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Claude Aziza (Éditeur scientifique)
EAN : 9782258088009
1060 pages
Omnibus (28/04/2011)
4.17/5   9 notes
Résumé :
"Monsieur, quoique vous soyez littérateur, vous devez avoir lu les Mille et une Nuits ?", demande au narrateur Schéhérazade dès qu'elle se présente à lui, au seuil de son salon, sur le ton de l'ironie, car nul n'est censé, dans les années 1840, ignorer l'œuvre qui remporte depuis plus d'un siècle un immense succès dans la traduction d'Antoine Galland.
Un feuilletoniste se voit contraint de raconter une histoire pour que Schéhérazade, dont l'inspiration s'est ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Gautier est un prosateur magnifique, peut-être trop pour qu'on puisse lire sans fatigue de longs romans de lui : la page scintille de mille beautés et l'on a de la peine à la tourner pour suivre les aventures du héros. La difficulté est surmontee dans le cas de ses contes et nouvelles, brefs par essence, ciselés comme des poèmes, où le romantisme fantastique est ironiquement exprimé, cité, retourné et malmené par un narrateur qui ne se prend jamais au sérieux. On sait que Gautier était un causeur hors pair : les contes nous donnent un écho lointain de ses récits.
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Cette histoire se passe il y a très longtemps.
On raconte qu'en ce temps-là,
Sharhyar était un roi puissant et respecté.
Mais cela ne l'empêcha pas d'être trahi et trompé par sa femme.
Ayant la certitude qu'on ne peut rien faire contre la ruse et la perfidie des femmes,
Sharhyar fit exécuter ses deux épouses et mille et un jeunes filles parmi ses esclaves.
Il décréta que chaque femme qu'il épouserait
N'aurait qu'un destin d'un jour et une nuit.
Il décima toutes les femmes de son royaume.
Bientôt, il ne resta plus que les filles de son vizir.

Shéhérazade,
La fille aînée, décida de défier son terrible destin.
Elle savait quelles sentences l'attendaient ;
Mais elle savait aussi qu'elle pouvait sauver l'espèce humaine.

Et son combat dura mille et une nuits...

Au matin de cette mille et unième nuit, l'imagination de Shéhérazade se trouva stérile... Consciente que sa tête serait mise à couper si elle n'enchantait plus le roi, elle partit, à la hâte, en quête de quelque feuilleton, de quelque nouvelle, qui pourrait combler les vingt-quatre heures d'un homme capable de n'être satisfait que de chimères.

C'est ainsi qu'elle rencontra Théophile Gautier, alors qu'il était vraiment peu disposé à écrire, puisque seule "fames facit poetridas picas" (seule "la faim transforme les poètes en pie") et qu'à ce moment il n'était pas dans le besoin.

Attendri cependant par la détresse de la jeune femme (et surtout par sa beauté), il lui dicta un conte qu'il avait imaginé.

C'est l'histoire de Mahmoud-Ben-Ahmed, "bien fait de sa personne, de visage régulier et de mine agréable, [...] qui avait formé le projet d'être l'amant d'une péri (génie, version féminine, de la mythologie arabo-persanne) ou tout au moins d'une princesse du sang royal".

Mahmoud résiste à tout autre convoitise, quelles que soient les prétendantes.

Un matin, alors qu'il se rend au bazar voisin, il surprend, derrière les rideaux de velours d'une litière, le visage dévoilé d'une fort belle dame.

Le voici épris de cette merveilleuse icône. Il n'aura de cesse que de lui donner corps.

Il parvient à retrouver la belle à laquelle il déclare, en vers, sa flamme nouvelle. Elle s'en laisse conter, et il apprend qu'elle n'est autre qu'Ayesha, la fille du calife. Transporté d'émotion, il se réjouit de n'avoir jamais dévié de son projet ! Il rimaille de plus belle, il ne cesse de versifier pour apprivoiser sa muse à laquelle, le nez dans ses ballades il déclame de précieuses galanteries, en oubliant de la contempler.

Lorsqu'enfin il relève la tête, Ayesha n'est plus la même. "C'est dommage qu'absorbé par la perfection de vos rimes allitérées, vous ne m'avez pas regardée tout à l'heure, vous auriez vu... ce que vous ne reverrez peut-être jamais plus. Votre voeu le plus cher s'est accompli devant vous sans que vous vous en soyez aperçu. Adieu, Mahmoud-Ben-Ahmed, qui ne vouliez aimer qu'une péri", lui déclare-t-elle en s'éclipsant à jamais.

