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Mémoires de guerre tome 2 sur 3
EAN : 9782266206006
512 pages
Pocket (03/06/2010)
4.1/5   93 notes
Résumé :
De Gaulle de retour sur le sol natal : c'est la France et la République qui rentrent chez elles. Si une œuvre gigantesque a été accomplie, la guerre n'est pas finie et les difficultés intérieures sont considérables. Il faut au premier des Français tout son courage et tout son sens politique pour rétablir l'économie et l'autorité de l'Etat dans un pays ravagé. Pour Charles de Gaulle, la France restaurée doit être consolidée par des institutions efficaces. Or les poli... >Voir plus
Que lire après Mémoires de guerre, tome 2 : L'unité, 1942-1944 Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Une fois encore, je vous met en garde : on ne peut pas lire ces Mémoires d'une seule traite. Il faut alterner avec une lecture plus douce, plus simple. Car c'est dense, vraiment dense !!! On a une multitude d'informations, de détails… Bref ça peut donner vite mal à la tête, mais moi, personnellement j'adore !

Les Mémoires de guerre sont avant tout une chronique dans laquelle le général De Gaulle narre les exploits des martyrs obscurs de la Résistance Française, et la saga de l'aventure française dans la guerre.

De Gaulle nous raconte les deux années – 1942-1944 – les plus meurtrières de la guerre en n'oubliant pas de rappeler que les Alliés firent tout pour mettre la France au banc des vaincus.

On ressent en lisant les lignes du « grand Charles » une émotion profonde en pensant à ce que pouvait être le quotidien français dans cette guerre. le livre est consistant mais nous sommes en première ligne de chaque détail durant la Seconde Guerre Mondiale, les opérations sont consignées, les protagonistes sont nommés, rien n'est laissé au hasard.

