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EAN : 9782918823223
224 pages
Turquoise Editions (30/10/2019)
4/5   5 notes
Résumé :
Rien ne prédestinait Lubna à devenir l’une des personnalités éminentes du développement culturel de Cordoue. Capturée enfant lors du pillage de sa ville natale, elle devient esclave du calife Abd al-Rahman III, puis de son fils al-Hakam II, un homme éclairé et tolérant. Elle reçoit une éducation complète au palais et, à force de persévérance et de travail acharné, elle parvient à intégrer l’élite intellectuelle du califat, tout en évoluant au plus près du pouvoir.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Une belle découverte.

Voici une biographie légèrement romancée qui m'a ouvert les yeux sur l'islam du Xème siècle, islam qui n'a plus aucun rapport avec l'image qu'il présente aujourd'hui.

Le califat de Cordoue sera pendant plus d'un siècle un lieu d'ouverture et surtout de diffusion des connaissances du monde connu grâce à son école de copistes et de grands sages et surtout à sa bibliothèque comparable à celle d'Alexandrie. Un endroit où il faisait bon vivre pour les hommes comme pour les femmes car l'enseignement y été dispensé non seulement pour l'élite mais aussi aux enfants du peuple. Une ville qui disposait des dernières nouveautés techniques et qui accueillait les membres des autres communautés religieuses ouvertement et sans répression. Une capitale où la richesse et la diversité des produits disponibles sur les marchés faisaient la renommée de ses artisans et commerçants. Un grand territoire musulman en plein occident chrétien où malgré quelques heurts politiquement inéluctables, on vivait bien et surtout en paix et où la femme musulmane était bien plus libre qu'aujourd'hui.

Si le fond est très riche, la forme pèche parfois par trop de répétitions et des passages que j'ai trouvé trop rapides comme si l'auteur n'arrivait pas à combler complètement les vides de la vie de Lubna, la copiste, poétesse et bibliothécaire de Cordoue. Bon, à sa décharge, il faut dire qu'en ce qui la concerne, les sources sont assez pauvres.

