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EAN : 9782878627367
1 pages
Editions Thélème (22/11/2012)
Édition audio (Voir tous les livres audio)
3.8/5   793 notes
Résumé :
En plein banquet, à Babylone, au milieu de la musique et des rires, soudain Alexandre s’écroule, terrassé par la fièvre.

Ses généraux se pressent autour de lui, redoutant la fin mais préparant la suite, se disputant déjà l’héritage – et le privilège d’emporter sa dépouille.

Des confins de l’Inde, un étrange messager se hâte vers Babylone. Et d’un temple éloigné où elle s’est réfugiée pour se cacher du monde, on tire une jeune femme de s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (185) Voir plus Ajouter une critique
3,8

sur 793 notes
Laurent Gaudé ne déçoit jamais ! Je n'ai pas tout lu de cet auteur mais La mort du roi Tsongor, La porte des enfers, Eldorado, Écoutez nos défaites et Salina m'avaient passionné. Alors, quand j'ai aperçu Pour seul cortège sur les rayons de ma médiathèque, je n'ai pas hésité et je ne l'ai pas regretté. Voilà encore un roman vraiment réussi écrit dans un style précis et emphatique qui fait rêver et frissonner en même temps.

Pour seul cortège m'a plongé au temps d'Alexandre le Grand et j'ai apprécié que l'auteur me permette de connaître davantage cette époque si lointaine, même s'il romance l'histoire. En fait, le célèbre conquérant est mourant et ses guerres, ses expéditions reviennent en mémoire comme la quantité incroyable de morts qui ont jalonné son passage. Nous sommes en 323 av. JC.
Dryptéis, fille de Darius, soeur de l'épouse d'Alexandre, est la femme d'Hephaistion le favori mort l'année précédente. Elle est réfugiée dans un monastère avec son fils mais des cavaliers viennent la chercher pour qu'elle décide Sisygambis, sa grand-mère, « diseuse de mort », à venir au chevet du mourant.
La fièvre ronge Alexandre et son agonie lui permet de faire défiler l'empire et l'on sent bien que ses plus fidèles lieutenants vont s'entredéchirer dès qu'il sera mort. En même temps, l'auteur fait suivre Ericlops envoyé en Inde, jusqu'au Gange, contrées qu'Alexandre voulait conquérir, son appétit de territoires n'ayant pas de limites.
Dryptéis accompagne le corps du Conquérant qui devrait être mené jusqu'à Pella, en Grèce (royaume de Macédoine), dont il est originaire. L'auteur donne ici la pleine puissance de son talent, mêlant imaginaire et réalité. Il met en scène un cavalier sans tête et décrit une bataille fantastique entre cinq cavaliers et cinquante mille hommes appuyés par deux mille éléphants.
Je n'oublie pas la Tour de silence, formidable allégorie qui rend ce livre encore plus fabuleux, tellement réaliste et tellement poétique.

Cette fin du règne d'Alexandre le Grand m'a passionné et j'ai dévoré ce livre avec plaisir, angoisse et délectation devant tant de richesse littéraire. Pour seul cortège, un livre épique, légendaire et magnifiquement réaliste.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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À Babylone, en plein banquet, Alexandre, le monarque le plus puissant d'Asie s'effondre terrassé par la fièvre. Il se meurt et les généraux s'affolent mais à peine sera-t-il mort qu'ils se déchireront et se disputeront l'héritage.
La dépouille d'Alexandre étant un enjeu majeur, il a été décidé de la renvoyer à sa mère patrie et c'est Dryptéis, fille de Darius et veuve d'Héphaistion qui va devoir escorter l'âme de celui qui lui a pris tout ce qui faisait sens à sa vie.
Sous la plume de Laurent Gaudé, les derniers jours d'Alexandre le Grand vont devenir une véritable épopée. Il va réussir à réécrire la légende et à nous tenir en haleine jusqu'au bout.
Laurent Gaudé renoue ainsi avec le souffle épique qui a fait le succés de la mort du roi Tsongor.
Épopée, tragédie, roman historique, un peu tout ça à la fois, Pour seul cortège accompagne la dernière chevauchée du grand conquérant, en approchant parfois le fantastique.
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Hey Jacky , hips , fais péter un dernier Gaudé , hips , pour la route ! T'as qu'à mettre ça , hips , sur ma note ! le fa dièse , hips , hips , en te remerciant ! Blam ! Aie ! Oups , j'ai tombé mais je m'ai pas fait mal...

Et de route , il va en être question dans ce nouveau roman ! Pourtant , je dois avouer être resté plutôt en marge de cette funèbre procession , osant à peine me mêler au douloureux cortège des pleureuses...