Ces Mémoires ne permettent pas seulement de lire la guerre, elles nous plongent littéralement dedans.
Lien : https://ogrimoire.com/2019/0..
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Les évènements racontés dans ce deuxième tome se déroulent à peu près du débarquement des alliés en Afrique du Nord à la libération de Paris. Mais comme son titre l’indique il tourne autour d’un thème, celui de l’unité. Unité des résistants, de l’Empire, de la France.
Depuis l’entrée en guerre des Etats-Unis, Roosevelt reste méfiant vis-à-vis de de Gaulle et fait tout pour trouver une alternative à ce chef trop ambitieux. Mais la collaboration du régime de Vichy avec l’Allemagne a décrédibilisé Pétain, alors Roosevelt va tenter de jouer une autre carte : le commandant Giraud, qui se trouve, personnellement, dans une situation intermédiaire : Ancien prisonnier de guerre, évadé et donc héros des résistants, pas collaborateur mais en bon rapport avec les vichystes, et pas gaulliste.
Comme lors de la prise de Madagascar, les Anglo-Saxons continus de tenir de Gaulle à l’écart des interventions armées sur les territoires administrés par la France. Officiellement, de Gaulle ignore tout du débarquement en Afrique du Nord, et lorsque ce débarquement réussira ils vont essayer de placer à la tête de cette importante colonie française le commandant Giraud. Puis, pour satisfaire les partisans gaullistes, ils vont organiser la conférence d'Anfa dans le but d'accorder Giraud et de Gaulle (une mascarade selon ce dernier). Finalement, les deux généraux se mettront d’accord, entre eux, pour unir les forces françaises combattantes et partager les pouvoirs, car ce qui compte pour de Gaulle c’est d’abord l’union de tous les Français combattants. Mais il ne l’envisage pas sans une totale indépendance et c’est pourquoi il va peu à peu écarter Giraud du pouvoir politique, puisqu’il n’est, selon lui, qu’un pantin de Roosevelt.
Cette union entre les partisans gaullistes et les nouveaux résistants qui, suite à la collaboration du régime de Vichy, le débarquement en Afrique du Nord, puis l’envahissement de la « zone libre » par Hitler, se sont ralliés à la cause de la France Combattante, est la préoccupation principale du général de Gaulle dans cette année 1943, celle dont il se sent personnellement responsable. Il la réussira en devenant le seul chef d’un gouvernement provisoire à Alger, mais déjà il fait état des insuffisances de ce gouvernement où renaissent les vieilles incapacités politiques de la troisième république. D’une manière générale, ce deuxième tome est beaucoup plus centré sur les problèmes de politique intérieure que sur les problèmes diplomatiques. Son mépris des intrigues politiciennes, déjà palpable dans le premier tome, s’accentu dans ce tome-ci. Il faut dire que les Mémoires de de Gaulle - écrites dans les années 1950, alors que les institutions de la quatrième république ne le satisfont pas et qu’il se trouve loin du pouvoir - tournent parfois au programme électoral.
La deuxième unification à réaliser était celle des différents mouvements de la résistance intérieure, elle incombait à Jean Moulin. Ce qu’il accomplît au cours de l’année 43, mais pour être arrêté par la gestapo quelques semaines plus tard. Sur ce point, de Gaulle laisse entendre que le successeur de Jean Moulin, Georges Bidault (qui n’était pas son premier choix) a partiellement laissé s’échapper le contrôle des divers mouvements de la résistance et n’a pas réussi à contenir les intrigues politiciennes, en particulier celles des communistes.
C’est aussi pendant cette période, de 1943 au début 1944, qu’il pose les bases des futures politiques coloniales. L’affaiblissement de la France amène tout doucement vers une libéralisation des institutions et davantage de droits accordés aux indigènes. Lors d’une conférence à Brazzaville, il parle de « la transformation de l’Empire en Union française ». Mais le principal souci de la France, à cette époque, est la perte de son mandat en Syrie et au Liban et l’influence que lui dispute l’Angleterre au Moyen-Orient. Cette affaire occupe une très large partie des Mémoires de de Gaulle.
Finalement, lors de ces années de guerre, si de Gaulle a fait en sorte que la France ne soit placée sous aucune tutelle après la libération, sur le plan international il a été écarté de toutes les tractations de paix, contrairement à ses prétentions, mais c’est plutôt logique pour un pays qui ne possédait pas encore de gouvernement élu démocratiquement.
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L'honneur, le bon sens, l'intérêt supérieur de la patrie, ces notions semble-t-il abtraites qu'il invoque, le général De Gaulle les incarne à la perfection dans sa lutte pour redonner vie à la France, malgré tout, malgré la trahison du maréchal Pétain, malgré l'occupation allemande, et malgré surtout, dans le récit de ses mémoires, les embûches de ses propres alliés britanniques et américains, qui n'en manquent pas une pour lui mettre des bâtons dans les roues et l'écarter du conflit. Tout d'abord, il y a l'affaire Giraud, champion des Américains parce qu'il prétend ne pas se mêler de politique et n'agir qu'en militaire, et se soumet donc à leurs ordres, ce que De Gaulle, par honneur et par intérêt supérieur de la patrie toujours, refuse absolement, se considérant comme le chef d'un Etat français indépendant. Ensuite, il y a la résistance à rassembler autour de lui, en donnant une place mais une petite place aux communistes. Puis, il faut lancer les forces militaires françaises dans la guerre en sauvegardant là aussi son indépendance vis-à-vis du commandement allié. Bref, De Gaulle tient bon, se cabre souvent, ne transige pas sur les principes, agit en chieur magnifique face aux manoeuvres qui veulent l'écarter, et entre dans Paris fier et droit, comme son récit passionnant de la survie, au coeur de la barbarie et au sein d'un homme, du sens perdu de l'honneur.
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Un ouvrage très agréable à lire. Ce n'est évidement pas tout ce qu'il y a à retenir, mais le style rend la lecture très fluide.
Ce tome détaille les efforts d'organisation de la France Libre, la nécessaire unité qu'il a fallu construire, en composant avec des enjeux politiques et idéologiques.
Comme pour le premier tome, il est judicieux de prévoir un peu de documentation (avec internet c'est plus commode), pour resituer certains personnages ou lieux.
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De Gaulle a intitulé ce deuxième tome de ses mémoires de guerre "L'unité", pourtant combien elle était encore menacée pendant la période qu'il commente. Les américains voulaient se débarrasser de lui pour installer Giraud qui eut été à leur botte après la libération. Heureusement, ce n'était pas la même stature et De Gaulle a réussi à proclamer son gouvernement provisoire à temps. Ce tome met également en lumière les vexations qu'il a dû subir de la part des alliés, notamment sa mise à l'écart de la victoire alliée. Heureusement, il a pu sauver l'essentiel, la France.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
incipit :
Au troisième printemps de guerre, le destin rend son arrêt. Les jeux sont faits. La balance se renverse. Aux Etats-Unis, d'immenses ressources sont transformées en moyens de combat. La Russie s'est ressaisie ; on va le voir à Stalingrad. Les Britanniques parviennent à se rétablir en Egypte. La France Combattante grandit au-dedans et au-dehors. La résistance des peuples opprimés, notamment des Polonais, des Yougoslaves, des Grecs, prend une valeur militaire. Tandis que l'effort de l'Allemagne a atteint sa limite, que l'Italie se démoralise, que les Hongrois, les Roumains, les Bulgares, les Finlandais perdent leurs ultimes illusions, que l'Espagne et la Turquie s'affermissent dans leur neutralité, que, dans le Pacifique, est enrayée l'avance du Japon et renforcée la défense de la Chine, tout va porter les alliés à frapper au lieu de subir. Une action de grande envergure se prépare en Occident.
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Les hommes qui, au-dedans et au-dehors de chez nous, imagineraient que la France, une fois libérée, retrouvera la même figure, politique, sociale, morale, qu’ils lui ont naguère connue, commettraient une complète erreur. La France aura subi trop d’épreuves et elle aura trop appris sur son propre compte et sur le compte des autres pour n’être pas résolue à de profondes transformations. Elle veut faire en sorte que, demain, la souveraineté nationale puisse s’exercer entièrement, sans les déformations de l’intrigue et sans les pressions corruptrices d’aucune coalition d’intérêts particuliers. Elle veut que les hommes qu’elle chargera de la gouverner aient les moyens de le faire avec assez de force et de continuité pour imposer à tous, au-dedans, la puissance suprême de l’Etat et poursuivre, au-dehors, des desseins dignes d’elle. Elle veut que cesse un régime économique dans lequel les grandes sources de la richesse nationale échappaient à la nation, où les activités principales de la production et de la répartition se dérobaient à son contrôle, où la conduite des entreprises excluait la participation des organisations de travailleurs dont, cependant, elle dépendait. Elle veut que les biens de la France profitent à tous les Français, que sur ses terres, pourvues de tout ce qu’il faut pour procurer à chacun de ses fils un niveau de vie digne et sûr, complétées par un Empire fidèle et doté de vastes ressources, il ne puisse plus se trouver un homme ni une femme de bonne volonté qui ne soient assurés de vivre et de travailler dans des conditions honorables de salaire, d’alimentation, d’habitation, de loisirs, d’hygiène, de pouvoir multiplier, faire instruire, voir rire joyeusement leurs enfants.

