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Critique de marina53



Venant d'on ne sait où, sûrement par delà la montagne Tadma, un cavalier, couvert de poussière et comme scellé à son cheval, dépose, tout près de Sissoko Djimba, le chef du village, un paquet emmailloté d'où s'échappent des cris perçants. Puis repart sans un mot...
C'est ainsi que commence l'histoire de Salina, dans ce désert de pierres et de sable, balayé par un vent chaud. C'est ainsi que commence le récit de Malaka, le troisième fils de Salina, aux portes du cimetière qui pourrait accueillir le corps de sa mère. Comment raconter l'enfant abandonnée, la mère aux trois fils, la femme aux trois exils ?

Seul Laurent Gaudé, à travers le récit de Malaka, pouvait nous narrer la vie de Salina, nous émouvoir et nous transporter au coeur d'un récit épique et époustouflant. Entre conte africain, tragédie antique et drame moderne, l'auteur aborde brillamment différents thèmes tels que l'exil, la haine, l'amour, la vengeance, la guerre, la colère, l'honneur... Femme bannie par son peuple qui l'avait pourtant recueillie, mariée de force, condamnée à l'exil, Salina, femme soumise et humiliée, n'aura de cesse de se venger de ceux qui l'ont rejetée et blessée. Gorgé de soleil et de poussière, nous plongeant dans une ambiance étouffante et parfois violente, ce court récit, adapté de la pièce de théâtre éponyme, fait montre d'une richesse et d'une originalité incroyables, d'un souffle puissant. Un conte à la fois sombre et lumineux servi par une prose lyrique et saisissante.
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