alexandre se meurt et c'est tout l'empire qui est émoi. Son corps doit être ramené en Macédoine, sur la terre de sa mère, et un cortège emporte le catafalque, mené par les pleureuses, parmi lesquelles Dryptéis. Des clans se forment et se livrent bataille pour accéder au pouvoir et se partager l'héritage.

Indéniablement, Laurent Gaudé maîtrise son sujet et on voit qu'il a pris un certain plaisir à nous raconter l'histoire d'Alexandre. La structure de ce roman est particulièrement travaillée, peut-être alambiquée. On retrouve toujours de la poésie dans ses phrases.
Indéniablement, c'est un roman d'une grande qualité historique et artistique.
Mais il m'a manqué ce petit quelque chose que je retrouvais dans ses autres romans, un je ne sais quoi qui me transportait dès les premières pages. Je me suis un peu perdue dans cette période antique.
Ici, la magie n'a pas opéré...

Alexandre ne m'a pas conquise...
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Et si Laurent Gaudé n'était pas un écrivain mais un archéologue ? Et s'il avait trouvé des parchemins au fond d'une grotte entre la Cappadoce et les rives du Gange et qu'il les avait juste retranscrits pour notre plus grand plaisir ? Précis, concis. On reste saisi par cette rencontre intime avec Alexandre le Grand, au moment où sa vie physique s'affaiblit. Mais l'esprit, le mythe, le souvenir demeurent. Par-delà les siècles, les frontières et les guerres.
Les histoires de Laurent Gaudé sont toujours aussi « à vif » que spirituelles. Celle-ci ne fait pas exception. Elle laisse un goût de poussière, de sang, de grandeur et d'éternité.
Alors, faut-il la lire ? Oui. C'est beau. Comme un poème en prose. Je n'ai mis que 3 étoiles car j'ai toujours préféré l'écriture naturaliste à la poésie, mais cela n'engage que moi et n'enlève rien au talent de l'auteur.
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En 323 avant J.C. et à l'âge de 33 ans, Alexandre le Grand, maître de la Grèce, de l'Egypte et de l'Asie, se meurt à Babylone et la crainte étreint l'Empire. Aussitôt la succession s'organise, les héritiers complotent, les partis se forment, et avant même que le corps d'Alexandre soit inhumé, tout concourt à disloquer le plus grand empire de tous les temps.
Dans la langue magnifique à laquelle il a habitué ses lecteurs, Laurent Gaudé évoque les mois d'incertitude et de chaos qui suivent la mort d'Alexandre.
Si l'évocation de ce personnage mythique qu'est Alexandre le Grand et dont je ne savais rien ou presque m'a donné l'occasion de me replonger dans l'histoire de l'Antiquité, j'ai survolé ce texte avec un brin d'ennui. Dans un roman choral dont il a le secret, les morts et les vivants dialoguent, mais au-delà de l'incontestable exploit stylistique, les descriptions des batailles, des luttes pour la succession et du fameux cortège d'Alexandre ne m'ont pas enthousiasmée. Pas la moindre émotion ne nait de ces lignes épiques et je rejoins Gwordia pour conclure que oui, finalement, c'est quand même un petit peu décevant : je suis restée en queue de cortège.
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Quelle écriture. Jamais déçue jusqu'à maintenant par Laurent Gaudé. On est toujours dépaysé, ils nous ouvrent à des mondes, des histoires qu'on aurait pas imaginées lire un jour.
Cette fois-ci nous partons en Mésopotamie à l'époque d'Alexandre le Grand : celui-ci s'effondre brutalement pris d'une fièvre importante mais nous partons aussi en Inde ou un étranger rejoint une jeune femme afin de lui confier une mission importante malgré qu'elle vive dans la crainte d'être découverte.
Et l'on suit les deux destins à travers leurs destinées : rivalités, mystères, pouvoir, violence, amour, loyauté, tout est là afin de nous faire vivre une épopée à travers les différentes étapes de leurs voyages à chacun qu'ils soient physiques ou métaphysiques.
L'auteur s'attache au maximum à bâtir autour d'un fait historique une aventure vivante, moderne et où l'on ne sait pas toujours où l'on va mais qui est à chaque fois une belle découverte.
Je ne mets que 3 étoiles car l'époque ne correspond pas trop à ce que j'aime en histoire, mais l'écriture est tellement belle, vive, rapide comme les faits qui sont narrrés.
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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Epopée polyphonique, puissante incantation, Pour seul cortège nous emmène au-delà de la véracité historique, dans les entrailles profondes de l'humanité, au bord d'un mysticisme enfouï, où l'hybris, démeusuré, est rattrapé par un Destin funeste...