Une lecture instructive où certains passages poétiques sont particulièrement émouvants. Un tout grand merci à Babelio et aux éditions Turquoise pour se bel ouvrage et la jolie dédicace en première page du roman.
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Avez-vous lu « La bibliomule de Cordoue » ? Si la réponse est non, je vous invite à découvrir au plus vite ce petit bijou. Dans le cas contraire, vous connaissez Lubna, la copiste au caractère bien trempé qui s'acharne à sauver de l'autodafé un maximum de manuscrits. le roman bibliographique dont il est question ici a probablement été une source d'informations pour le scénariste de la BD, même si Wilfrid Lupano a pris quelques libertés avec la réalité.
En fait, personne ne sait pas si cette chrétienne du nord de la péninsule ibérique est née esclave ou l'est devenue. Olivier Gaudefroy l'imagine capturée à 7 ans à Pampelune, en l'an 325 de l'hégire (soit 936/937 de l'ère chrétienne). Il y a quelques petits couacs dans les chiffres : d'une part si Lubna a 7 ans en 325, 14 ans en 332 et 22 ans en 340, elle est née en 318 et non en 320 (p 17) et elle n'a pas 36 ans en 358 (p 111) et encore moins en 368 (p 126) ; et d'autre part la grande bibliothèque de Cordoue comptait environ 400.000 manuscrits (p 169) et non 40.000 (p 180). Mais ces petits accrocs mathématiques sont vite oubliés.
Voilà un roman comme je les aime, qui entraîne le lecteur vers d'autres lieux, d'autres époques et lui apprend des tas de choses sans effort. Sachez toutefois que comme Lubna ne vivait que pour son travail, il n'y a guère de place pour autre chose, à peine une courte romance, discrète par la force des choses. Et si l'on se prend à souligner les passages instructifs, on se retrouve à souligner quasiment toutes les lignes. Il s'agit plus d'une biographie romancée que d'un roman historique. Une lecture à réserver aux plus passionnés d'Histoire, donc, Histoire avec un grand H.
En revanche, l'auteur n'assomme pas le lecteur de descriptions architecturales détaillées, et c'est tant mieux. Si vous avez visité l'Andalousie, vous visualiserez sans peine la grande mosquée de Cordoue et les ruelles et patios de sa médina. du palais, il ne reste que les bains (en piteux état), mais en repensant à l'alcazar de Séville ou l'Alhambra de Grenade, vous ne serez pas trop loin du compte. Et si vous ne connaissez que les plages de Malaga, il vous reste internet ; une petite photo vaut mieux qu'un long discours.
Longues années d'études aux frais du sultan, travail passionnant, liberté d'aller et venir qu'enviaient les musulmanes « libres », affranchissement pour bons et loyaux services… : l'auteur nous ferait presqu'envier le statut d'esclave pour une femme de cette époque. Enfin, plutôt pour une fillette. Pour celles capturées trop tard pour être éduquées, et qui ne valaient que pour leur beauté ou leur sueur, c'était une autre histoire. En outre, si Lubna n'eut aucun mal à se convertir à l'Islam, Jésus étant un de ses prophètes, d'autres furent moins malléables.
Merci à Babelio pour cet envoi dans le cadre de la Masse critique de février 2023 et merci aux éditions Turquoise, en particulier pour la dédicace agrémentée d'un charmant dessin. C'est quand même autre chose qu'un SP sur la tranche ! Une maison d'édition que je ne connaissais pas mais qui ne manque pas de m'intéresser avec des ouvrages centrés sur la Turquie (s'élargissant de l'Anatolie au Moyen-Orient et au-delà) et sur les femmes.
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Teresa, fût capturée lors de la mise à sac de Pampelune au Xe siècle après l'assassinat de son père, Teresa, 7 ans devint la propriété du calife Abd al-Rahman al Nâsir, elle savait déjà lire et écrire grâce à l'enseignement de son père. Ses connaissances précoces et sa vivacité d'esprit lui permirent d'être distinguée et de pouvoir acquérir de nombreuses connaissances. Elle parlait et comprenait le roman, l'arabe, le grec, le latin, étudia de nombreuses disciplines particulièrement la poésie et la calligraphie. Ainsi elle devint copiste puis le calife d'al-Andalus, Al-Hakam le second lui accorda toute sa confiance et lui confia la responsabilité de la bibliothèque de Cordoue. Elle eut comme mandat d'en faire la plus importante d'Orient.
Le calife fit d'elle une femme libre ce qui lui permit de vivre au plus près de ce qui lui tenait le plus à coeur, les manuscrits, l'art, la poésie, la connaissance partagée dans le respect de son voeu de ne pas vivre sous le joug d'un mari.
Et c'est ainsi qu'elle devint copiste et lettrée puis nommée responsable de la bibliothèque de Cordoue, respectée et admirée de tous. Sa renommée est arrivée jusqu'à nous grâce à Olivier Godefroy qui nous narre sous la forme romancée les pérégrinations, la vie riche de savoir, de connaissances et de sagesse de celle qui est devenue Lubna de Cordoue, la lettrée.
Belle découverte qui permet au lecteur d'appréhender la vie des mozarabes sous le règne des derniers califes omeyyades qui ont favorisé la diffusion de la culture, l'architecture, la tolérance entre les religions Du Livre dans la péninsule ibérique particulièrement en Andalousie, dont Cordoue fut la capitale. de plus le lecteur apprend (en tout cas le béotien comme moi) des tas de choses sur les relations inter-religions.
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À tous ceux qui aiment connaître des époques historiques lointaines, apprendre sur des vies d'autres temps, je recommande vivement cette biographie romancée de la copiste Lubna. L'auteur, Olivier Gaudefroy, nous invite découvrir cette femme savante à travers les vicisitudes et apprentissages qui ont façonné son vécu. Ouvrage savant et historique, ce voyage dans l'Andalousie du Xe siècle regorge également de poésie.

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le maître de Bagdad al-Kindi a établi deux voies pour arriver à la vérité : l’une par la raison et l’autre par la foi. La première est celle que j’ai choisie et je n’ai jamais dévié de cette voie. Je ne suis pas une mécréante, je crois en Allah, mais je suis aussi convaincue que l’étude de la nature et de la philosophie, en nous permettant de connaître comment le monde fonctionne, nous en apprend plus sur Dieu que tous les sophismes religieux.
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Page 48. « L’expression de Djihad (…..)Traduit à la fois le combat spirituel intérieur de chacun et la guerre contre les incroyants. Mais l‘expression ne concerne pas les chrétiens et les juifs, considérés par le coran comme des croyants.
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