AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de NMTB


Les évènements racontés dans ce deuxième tome se déroulent à peu près du débarquement des alliés en Afrique du Nord à la libération de Paris. Mais comme son titre l’indique il tourne autour d’un thème, celui de l’unité. Unité des résistants, de l’Empire, de la France.
Depuis l’entrée en guerre des Etats-Unis, Roosevelt reste méfiant vis-à-vis de de Gaulle et fait tout pour trouver une alternative à ce chef trop ambitieux. Mais la collaboration du régime de Vichy avec l’Allemagne a décrédibilisé Pétain, alors Roosevelt va tenter de jouer une autre carte : le commandant Giraud, qui se trouve, personnellement, dans une situation intermédiaire : Ancien prisonnier de guerre, évadé et donc héros des résistants, pas collaborateur mais en bon rapport avec les vichystes, et pas gaulliste.
Comme lors de la prise de Madagascar, les Anglo-Saxons continus de tenir de Gaulle à l’écart des interventions armées sur les territoires administrés par la France. Officiellement, de Gaulle ignore tout du débarquement en Afrique du Nord, et lorsque ce débarquement réussira ils vont essayer de placer à la tête de cette importante colonie française le commandant Giraud. Puis, pour satisfaire les partisans gaullistes, ils vont organiser la conférence d'Anfa dans le but d'accorder Giraud et de Gaulle (une mascarade selon ce dernier). Finalement, les deux généraux se mettront d’accord, entre eux, pour unir les forces françaises combattantes et partager les pouvoirs, car ce qui compte pour de Gaulle c’est d’abord l’union de tous les Français combattants. Mais il ne l’envisage pas sans une totale indépendance et c’est pourquoi il va peu à peu écarter Giraud du pouvoir politique, puisqu’il n’est, selon lui, qu’un pantin de Roosevelt.
Cette union entre les partisans gaullistes et les nouveaux résistants qui, suite à la collaboration du régime de Vichy, le débarquement en Afrique du Nord, puis l’envahissement de la « zone libre » par Hitler, se sont ralliés à la cause de la France Combattante, est la préoccupation principale du général de Gaulle dans cette année 1943, celle dont il se sent personnellement responsable. Il la réussira en devenant le seul chef d’un gouvernement provisoire à Alger, mais déjà il fait état des insuffisances de ce gouvernement où renaissent les vieilles incapacités politiques de la troisième république. D’une manière générale, ce deuxième tome est beaucoup plus centré sur les problèmes de politique intérieure que sur les problèmes diplomatiques. Son mépris des intrigues politiciennes, déjà palpable dans le premier tome, s’accentu dans ce tome-ci. Il faut dire que les Mémoires de de Gaulle - écrites dans les années 1950, alors que les institutions de la quatrième république ne le satisfont pas et qu’il se trouve loin du pouvoir - tournent parfois au programme électoral.
La deuxième unification à réaliser était celle des différents mouvements de la résistance intérieure, elle incombait à Jean Moulin. Ce qu’il accomplît au cours de l’année 43, mais pour être arrêté par la gestapo quelques semaines plus tard. Sur ce point, de Gaulle laisse entendre que le successeur de Jean Moulin, Georges Bidault (qui n’était pas son premier choix) a partiellement laissé s’échapper le contrôle des divers mouvements de la résistance et n’a pas réussi à contenir les intrigues politiciennes, en particulier celles des communistes.
C’est aussi pendant cette période, de 1943 au début 1944, qu’il pose les bases des futures politiques coloniales. L’affaiblissement de la France amène tout doucement vers une libéralisation des institutions et davantage de droits accordés aux indigènes. Lors d’une conférence à Brazzaville, il parle de « la transformation de l’Empire en Union française ». Mais le principal souci de la France, à cette époque, est la perte de son mandat en Syrie et au Liban et l’influence que lui dispute l’Angleterre au Moyen-Orient. Cette affaire occupe une très large partie des Mémoires de de Gaulle.
Finalement, lors de ces années de guerre, si de Gaulle a fait en sorte que la France ne soit placée sous aucune tutelle après la libération, sur le plan international il a été écarté de toutes les tractations de paix, contrairement à ses prétentions, mais c’est plutôt logique pour un pays qui ne possédait pas encore de gouvernement élu démocratiquement.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}