Que les choses soient claires entre vous z'et moi : Gaudé , j'adhère fortement ! le Soleil des Scorta étant , à mes yeux , son roman le plus abouti . Sorte de nirvana – unplugged – livresque que j'atteignis en des temps immémoriaux...De là à penser qu'il apparaissait désormais comme fort peu probable de rééditer une telle prouesse littéraire , il n'y avait qu'un pas : nevermind...
Nos routes se croisèrent régulièrement et furent souvent pavées de moments intenses à défaut d'être qualifiés de divins . Tsongor , Eldorado , Cris...autant de personnages forts et empathiques côtoyés le temps d'une valse à quat'z'yeux...Forte myopie aidant...
Mais là , comment dire , comme un méchant goût de survol en ballon – dixit Philéas Fogg – au sortir de cette macabre cohorte cérémoniale .

Quoi de pire que de terminer un bouquin en se posant la terrible mais néanmoins existentielle question : Aaaaah , d'accord , mais pourquoi tant de haine? Bon , peut-être terminer deux bouquins , je vous l'accorde...
Je ne m'étendrai pas sur l'écriture toujours aussi maîtrisée ! Gaudé possède indéniablement le sens du verbe qu'il décline merveilleusement ! le bon mot à sa juste place . Des phrases ciselées . Véritable travail d'orfèvre .
Les noms et adjectifs susceptibles de qualifier cette dernière mouture sont légion : deuil , renaissance , rédemption , épique , historique , onirique , manigance , j'en passe et des moins bons mais le constat s'impose finalement de lui-même , terrible et implacable : il s'en fallut de peu que je ne perde ce cortège de vue...
Tu me parlas de batailles et de rois , d'amours déchus et déçus , de grandeur et de décadence , de fidèles compagnons arrivistes dansant déjà sur ta fraîche dépouille et se déchirant alors ton royaume à coups d'alliances retorses et de luttes intestines . Cela ne me suffit point , je restais finalement presque étranger à cette cérémonie onirique .

Pour seul cortège : c'est vous qui voyez , y en a qui ont essayé , ils ont...
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Chant lyrique aux forts accents héroïques, "Pour seul cortège" tient davantage de la chanson de geste que du roman. le rythme, le phrasé, la narration chorale, le sujet, tout concourt à exalter le lyrisme de la plume de Gaudé.

Un lyrisme qui m'a d'abord gênée et empêchée de pleinement entrer dans le récit et puis, comme on se laisse bercer par la voix d'un conteur, j'ai petit à petit calé mon pas dans celui des narrateurs, je me suis comme amalgamée au récit, me laissant porter par les mots et la poésie déconcertante du propos.

Gaudé a choisi de s'intéresser à l'une des figures les plus légendaires qui a enfiévré des générations d'historiens : Alexandre le Grand, et plus particulièrement le mystère qui entoure sa mort à seulement trente-deux ans, mystère de sa sépulture qui a rendu insomniaques des générations d'archéologues - et ça continue. "Pour seul cortège" creuse le mythe pour en extraire une forme de spiritualité façonnée par le charisme du conquérant, son influence sur son armée et sur les peuples conquis et ses actes politiques et guerriers. Pour faire oublier que cet homme à l'ambition démesurée a succombé à des vers intestinaux, ce qui n'est pas franchement glamour, Gaudé place son récit dans un entre-deux risqué et subtil entre exégèse et interprétation mythologique, échappant avec talent au piège du panégyrique basique.

Ce que j'ai le plus apprécié, c'est que l'auteur m'a emportée loin, très loin, dans cette Antiquité tellement floue et immatérielle en raison des rares vestiges qu'elle nous a laissés. J'ai aussi été soulagée d'échapper aux poncifs : on ne mentionnera ni Aristote, précepteur du conquérant, ni Bucéphale, son non moins célèbre destrier qu'il aurait apprivoisé à l'âge de dix ans. On ne parlera pas non plus des femmes d'Alexandre, des nombreuses cités qu'il a fondées à travers son empire mais comme un pied-de-nez à tous ces livres d'histoire qui expliquent que la conquête du conquérant s'est arrêtée au fleuve Indus, l'auteur s'ingéniera à repousser la conquête jusqu'au mystique Gange, dans une fantastique fantasmagorie digne des plus grandes élégies.

Mais au-delà de la figure épique d'Alexandre, l'auteur veut marquer que si certains hommes accèdent à l'immortalité, leur héritage sera toujours soumis aux mêmes médiocrités : fractures, dissensions, discordes, déchirements, ambitions révélées, guerres fratricides... comme si la grandeur ne pouvait appartenir qu'à ces grandes figures, laissant dans l'ombre ceux qui restent une fois qu'elles sont entrées au Panthéon de l'Histoire.


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Je l'ai lu quelque part : Laurent Gaudé n'a peur de rien. Effectivement, entre tragédie antique et péplum hollywoodien, s'attaquer au mythe d'Alexandre le Grand, l'insatiable conquérant, n'était pas un modeste défi.

Oui mais « Pour seul cortège » évoque surtout le dernier voyage de « l'homme qui ne savait pas mourir ». Sous un tel angle d'approche, ce roman s'apparente moins à une fresque historique qu'à une légende revisitée sous forme de poème épique, porté par les voix des vivants et des morts qui alternent et se répondent tout au long de la narration, comme témoignages de cette vaste épopée.

