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EAN : 9782848092980
72 pages
Joca Seria (03/11/2017)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Le lieu est toujours présent au coeur des livres d'Hélène Gaudy, l'idée de l'inviter en résidence d'auteur l'Esprit du lieu sur les rives du lac de Grand-lieu s'est imposée comme une évidence. Avec Grands lieux, en passant du singulier au pluriel, Hélène Gaudy nous rappelle que nous sommes tous attachés quelque part ; à une maison d'enfance, à un jardin perdu, aux eaux étroites d'une rivière ou aux rives d'un lac.
« Sans doute chacun a ainsi, en soi, quelque... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le lac de Grand-Lieu comme creuset poétique d'une quête obstinée de l'esprit des lieux.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/11/01/note-de-lecture-grands-lieux-helene-gaudy/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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critiques presse (1)
LaCroix
30 mars 2018
À la recherche du lac de Grand-Lieu, près de Nantes, Hélène Gaudy dresse une cartographie mentale et poétique des lieux fondateurs, entre territoires intimes et mythes partagés.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le lac est une poche, une outre, une ellipse, on dit, méfie-toi de l’eau qui dort et c’est cela, qui fascine, pousse les auteurs de polars à creuser au centre de leurs livres les trous que forment les lacs et à y jeter des corps – cette vie profonde et invisible.
Le lac est le cœur du livre, l’épicentre du film, quelque chose y repose ou s’apprête à surgir, monstre préhistorique, voiture gorgée d’eau tirée de là par un treuil, secret de famille ou bien jeune fille noyée, tombée d’une barque, poussée d’un ponton, tête enfoncée dans l’eau noire, les lacs aiment les jeunes filles, les jeunes filles aiment les lacs, on ne compte plus les films où, pieds nus, en robe d’été, elles s’y mirent sans savoir qu’elles ne vont pas tarder à y sombrer.
Le lac est un trou au cœur de la forêt, l’œil de la terre par lequel les habitants du monde d’en dessous regardent la surface comme un écran de télé, la lune tombe tout au fond, se prend dans les cheveux des filles, le lac contient les cygnes et les contes, les sagas nordiques et les vilains petits canards.
L’amour aussi se plaît au bord des lacs, les borde comme un rivage. Le mouvement du ressac y est contenu comme une colère.
Alors on peut tout imaginer.
À Grand-Lieu, pas de baignades, de soirées au bord de l’eau. C’est un lac sans hommes, sans jeunes filles, sans pique-niques, dont la vie s’épand en notre absence.
C’est un lac silencieux où l’on n’a aucune place.
La plus secrète des cachettes, la plus opaque, où ce qui se presse gonfle aussi dans son nom – il est forcément là, quelque part, le « grand lieu » promis, aiguisant l’attention, donnant au lac un double-fond.
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La maison serait tombée au fond du lac où elle se dissoudrait comme un morceau de sucre.
Il faudrait s’approcher de la surface pour l’apercevoir couverte de limon et de plantes aquatiques – lobélie, coléanthe, cresson.
Bien sûr, on ne distinguerait pas ses pièces, mais quelque chose de la maison resterait visible, comme une empreinte, une découpe noire. Ces eaux-là sont propices à ce genre d’impressions.
Les silhouettes qu’on y devine – pierre, os, animaux -, l’épaisseur qui les recouvre rappellent, si on s’y penche, cette mélasse du temps qui isole les souvenirs, relègue les lieux dans un recoin perdu de la mémoire auquel on n’a accès que dans les longues solitudes, les ennuis profonds ou parfois les douleurs, les moments où la vie change subitement de cours et alors ressurgissent, sans qu’ils semblent liés d’une manière ou d’une autre à ce qui vient de faire obstacle, les paysages profonds qu’on avait oubliés.
Il y a, à marcher aux abords du lac de Grand-Lieu, l’impression de s’enfoncer, de descendre alors que tout est plat, horizontal.
Il y a l’idée de forer, de creuser.
Si l’eau est un miroir, il est ici sans tain, sans fond, maculé, charbon noyé – souches sèches, friables, arbres brisés, brindilles, chaudrons de sorcières, et les fleurs toutes jeunes des genets sur fond nuit brune du cours d’eau.
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Je me demande à quoi font appel ces lieux-là, jamais parcourus encore, immédiatement reconnus pourtant, ces pauvres images qui sont comme des souvenirs de voyages jamais faits, s’ils rappellent des choses enfouies ou s’ils sont, comme l’écrivait Julien Gracq, l’écho de lieux encore à venir, d’épisodes inconnus de nos vies qui commencent, dont on croise les prémices comme les réminiscences. (…)
Choisir Grand-Lieu alors, pour sa topographie, pour l’attrait de son nom, comme miroir et comme laboratoire. Décider d’y aller à la pêche aux histoires.
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Videos de Hélène Gaudy (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hélène Gaudy
En partenariat avec le festival Paris en toutes lettres, la BnF accueille chaque année deux écrivains en résidence littéraire. Cette année, Emmanuelle Bayamack-Tam et Arno Bertina proposent une restitution publique de leurs travaux respectifs.
Née en 1966, Emmanuelle Bayamack-Tam a publié aux éditions P.O.L. une douzaine de romans, ainsi qu'une pièce de théâtre, Mon père m'a donné un mari (2013). Elle a reçu le prix Alexandre-Vialatte 2013 pour Si tout n'a pas péri avec mon innocence et le prix du Livre Inter 2019 pour Arcadie (2018), une fable politique et écologique. Sous le pseudonyme de Rebecca Lighieri, elle écrit également des romans plus « noirs », tels Les Garçons de l'été (2017) et Il est des hommes qui se perdront toujours (2020). En 2019, elle publie éden, son premier roman pour la jeunesse.
Pour Emmanuelle Bayamack-Tam, la fonction de la littérature est de déstabiliser. Sa langue volontairement violente et organique aborde des sujets souvent provocants. « J'écris pour déranger. À commencer par moi-même. […] La littérature qui m'intéresse est celle qui fait bouger les lignes, qui déstabilise. Je n'attends pas qu'un livre me conforte dans mes idées reçues, ni qu'il me procure une sérénité factice. Quand j'écris, dès que je sens que le lecteur s'est tranquillement installé dans l'histoire, je le malmène. Je débusque toute position confortable, et je la détruis. », déclarait-elle en 2018.
Né en 1975, Arno Bertina a publié des romans et récits très variés, mais qui ont en commun la forme de l'enquête sur sa propre « identité mobile ». Je suis une aventure (2012) est une sorte de roman picaresque dont un des protagonistes est le tennisman « Rodgeur Fédérère ». Des Châteaux qui brûlent (2017) met en scène un huis clos d'une semaine entre des salariés d'un abattoir breton en grève et le ministre de l'Industrie qu'ils séquestrent. En mars 2020, L'Âge de la première passe, récit documentaire, relate le travail mené durant trois ans auprès de prostituées congolaises mineures.
Arno Bertina se dit également « passionné par les aventures collectives » depuis son année de résidence à la Villa Médicis en 2004-2005, durant laquelle il a coécrit la « farce archéologique » Anastylose (2006). Il a ainsi participé à toutes les aventures de la constellation d'écrivains à géométrie variable (Bruce Bégout, Mathias Énard, Claro, Maylis de Kerangal, Hélène Gaudy, Oliver Rohe…) qui s'est constituée en 2004 autour de la revue et des éditions Inculte.
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