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"La morte amoureuse" (1836) : que de richesses (notamment linguistiques) contenues dans ce conte ! L'argument ? Un narrateur (aujourd'hui accablé de ses soixante-et-dix années) se souvient de ses vingt ans : alors "apprenti-ratichon" tel le jeune tuberculeux du "Journal d'un curé de campagne" du film de Robert BRESSON (1951), adapté du roman de Georges BERNANOS (publié en 1936), disons que lui aussi n'a guère eu de chance en sa toute jeune vie... Tombant immédiatement amoureux d'une fidèle présente dans l'église lors de sa propre ordination. Il s'éloigne de cette (présumée) Belzébuth mais son amoureuse (transie) le rattrape jusqu'entre les murs moisis de sa première cure... L'épisode où le jeune Romuald précédé du Curé Sérapion (tous deux à dos de mule) se retourne une dernière fois sur sa cité de noviciat pour découvrir le palais de Clarimonde-la-Courtisane fait penser au départ du jeune lieutenant Drogo dans "Le Désert des Tartares" de Valerio ZURLINI (adapté du fameux roman éponyme de Dino BUZZATI, publié en 1940) : mêmes regrets, même promesse de nostalgie indicible... L'histoire d'amour durera trois ans. Trois ans à ne plus savoir démêler le rêve de la réalité. L'abbé Sérapion a l'oeil : en bon futur Abraham van Helsing (l'exorciste du fameux "Dracula"de Bram STOKER en1897), on ne la lui fait pas... La belle Clarimonde n'a qu'à rester à sa place, bien au fond de son tombeau... Pourtant elle est vraiment amoureuse, cette morte-là, et économise farouchement le sang de son petit protégé... Une histoire de femme-vampire, de goule, de "non-morte" — "Strigoï", comme disent les Transylvaniens ? Si l'on veut... Une belle histoire d'amour contrarié. Maîtrise et concision du style, habileté d'effets dramatiques soigneusement ménagés. Chapeau, l'artiste ! La nouvelle fantastique qu'on aurait également aimé écrire à nos 25 ans...
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Une fantastique très complexe comme l'est aussi toutes les affaires qui touchent à Dieu, des choses qu'on arrive toujours pas à expliquer, surtout l'acteur en soit un membre défenseur d'une religion, en ce qui nous concerne ici, c'est un beau et grand prêtre, l'homme, engagé dans une vie de chasteté à vie, et la sauce prend dans cette histoire quand Dieu et Satan décident de torturer l'âme de notre très cher prêtre nommé Romuald, sinon comment comprendre qu'une morte ait choisit un homme pour en être amoureuse qu'un prête, et que celui-ci s'affaiblisse dans sa chasteté en déclarant sa passion pour une morte, c'est une guerre des ténèbres, une lutte purement spirituel, et l'auteur de nous présenter l'histoire dans toute sa complexité...en tout cas, c'est beau à lire!
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le jour de son ordination , le jeune Romuald qui allait
prononcer le voeu de se consacrer entièrement à la vie
sacerdotale , voit pour la première fois de sa vie , debout
dans la salle , une très belle femme qui le fixait de façon
étrange et lui disait de ne pas prononcer le voeu .Est-ce une hallucination visuelle et sonore ?
Romuald a prononcé le voeu mais depuis ce jour fatal ,il ne connaîtra plus la paix de l' âme car il est obsédée par cette femme , Clarimonde de son nom .
" J' ai été pendant plus de trois ans le jouet d' une illusion
singulière et diabolique " . Romuald affirmait encore :" Mon existence s' était compliquée d' une existence nocturne entièrement différente ". Romuald qui vit écartelé entre une vie de prêtre et d' amoureux d' un vampire . Quel dilemme !
Théophile Gautier narre un récit qui n' est pas facile à
décrypter car il y introduit la religion et ce qui est profane .
Histoire à lire et se faire une opinion à soi .
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Brucolaque, empouse, spectre, yeux phosphoriques, goules, monade primitive...
Quelle bouffée de mots, de belles lettres, avec ces nouvelles de Théophile Gautier ! Un régal d'apprendre du vocabulaire (je reconnais que ceux-ci ne seront pas les plus faciles à recaser dans une discussion...)

