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Je voudrais tout d'abord remercier Vanessa Gault de m'avoir proposé de lire et de commenter son livre.
J'avoue que j'ai beaucoup hésité avant de donner mon avis de lecteur ici. J'ai réalisé qu'il ne m'était pas du tout simple de me positionner d'un point de vue purement critique, dégagé et « objectif » par rapport à son livre (même si au fond je pense qu'il ne existe pas d'objectivité "absolue" en matière de critique littéraire : je considère qu'il s'agit, dans tous les cas, d'un point de vue plutôt subjectif).
Amis depuis peu à Babelio, nous ne nous sommes jamais rencontrés, et malgré tout, pour distants et virtuels que nos liens d'amitié puissent paraître à première vue, ceux-ci me semblent tout de même indiscutablement plus réels et tangibles que ceux que j'aurais pu entretenir avec un auteur dont j'aurais simplement emprunté un livre à la bibliothèque municipale!
Néanmoins, je me suis dit en fin de compte qu'il fallait pouvoir sortir de cette impasse, que je me devais (et à Vanessa aussi peut-être) de ne pas me dérober au jeu qu'on pratique habituellement ici, que je devais pouvoir le faire le plus sincèrement possible, sans faux-semblants et sans tomber dans le piège que justement ce récit cherche avec force à dénoncer... !
A la lecture de son livre, j'ai eu tout d'abord le sentiment d'une belle alchimie créée entre l'auteur et ses personnages. Il y a pour moi une sincérité et une générosité qui se dégagent naturellement du récit de Vanessa. Je pense que son livre plaira à de nombreux lecteurs : l'histoire est prenante, la narration est directe, fluide et sait d'emblée donner envie au lecteur d'accompagner Brandon dans sa quête de ses origines.
Malgré cela, et malgré la belle plume de Vanessa Gault que je salue au passage, je dois avouer que je n'ai pas été tout à fait convaincu par le développement de l'intrigue, celle-ci restant de mon point de vue un peu trop au service du propos qu'elle cherche à supporter et, à mon avis en tout cas, sans surprise. J'ai été aussi un peu dérangé par le fait que les pensées et les sentiments des personnages soient trop souvent exprimés sous la forme de soliloques où ceux-ci « se parlent » à eux-mêmes, utilisant à mon sens, de manière un peu insistante un discours direct et trop proche du langage oral (mais qui donnent d'autre part une sorte d'agilité et une fluidité au récit qui pourront, entre autres, plaire tout particulièrement, je pense, à un public lecteur plus jeune). Je n'y peux rien, en tant que lecteur, pour être véritablement séduit par un récit il me faut une narration avec plus d'ellipses narratives, plus de discours indirects, par moments juste des atmosphères, pas trop de paroles et de considérations, les silences des personnages étant alors autrement chargés de sens et d'émotions que les discours qu'ils s'adressent à eux-mêmes ou aux autres.
En tant qu'ami simplement, j'espère sincèrement, Vanessa, que tu ne seras pas trop déçue par ce billet. Ceci reste après tout, je tiens à le rappeler, un point de vue subjectif. D'autres nombreux billets d'ailleurs, que j'ai eu l'occasion de lire ici à propos de Jeu de Dupes, d'autres points de vue de lecteurs marquent clairement un total désaccord avec celui-ci. A chacun donc de se faire une opinion, son opinion !
Voilà, c'est fait !
Chers autres amis et éventuellement auteurs babeliens, sachez enfin que je ne suis pas, pour l'instant, très enclin à recommencer ce type d'expérience..!

