Snéfrou observe le ciel. Il est surpris de voir que le dieu-soleil Râ a déjà entamé sa course vers l’horizon et qu’il sera bientôt avalé par la déesse Nout. La plupart des gens qui se baignaient dans le Nil, où ils venaient porter des offrandes pour la fête, sont partis. Il ne reste plus que les jeunes. Merit-Neith et Hapouséneb, tout occupés à leurs activités respectives, n’ont pas remarqué qu’il se faisait tard.
— Il serait peut-être temps de rentrer, déclare Snéfrou. Nos parents vont s’inquiéter si nous ne sommes pas là au coucher du soleil.
— Tu as raison, approuve Merit-Neith. Maman va sûrement me faire une scène si je ne rentre pas bientôt. Elle s’en fait toujours pour rien.
Snéfrou et Merit-Neith se préparent à partir, alors qu’Hapouséneb continue de suivre quelque poisson du regard.
— Hapouséneb, dépêche-toi, insiste Snéfrou.
— Oui, oui, j’arrive, répond distraitement le jeune pêcheur, tout en s’enfonçant plus encore dans les papyrus et les roseaux.
Merit-Neith soupire d’exaspération en le regardant s’éloigner.
— Il va vraiment nous mettre en retard, si ça continue.
Tout à coup, Hapouséneb pousse un hurlement d’effroi. Alertés, Snéfrou et Merit-Neith se précipitent en direction de leur ami. Lorsqu’ils arrivent près de lui, ils sont figés par l’horreur de sa découverte.