Et quel amusement avec ces lectures.
Avec « La Morte Amoureuse », j'ai découvert ce curé, menant une double vie. le jour curé, la nuit ''il signor Romualdo'' amoureux d'une ''femme'' qui rechigne à mourir... Déjà c'était bien drôle, et quand l'auteur conclut avec ces mots : « Ne regardez jamais une femme, et marchez toujours les yeux fixés en terre, car, si chaste et si calme que vous soyez, il suffit d'une minute pour vous faire perdre l'éternité. », j'ai beaucoup aimé l'humour qui s'en dégageait.
Dans « Avatar », il est question d'esprits également. Qu'est-ce qui caractérise le plus un individu ? de quoi sommes nous constituer ? « Nous ne sommes que des formes, c'est l'esprit qui agite la masse. » Cette nouvelle est assez réjouissante car elle reflète les pensées de son époque, et ne manque pas d'ironie.
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Dans cette courte nouvelle, Théophile Gautier nous propose une version du vampire touchante et romantique. Il s'agit d'ailleurs davantage d'une histoire d'amour teintée de fantastique que d'une nouvelle horrifique.

Ce texte est très agréable à lire car il est fort bien écrit, concis et facile d'accès même pour les plus réfractaires au genre. Et Romuald et Clarimonde forment un couple émouvant car leur histoire d'amour est impossible (je suis une grande romantique ;-) ).

Le texte a cependant vieilli sur un point : sa vision extrêmement misogyne des femmes et de leur sexualité. Théophile Gautier charge la mule : les femmes sont des démons qui font perdre la tête aux hommes et les écartent du droit chemin, les transformant en brebis égarés.

« Ne regardez jamais une femme, et marchez toujours les yeux fixés en terre, car, si chaste et si calme que vous soyez, il suffit d'une minute pour vous faire perdre l'éternité. »

Autre époque...


CHALLENGE LE TOUR DU SCRABBLE EN 80 JOURS
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Des nouvelles mêlant amour et fantastique. Et toutes plaisantes à lire. Je trouve que Théophile Gautier mériterait un plus grand succès et une plus grande reconnaissance. Son aptitude à mélanger parfaitement les genres et un vocabulaire riche font de ce recueil de nouvelles, un des meilleurs que j'ai lu jusqu'à présent.
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Fantastique passion tourmentée

Théophile Gautier ou la quintessence du romantisme...

"Ses yeux étaient un poème dont chaque regard formait un chant."
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(...) le narrateur nous raconte l'histoire d'amour qu'il a vécu dans le passé avec Clarimonde, une mystérieuse femme dont la nature démoniaque semble suffisamment avérée pour qu'il subsiste un doute: cette aventure a-t-elle réellement eu lieu ou a-t-il rêvé?

Le récit est assez bref et est suivi, dans cette édition, d'un commentaire de texte et d'une description de l'oeuvre de l'auteur (à mon avis c'est un peu trop survolé, mais ça peut donner des pistes de travail à un collégien ou un lycéen qui étudierait ce texte).

L'histoire est assez classique dans sa construction: rencontre entre le héros et la créature, aventure mystérieuse qui en découle, libération de la victime par intercession divine. Là où le récit se différencie des autres du genre, c'est par la qualité de la plume de Gauthier. Les descriptions sont très belles, l'intrigue bien menée et les sentiments exprimés semblent justes. Comme le narrateur, on reste dans le doute: les évènements racontés ont-ils réellement eu lieu ou s'agit-il d'un rêve? La réponse n'est pas donnée et on peut choisir celle qu'on préfère.