Éperdu de la douleur de n'avoir pas su saisir sa chance, il ne s'aperçoit pas que Leila, une jeune et resplendissante esclave qu'il a recueillie pour lui éviter d'être tuée par son ancien maître, s'ingénie à lui rendre quelque joie de vivre et l'aime avec sincérité. Il ne sait, ce Mahmoud-Ben-Ahmed, ni donner, ni recevoir !

Lorsqu'enfin il condescendra à se défaire de ses chimères, il découvrira, médusé, qu'Ayesha, que Leila sont en réalité les différentes apparences de Boudroulboudour, une péri du premier ordre. Il épousera, aux yeux de tous, l'esclave Leila, mais c'est la fée, dans son coeur, qui le comblera de bonheur.

Théophile Gautier ne saura jamais si Shéhérazade eut la vie sauve grâce à ce mille et deuxième conte, mais la perspicacité de Sharhyar n'aurait-elle pas déjoué le sens profond de cette histoire ?
Lien : http://livresouverts.canalbl..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il ne serait peut-être pas inutile, pour rendre plus vraisemblable l'invraisemblable histoire que je vais raconter, d'appendre à mes lectrices qu'à cette époque j'étais en vérité un assez joli garçon. J'avais les yeux les plus beaux du monde : je le dis parce qu'on me l'a dit : un teint un peu plus frais que celui que j'ai maintenant, un vrai teint d'oeillet ; une chevelure brune et bouclée que j'ai encore, et dix-sept ans que je n'ai plus. Il ne me manquait qu'une jolie marraine pour faire un très passable Chérubin ; malheureusement la mienne avait cinquante-sept ans et trois dents, ce qui était trop d'un côté et pas assez de l'autre.

(Omphale ou la tapisserie amoureuse, p. 59)
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Le sommeil est comme le bonheur, il fuit quand on le cherche.
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Videos de Théophile Gautier (25) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Théophile Gautier
En 1834, Balzac imagine et commande une canne somptueuse à l'orfèvre parisien le Cointe. La « pomme » en or, finement ciselée des armoiries des Balzac d'Entraigues, qui n'ont aucun lien avec l'écrivain, est ornée d'une constellation de turquoises, offertes par sa bien-aimée Mme Hanska. Cette canne est excessive en tout, et très vite, elle fait sensation parmi journalistes et caricaturistes. C'est la signature excentrique de l'écrivain, la preuve visible et provocante de son énergie et de sa liberté, imposant sa prestance au milieu de la société des écrivains. Pour Charlotte Constant et Delphine de Girardin, amies De Balzac, la canne est investie d'un pouvoir magique…
Pour en savoir plus, rdv sur le site Les Essentiels de la BnF : https://c.bnf.fr/TRC
Crédits de la vidéo :
Direction éditoriale Armelle Pasco, cheffe du service des Éditions multimédias, BnF
Direction scientifique Jean-Didier Wagneur
Scénario, recherche iconographique et suivi de production Sophie Guindon, chargée d'édition multimédia, BnF
Réalisation Vagabondir
Enregistrement, musique et sound design Mathias Bourre et Andrea Perugini, Opixido
Voix Geert van Herwijnen
Crédits iconographiques Collections de la BnF
© Bibliothèque nationale de France
Images extérieures :
Projet d'éventail : l'apothéose De Balzac Grandville, dessinateur, entre 1835 et 1836 Maison de Balzac, BAL 1990.1 CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
La canne De Balzac Orfèvre le Cointe, 1834 Maison de Balzac, BAL 186 CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Sortie des ouvrières de la maison Paquin, rue de la Paix Béraud Jean (1849-1936) Localisation : Paris, musée Carnavalet, P1662 Photo © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
La pâtisserie Gloppe, avenue des Champs-Elysées Béraud Jean (1849-1936) Localisation : Paris, musée Carnavalet, P1733 Photo © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
Balzac à la canne Illustration pour Courtine, Balzac à table, Paris, Robert Laffont, 1976 Maison de Balzac, B2290 CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Balzac, croquis d'après nature Théophile Gautier, 1830 Maison de Balzac, BAL 333 CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Portrait-charge de Balzac Jean Pierre Dantan, sculpteur, 1835 Maison de Balzac, BAL 972 CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Honoré de Balzac Jean-Théodore Maurisset, graveur, 1839 Maison de Balzac, BAL 252 CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Balzac en canne Jean-Théodore Maurisset, graveur, 1839 Maison de Balzac, BAL 253 CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Comtesse Charlotte von Hardenberg Johann Heinrich Schroeder (Boris Wilnitsky) Droits réservés
Delphine Gay (Portrait de Delphine de Girardin) Louis Hersent, 1824 Musée de l'Histoire de France © Palais de Versailles, RF 481
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