AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3/5   1 notes
Résumé :
La France possède, depuis plus de huit siècles, une Épopée religieuse et nationale. Le plus ancien, le plus beau chant de cette Épopée est consacré à un héros dont l’Histoire parle peu, mais qui résume dans sa personnalité puissante les idées, la mission, la générosité et l’héroïsme antiques de la France. Roland, c’est la France faite homme. Il n’est pas d’histoire aussi historique que cette légende où toute la vie et tout le cœur de la France ont passé ; il n’est p... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après La Chanson de RolandVoir plus
Citations et extraits (55) Voir plus Ajouter une citation
CXIII
Marsile voit le martyre des siens. Il fait sonner ses cors et ses buccines, puis chevauche avec le ban de sa grande armée. En avant, chevauche un Sarrasin, Abisme : il n’y a plus félon dans sa troupe. Il est plein de vices et de grands crimes, il ne croit pas en Dieu, le fils de sainte Marie. Il est aussi noir que poix fondue ; mieux que tout l’or de Galice, il aime le meurtre et la traîtrise. Jamais nul ne le vit jouer ni rire. Mais il est vaillant et très téméraire, et c’est pourquoi il est cher au félon roi Marsile. Il porte son dragon, auquel se rallie la gent sarrasine. L’archevêque ne saurait guère l’aimer ; dès qu’il le voit, il désire le frapper. Tout bas il se dit à lui-même : « Ce Sarrasin me semble fort hérétique. Le mieux, de beaucoup, est que j’aille l’occire : jamais je n’aimai couard ni couardise. »
Commenter  J’apprécie          10
CXXVI
La bataille est merveilleuse et grande. Les Français y frappent des épieux brunis. Si vous eussiez vu tant de souffrance, tant d’hommes morts, blessés, ensanglantés ! Ils gisent l’un sur l’autre, face au ciel, face contre terre. Les Sarrasins ne peuvent l’endurer davantage : bon gré, mal gré ils vident le champ. Et les Francs, de vive force, leur ont donné la chasse.
Commenter  J’apprécie          30
CXXIV
Grandoine était preux et vaillant, puissant et hardi au combat. Au travers de sa voie, il a rencontré Roland. Jamais il ne l’a vu : il le reconnaît pourtant, à son fier visage, à son beau corps à son regard, à son allure : il a peur, il ne peut s’en défendre. Il veut fuir, mais vainement. Le comte le frappe d’un coup si merveilleux qu’il lui fend tout le heaume jusqu’au nasal, lui tranche le nez et la bouche et les dents, et tout le tronc, et le haubert aux bonnes mailles, et le pommeau et le troussequin d’argent de sa selle dorée, et profondément le dos de son cheval. Point de remède, il les a tués tous deux, et ceux d’Espagne gémissent tous. Les Français disent : « Notre garant frappe bien ! »
Commenter  J’apprécie          10
HISTOIRE d’un POËME NATIONAL

La France possède, depuis plus de huit siècles, une Épopée religieuse et nationale. Le plus ancien, le plus beau chant de cette Épopée est consacré à un héros dont l’Histoire parle peu, mais qui résume dans sa personnalité puissante les idées, la mission, la générosité et l’héroïsme antiques de la France. Roland, c’est la France faite homme. Il n’est pas d’histoire aussi historique que cette légende où toute la vie et tout le cœur de la France ont passé ; il n’est pas de chronique comparable au chant épique où cette légende s’est un jour condensée. Et ce chant, c’est le poëme dont nous allons parler.

Cette histoire, hélas ! ne sera pas toujours joyeuse à raconter. La vie d’un poëme ressemble quelque peu à celle d’un homme. Elle traverse sans doute des périodes de gloire et de lumière, mais aussi des phases d’ingratitude et d’oubli. C’est ce qui est arrivé à la Chanson de Roland, qui, tour à tour, a été l’objet d’une popularité légitime et d’un dédain immérité. Nous raconterons sa mauvaise comme sa bonne fortune. Ces pages consacrées à notre gloire, nous les écrivons au milieu des malheurs de la Patrie. Puissent les beaux vers de ce Chant national consoler ceux qui pleurent aujourd’hui sur leur pays ; puisse ce récit du passé nous rendre la confiance en l’avenir !
Commenter  J’apprécie          00
XCIII
Le neveu de Marsile — il a nom Aelroth — tout le premier chevauche devant l’armée. Il va disant sur nos Français de laides paroles : « Félons Français, aujourd’hui vous jouterez contre les nôtres. Il vous a trahis, celui qui vous avait en garde. Bien fou le roi, qui vous laissa aux ports ! En ce jour, douce France perdra sa louange, et Charles, le Magne, le bras droit de son corps. » Quand Roland l’entend, Dieu ! il en a une si grande douleur ! Il éperonne son cheval, le laisse courir à plein élan, va frapper Aelroth le plus fort qu’il peut. Il lui brise l’écu et lui déclôt le haubert, lui ouvre la poitrine, lui rompt les os, lui fend toute l’échine. De son épieu, il jette l’âme dehors. Il enfonce le fer fortement, ébranle le corps, à pleine hampe l’abat mort du cheval, et la nuque se brise en deux moitiés. Il ne laissera point, pourtant, de lui parler : « Non, fils de serf, Charles n’est pas fou, et jamais il n’aima trahir. Nous laisser aux ports, ce fut agir en preux. En ce jour douce France ne perdra point sa louange. Frappez, Français, le premier coup est nôtre. Le droit est devers nous, et sur ces félons le tort. »
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : littérature médiévaleVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (5) Voir plus



Quiz Voir plus

Oyez le parler médiéval !

Un destrier...

une catapulte
un cheval de bataille
un étendard

10 questions
1560 lecteurs ont répondu
Thèmes : moyen-âge , vocabulaire , littérature , culture générale , challenge , définitions , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}