[Extrait du discours prononcé par le général de Gaulle à la séance inaugurale de l’Assemblée consultative, le 3 novembre 1943, à Alger]
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Alors que des hommes et des femmes qui défendaient leur pays auront été, par dizaines de mille fusillés, par centaines de mille déportés dans des camps d’affreuse misère d’où il en reviendra bien peu, que des milliers de combattants des réseaux, des maquis, des groupes d’actions, considérés par l’ennemi comme en dehors des lois de la guerre, auront été abattus sur place, que d’innombrables meurtres, incendies, pillages, brutalités, auront en outre été commis, le tout à grand renfort de tortures et de trahisons et avec le concours direct de « ministres », fonctionnaires, policiers, miliciens, délateurs français ; alors que pendant des années, maints journaux, revues, livres, discours, auront prodigué les insultes à ceux qui se battent pour la France et les hommages à l’occupant…
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Dans sa lettre, Roosevelt formule, d’autre part, son appréciation sur moi-même et sur nos entretiens. « De Gaulle et moi, écrit-il, avons examiné, en gros, les sujets d’actualité. Mais nous avons causé, d’une manière approfondie de l’avenir de la France, de ses colonies, de la paix du monde, etc. quand il s’agit des problèmes futurs, il semble tout à fait « traitable », du moment que la France est traitée sur une base mondiale. Il est très susceptible en ce qui concerne l’honneur de la France. Mais je pense qu’il est essentiellement égoïste. » Je ne saurai jamais si Franklin Roosevelt a pensé que, dans les affaires concernant la France, Charles de Gaulle était égoïste pour la France ou bien pour lui.
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Comme je me dispose à partir, Georges Bidault s’écrie : « Mon général ! Voici, autour de vous, le Conseil national de la Résistance et le Comité parisien de la libération. Nous vous demandons de proclamer solennellement la République devant le peuple ici rassemblé. » Je réponds : « La République n’a jamais cessé d’être. La France Libre, la France Combattante, le Comité français de la libération nationale, l’ont, tour à tour, incorporée. Vichy fut toujours et demeure nul et non avenu. Moi-même suis le président du Gouvernement de la République. Pourquoi irais-je la proclamer ? »
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Vidéo de Charles de Gaulle
Une balade radiophonique dans la bibliothèque de Charles de Gaulle (France Culture / La Fabrique de l’histoire). Photographie : Bibliothèque du Président Charles de Gaulle à “La Boisserie”, Colombey-les-Deux-Églises, novembre 1979. • Crédits : PIERRE GUILLAUD / AFP -AFP. Une visite de la bibliothèque de Charles de Gaulle à Colombey-les-Deux-Églises, en compagnie d'Yves de Gaulle. Diffusion sur France Culture le 14 février 2017. Production : Emmanuel Laurentin. Yves de Gaulle, le petit-fils de Charles de Gaulle, a publié en 2014, chez Plon, “Un autre regard sur mon grand-père, Charles de Gaulle”, où il évoque toute la formation intellectuelle et toutes les discussions qu'il avait avec son grand-père, lesquelles se passaient principalement à La Boisserie.
Source : France Culture
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