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Jeu de dupes : Ce roman qui se lit avec plaisir, aborde plusieurs thèmes.
Dans l'impérieuse nécessité de retrouver un père qui a fuit une paternité annoncée, Brandon échafaude un plan qui lui permettra d'observer un certain André Dullin, seul indice délivré par sa mère Laetitia.
A la suite de quelques recherches, Brandon découvre un séminaire animé par un homonyme qui pourrait correspondre à l'objet de sa quête. Par opposition à sa mère humble et courageuse qui a tout sacrifié pour lui donner le meilleur, pour lui permettre de suivre des études et de côtoyer un autre milieu, Brandon imagine un père flamboyant, loin de la "médiocrité intellectuelle" du modèle maternel. Brandon ressent alors, une forme de pitié et de condescendance envers sa mère ainsi que du milieu dans lequel elle évolue.
Malgré lui il ne peut s'empêcher de penser qu'il a hérité de son père qu'il auréole dans son imaginaire de qualités supérieures. Qualités qui ne pouvaient être sacrifiées dans une vie médiocre. Avant même de le connaître il lui accorde des excuses, voire éclipse les valeurs avec lesquelles il a grandi.
Ce séminaire sera l'occasion de découvrir ce père recherché. Pour l'approcher il va mentir et s'inventer une vie et des études différentes. Ce mensonge en entraînera d'autres. Brandon est de plus en plus mal à l'aise avec ses contradictions.
Ce père fantasmé perd peu à peu de son éclat, jusqu'à dévoiler un personnage bien peu recommandable. Brandon fort heureusement ne sera pas seul pour assumer sa déception. Fort de l'amour des femmes de sa vie (sa petite amie qui saura lui pardonner ses mensonges et sa mère qu'il retrouve, culpabilisé d'avoir douté), il remettra en place le puzzle éparpillé de sa vie.
C'est un roman qui met en lumière le poids ressenti par les êtres en quête de leur identité. Mieux vaut savoir pour vivre les réalités.
Il aborde les mensonges et l'engrenage dont il est parfois difficile de sortir. Une vie sans mensonges serait idéale, mais bien impossible dans l'absolu. le tout en est la limite.
Enfin il aborde certaines formes de sélection sociale subjective liée aux apparences, notamment le choix des prénoms (Brandon, Kevin) connotés "populaires".
Pour ces raisons, hormis l'affection que l'on éprouve envers les personnages, ce roman pose des questions importantes et anodines de la vie quotidienne.
Merci à l'autrice qui nous entraîne dans les méandres de la réflexion.




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Jusqu'où peut-on aller dans le mensonge pour découvrir la vérité ? En quête d'identité, Brandon enquête sur un homme qu'il pense être son père… et se perd. En effet, se faisant passer pour un autre, il n'arrive non seulement pas à cerner cet homme fuyant éludant les questions et contournant les sujets de conversation, mais de plus il se retrouve à mentir à la fille qu'il aime. Enfant illégitime, étudiant brillant mais d'origine modeste méprisant la mère qui l'a pourtant élevé avec amour, Brandon s'imagine d'autres origines, entre colère et frustration. « C'est une déception, la première, peut-être, d'une longue série »…

Qui est réellement cet André Dulin qui prétend avoir fait des études de médecine et que l'on retrouve dans un amphi de la Sorbonne ? « Est-ce qu'il est vraiment prof ? Est-ce qu'il est médecin ? Est-ce qu'il est psy ? ». Ou juste un imposteur ? Plus Brandon cherche à comprendre, plus il se rend compte que « tout sonne faux chez cet homme ». Tout comme chez lui qui s'enferre dans ses mensonges… Ne vaut-il pas mieux que celui qu'il espionne depuis des mois ?

Certes Dulin est un homme médiocre. D'ailleurs « vaut-il vraiment la peine de le connaître, et de se faire connaître de lui ? », « Vaut-il mieux avoir un père escroc ou pas de père du tout ? ». Une chose est sûre : il est fatigant de faire semblant et Brandon aura à coeur de s'extirper de ses mensonges. de même, il cherche à changer sa nature profonde (« Tu t'écoutes parler ») afin de plaire à Margaux. Que Dulin soit son père ou non, il ne veut pas lui ressembler.

Ainsi, le récit est mené comme une investigation, avec sa touche de suspens, cependant c'est en réalité un roman d'initiation, celui d'un jeune homme qui se cherche des bases pour mieux se construire. J'ai apprécié l'emploi de la première personne qui nous immerge dans l'esprit du héros (et ponctuellement, de sa mère), cependant j'ai trouvé que l'autrice nous perdait trop souvent dans les méandres de pensées inutiles à l'intrigue et qui en cassaient le rythme. Malgré tout on sent bien l'évolution du personnage, qui perd en arrogance et gagne en profondeur, et l'issue de l'histoire conforte dans l'idée que l'on cherche souvent ailleurs ce que l'on a sous les yeux !
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