C'est avec panache qu'il pose la question de la condition humaine, à travers un couple mythique reconstitué au coeur d'une étrange procéssion funèbre ; et, au-delà de la vie, au-delà de la mort, ces deux visages antinommiques repousseront les limites de la liberté de l'Homme.

Il y a quelque chose d'oedipien dans leur errance, dans leur soubresaut final, dans leur sens du devoir, du dévouement, et dans leur entêtement à refuser de rester, même après leur mort, le jouet pitoyable des dieux de l'Olympe. La procession d'Alexandre semble déjà grosse d'une nouvelle religion qui verra bientôt le jour...
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A Babylone, Alexandre se meurt, terrassé par la fièvre. Il a envoyé chercher Dryptéis, la veuve d'un de ses compagnons d'armes qui vit recluse dans un temple éloigné, parmi des prêtres, avec son enfant dont personne ne connait l'existence. A regret, elle laisse son fils à la garde d'une servante et part vers Babylone.
Un autre guerrier, Érycléops, de retour d'une mission qu'Alexandre lui avait confiée aux confins de l'Inde, se dirige aussi vers la grande cité, impatient de retrouver son maître. Mais il arrive presque trop tard. Alexandre aura juste le temps de poser les yeux sur lui avant de sombrer dans la mort.
Commencent alors les luttes d'influence entre les anciens généraux d'Alexandre, pour la prise du pouvoir. Certains ont compris que seuls vaincront ceux qui auront le corps du défunt. Un cortège immense se met alors en route pour escorter Alexandre vers sa dernière demeure. Craignant pour sa vie, Dryptéis suit l'injonction d'Héphaistion, son défunt mari , de toujours rester sous la protection d'Alexandre. Dissimulée sous un voile rouge, elle se joint aux pleureuses qui accompagnent la dépouille pour une marche qui va durer des semaines.


Dans ce récit épique et tragique, plusieurs voix s'intercalent avec celle du narrateur, pour composer un roman parfait, si on considère le style, la langue, et même l'histoire qui nous est contée. Mais, pour moi, l'ensemble est trop parfait dans la forme, l'exercice de style masque l'émotion pendant une grande partie du livre. Heureusement, au fur et à mesure que le personnage de Dryptéis prend de l'importance, le récit s'humanise, quand le sentiment maternel lui donne tous les courages. Alors surgit l'empathie qui manquait tant au début et le sort d'Alexandre devient secondaire. Seule compte alors cette mère aimante et déterminée à protéger son enfant et à tout faire pour le retrouver, même si elle peut seulement l'observer de loin.
Lien : http://ruedesiam.blogspot.fr..
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Encore un Laurent Gaudé me direz vous.

Décidément j'aurai lu de nombreux livres de cet auteur en peu de temps. Cette fois, l'auteur nous plonge dans un roman historique, évoquant la fin du règne de l'empereur Alexandre.

Pour tout vos avouer, je ne suis pas un passionné d'histoire. Parlez-moi proto-histoire, d'âge de bronze, de la civilisation celtique, je suis votre homme. Mais pour le reste, ce ne sont pas des lacunes, mais des abîmes, de puits sans fond.

J'ai pris le bouquin, parce qu'il trônait, solitaire sur notre bibliothèque et que l'auteur m'a toujours enchanté par son style. Lorsque j'ai commencé sa lecture, j'ignorais quel en était le sujet. Mais dès les premières lignes j'ai compris qu'il s'agissait d'un roman historique d'un genre très particulier, puisqu'il s'attache à la fin d'Alexandre le Grand. Alexandre meurt et sa dépouille va partir d'Alexandrie pour un long voyage. La chute d'un puissant laisse place à la curée, les anciens frères d'armes d'Alexandre se partagent l'empire, se battant pour les meilleurs morceaux, pendant que le cortège funéraire traverse le royaume.

Le rythme est lent comme la marche du cortège, les phrases magnifiques, le récit fantastique. Les morts parlent aux vivants alors que l'empire se délite et que le cortège avance avec sa cohorte de pleureuses. Un roman sur la mort, sur la fin d'une époque, sur le pouvoir. Un homme sans tête, un empereur qui parle dans son sarcophage, une épouse de rois qui se donne la mort pour mieux protéger son enfant.

Pour seul cortège, donne envie de découvrir le règne de cet empereur qui ne vécu que trente-deux années.
Lien : http://www.blog.neoprog.eu/i..
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