L'honneur, le bon sens, l'intérêt supérieur de la patrie, ces notions semble-t-il abtraites qu'il invoque, le général
De Gaulle les incarne à la perfection dans sa lutte pour redonner vie à la France, malgré tout, malgré la trahison du maréchal Pétain, malgré l'occupation allemande, et malgré surtout, dans le récit de ses mémoires, les embûches de ses propres alliés britanniques et américains, qui n'en manquent pas une pour lui mettre des bâtons dans les roues et l'écarter du conflit. Tout d'abord, il y a l'affaire Giraud, champion des Américains parce qu'il prétend ne pas se mêler de politique et n'agir qu'en militaire, et se soumet donc à leurs ordres, ce que
De Gaulle, par honneur et par intérêt supérieur de la patrie toujours, refuse absolement, se considérant comme le chef d'un Etat français indépendant. Ensuite, il y a la résistance à rassembler autour de lui, en donnant une place mais une petite place aux communistes. Puis, il faut lancer les forces militaires françaises dans la guerre en sauvegardant là aussi son indépendance vis-à-vis du commandement allié. Bref,
De Gaulle tient bon, se cabre souvent, ne transige pas sur les principes, agit en chieur magnifique face aux manoeuvres qui veulent l'écarter, et entre dans Paris fier et droit, comme son récit passionnant de la survie, au coeur de la barbarie et au sein d'un homme, du sens perdu de l'honneur.