Cet ouvrage, écrit et dirigé par
Constance de Gaulmyn et
Olivier Rozenberg, sert de support à l'exposition sur
Simone Veil, qui aura lieu à la Mairie de Paris, de début mai à fin juillet 2021. Cette exposition est organisée avec des archives nationales et publiques ainsi qu'avec les archives privées de
Simone Veil. Elle retrace sa vie : sa petite enfance, son adolescence brisée par la déportation et puis son engagement dans la fonction pénitentiaire, dans l'action sociale et la politique.
Une longue vie consacrée à défendre ses idées, tout d'abord l'amélioration des conditions de vie des prisonniers ; sans être une féministe acharnée, elle agira pour la condition féminine en défendant plusieurs lois, tout d'abord celle pour l'accès à toutes à la contraception et dans la juste ligne, la loi sur l'accès à l'IVG en 1974.
Le document regroupe énormément d'archives personnelles de
Simone Veil, photos de famille, enfant, adulte, mais aussi les rapports, comptes-rendus écrits de sa main, ou corrigés. C'est une immersion dans toutes ses fonctions, tout d'abord de magistrate, puis de ministre de la santé, de présidente du Parlement européen, puis elle siège au Conseil Constitutionnel jusqu'en 2007 avant d'être élue à l'
Académie Française en 2008.
Le titre de cet ouvrage est la phrase qu'a prononcée
Jean d'Ormesson à la fin de son discours d'investiture.
A la fin du livre,
Simone Veil interviewée par
Annette Wieviorka nous raconte son difficile retour de déportation. le fait surtout de ne pouvoir se confier qu'à ceux qui comme elle avait connu l'horreur. La société n'arrivait pas ou ne voulait pas savoir ni entendre. Sa vie entière elle a combattu à changer les mentalités, tout d'abord en faisant reconnaître par l'administration son statut de déportée ainsi que pour sa famille morte en déportation. Puis par ses réparties au Dossier de l'écran en 1979 suite à la diffusion du film américain L'holocauste (mot employé avant La Shoah), ainsi que dans sa vie politique ou privée. Pour ceux qui s'en souviennent elle rétorque à des militants venus perturber un de ses meetings : « Vous ne me faites pas peur, pas peur du tout. J'ai survécu à pire que vous. Vous n'êtes que des SS aux petits pieds ».
Elle voulait témoigner, faire prendre conscience aux générations à venir de ce que ce génocide pouvait très bien être occulté, oublié et cela lui fait dire « Pourquoi aurions-nous consenti à tant d'efforts si cela ne servait à rien, si nous sommes muettes, si nous ne disons pas ce que c'était. »
Garder la mémoire présente et faire prendre conscience que rien n'est acquis, tout peut recommencer.
J'ai beaucoup apprécié, retrouver dans cette compilation d'archives et de documents une bonne partie du parcours de cette femme, pour laquelle j'ai énormément d'admiration. Une femme de conviction, qui malgré la souffrance et le malheur endurés a su se relever et combattre.
Merci à l'équipe de Babelio et aux Éditions Flammarion de m'avoir fait découvrir cet ouvrage par la dernière masse critique graphique.