Harmonieusement simple et forte, la plume de Laurent Gaudé réécrit ainsi la légende qui nous invite à suivre l'esprit d'Alexandre presque au bout du monde, jusqu'à l'éternité qu'il s'est choisie.

Moins remarquable que « le Soleil des Scorta » dont j'ai décidément gardé un souvenir… ébloui, ce texte original et sensible n'en est pas moins un bel exercice de style.


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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critiques presse (2)
LeFigaro
27 septembre 2012
L'écrivain excelle dans cette sorte de poème épique qu'il cisèle et travaille à l'os, remodelant la matière sans paraître le moins du monde impressionné par son sujet.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LesEchos
11 septembre 2012
Dans ce roman précieux, Laurent Gaudé nous fait goûter à l'ivresse des cimes : celles de l'Olympe, où l'on observe le monde d'en haut. L'homme n'en n'aura donc jamais fini de conquérir le monde, de défier la mort et les dieux.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (95) Voir plus Ajouter une citation
C'est leur mission à elles [les pleureuses] : porter la douleur à travers le monde et elles se serrent pour ne pas l'oublier, car si elles cèdent à l'inquiétude, si elles se posent des questions et lèvent les yeux sur le monde, alors elles redeviendront des femmes qui ont peur de la guerre qui gronde, qui ont mal de ces milliers de stades parcourus, et elles pleureront avec moins de force et le cortège ne sera plus cette boule dure de deuil qui traverse la pays. Si elles cèdent, Alexandre sera oublié. (...) tant que le cortège parcourt le monde, Alexandre est là et il tient encore l'Empire, par son absence mais c'est une façon de le tenir. Si elles ne pleurent plus, tous penseront que le temps du deuil est révolu et alors ils se jetteront les uns sur les autres. (p. 111)
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Elle se tourne vers les prêtres et leur demande : « avez-vous déjà donné le safran au vent ? » Elle voit, dans l’agitation qui suit sa question, qu’ils ont oublié, que la venue du cortège les a distraits et que personne n’a songé à la cérémonie de l’épice. Elle baisse la tête alors. Elle pense que les dieux ont faim, qu’ils veulent une proie, que personne n’a pensé à calmer leur appétit. C’est bien ce qu’elle a senti. Il flotte dans l’air, autour d’eux, une menace. Les dieux cherchent une vie à dévorer. C’est bien. Il est normal que ce soit elle.
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Ce n'est pas moi que tu attends, mais je viens, je me rapproche. Je me suis mis en route il y a longtemps de cela. Si tu savais, Alexandre... Tu seras étonné lorsque tu me verras, bouche bée. Je ne perds pas une seconde. Tu ne le sais pas encore mais le temps nous est compté. Je veux te voir à nouveau, j'ai tant de choses à te dire, Alexandre. Lorsque tu me verras, tu chancelleras. Tu répèteras avec incrédulité : « Ericléops ?... Ericléops ?... Est-ce que c'est bien toi ? » Oui. C'est moi. Je reviens à toi. J'ai tout l'empire à traverser mais rien, désormais, ne saurait plus me fatiguer.
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Des pas résonnent dans le couloir. Les diadoques arrivent. Ils sont tous là, les compagnons d'Alexandre, ceux de toujours, en grand habit d’apparat... Ils avancent tous, visages fermés, poings serrés sous les toges. Tout se joue maintenant... Lorsque les portes de la grande salle se referment, un silence profond tombe sur le palais, Babylone et l'Empire. La succession vient de commencer et personne, à cet instant, ne peut savoir qui vivra et qui périra.
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L'alcool lui fait tourner la tête. Il sent les regards sur lui. Personne n'a remarqué qu'il a été traversé de douleur mais tout le monde s'aperçoit qu'il est saoul. Les visages qui l'entourent changent. Il leur fait peur lorsqu'il est ivre. Depuis le banquet de Samarkand où il a tué de ses propres mains son frère de sang Cleithos, ils blêmissent lorsqu'ils le voient perdre conscience dans le vin.
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Vidéo de Laurent Gaudé
Vendredi 13 novembre 2015, il fait exceptionnellement doux à Paris – on rêve alors à cette soirée qui pourrait avoir des airs de fête. Deux amoureuses savourent l'impatience de se retrouver ; des jumelles s'apprêtent à célébrer leur anniversaire ; une mère s'autorise à sortir sans sa fille ni son mari pour quelques heures de musique. Partout on va bavarder, rire, boire, danser, laisser le temps au temps. Rien n'annonce encore l'horreur imminente. Laurent Gaudé signe avec *Terrasses* un chant polyphonique qui réinvente les gestes, restitue les regards échangés, les quelques mots partagés, essentiels – écrit l'humanité qui éclot au coeur d'une nuit déchirée par l'impensable. Et offre à tous un refuge, face à un impossible oubli.
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