On pourra regretter que l'image donnée de l'héroïne de l'histoire soit si négative. Bien que l'auteur nuance un peu son propos, on reste dans la vision catholique misogyne de la femme tentatrice et porteuse de péché.

Malgré ce léger bémol, La Morte amoureuse est une très bonne lecture, à dévorer d'une traite. Une bonne occasion de découvrir le style de l'auteur si les classiques vous font peur.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Une valeureuse équipe de deux passionnés de littérature qui cherche à relever le défi de mettre à la portée de tous des textes littéraires de grande qualité, cela mérite d'être salué et encouragé.
Surfant sur la vague de Folio qui a inauguré le concept avec ses livres à 2 euros, Yakabooks va peut-être rajeunir le catalogue et donner envie aux jeunes (et aussi aux autres) de revenir aux fondamentaux de la culture occidentale.
Le petit dossier didactique qui suit le texte replace l'oeuvre dans son contexte historique et culturel et fournit des informations de base à ceux qui voudraient davantage d'informations.
Avec cette longue nouvelle issue de la plume de Théophile Gautier, on plonge dans un univers fantastique cher aux romantiques noirs du 19ème siècle, ces jeunes auteurs épris de mystère et de surnaturel , en réaction au rationalisme d'une société industrielle en plein essor. La part belle est donnée aux sentiments, au merveilleux et à l'amour interdit.
Quoi de plus romantique que cet amour entre un jeune prêtre et une courtisane de haut vol, né au premier regard et d'une puissance telle que l'un comme l'autre vont renoncer à ce qui fait tout leur être pour vivre leur passion. Lui, laissera de côté le Dieu qu'il vénère et auquel il a décidé de consacrer sa vie, pour l'amour d'une femme. Elle , reviendra des rivages de la mort, pour vivre avec celui qui restera son unique amant.
Le vampirisme, revenu furieusement à la mode depuis une dizaine d'années, faisait déjà les délices de nos ancêtres et il suffit de se plonger dans ce texte pour s'en convaincre.
Si toutefois les thèmes restent identiques, l'écriture, elle ne l'est pas, et on ne peut que savourer la plume suprêmement élégante qui trousse cette histoire à lire idéalement en cette période où les morts vont revenir toquer à la porte des vivants pour réclamer des sucreries le soir d'Halloween.
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L'histoire : Romuald attendait avec impatience et exaltation le jour de son ordination comme prêtre. Mais ce jour-là n'est pas allé comme il le pensait, car dans l'église, il a aperçu Clarimonde, une femme plus belle qu'aucune autre, qu'il lui a semblé entendre dans son esprit, et dont il s'est immédiatement épris. Cependant, il va quand même devenir prêtre, et s'installer. Mais Clarimonde reviendra dans sa vie...



Mon avis : une courte nouvelle que j'ai écoutée au lieu de la lire. La langue en est belle, très XIXème siècle, et les repères moraux, eux aussi, sont très XIXème siècle, ainsi que la catégorie de genre du récit. Nous avons ici une histoire d'amour impossible qui aurait pu être un peu banale, qui se passe dans le quotidien ordinaire, mais à laquelle se mêle du fantastique, bien amené, inexplicable et sans résolution, quoiqu'une ébauche d'explication nous est contée (en restant fantastique). Quelques scènes vraiment amusantes, comme celle du cimetière avec son supérieur si à cheval sur les principes qui là, pour le coup, en met sérieusement un de côté (à nous d'en deviner les raisons...), sinon rien d'horrifique, ni de vraiment inquiétant, et en prime une petite touche d'exostisme juste ce qu'il faut ; en bref : un mélange de réalisme et d'onirisme très typique de l'époque, et très bien troussé. Bien lu en plus dans cette version, de manière vivante et calme, même si quelques hésitations déconcentrent un peu parfois.

Une petite nouvelle toute simple, délicieuse, qui se savoure comme un bonbon.
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
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