Sacountalâ, on ne l’a pas oublié, est, par sa mère, d’origine céleste. La nymphe Ménaca, dont elle est fille, vient à son secours dans ce moment suprême ; les cimes des arbres s’écartent, laissant passer des flots de lumière. Les apsaras descendent du ciel apportant des étoffes en toile de soleil et en gaz de lune ; des têtes de nymphes apparaissent à travers les interstices du feuillage. Les arbustes allongent leurs branches fleuries comme de petites mains portant des bijoux, des colliers d’or, des fils de perles.
Sa toilette finie, Sacountalâ se prosterne devant les déesses, les génies et les apsaras, qui remontent au ciel.
Anousouya, Priyamwada et les autres jeunes filles l’entourent et l’admirent en la voyant si belle ; certes, le roi Douchmanta ne peut manquer de la bien accueillir, malgré le sort jeté par l’ermite : n’est-elle pas d’ailleurs sous la protection des apsaras ?
Il est temps de partir. Sacountalâ fait ses adieux à ses compagnes, à son antilope, à ses plantes chéries, qu’elle embrasse tour à tour comme si c’étaient des êtres doués d’une âme.
Le sage Canoua, avec quelques brahmatcharis et Gautami, la gouvernante des jeunes prêtresses, accompagne Sacountalâ, qui, avant de s’éloigner, se retourne plusieurs fois et jette des baisers à ses amies.
Durwasas, qui veut contrarier l’influence salutaire de Canoua, son rival en sainteté, laisse prendre un peu d’avance au cortège, se revêt d’une robe de brahme, et sort à grands pas du même côté. Les jeunes filles, qui regrettent Sacountalâ, se groupent dans des poses abattues et mélancoliques.
Tout à coup, Durwasas paraît. Il fait un geste de vengeance, et appelle la reine.
Celle-ci, surprenant Sacountalâ seule avec le roi, s’abandonne à toute sa colère. Les autres femmes se joignent à elle comme un chœur irrité. Hamsati injurie et maltraite Sacountalâ, qui résiste et tombe à genoux ; mais la reine la repousse violemment : et Durwasas, qui se trouve devant elle, la fait reculer épouvantée ; « Je t’avais prédit le bûcher, » lui dit-il. Sur un geste de la reine, le bourreau parait avec ses aides, et elle ordonne qu’on inflige à Sacountalâ les supplices les plus affreux. Ils seront encore trop doux pour cette malheureuse, qui a tenté d’abuser la bonne foi royale. Sacountalâ la supplie d’avoir pitié ; la reine est inflexible. Elle cherche en vain le roi ; elle ne rencontre que l’implacable figure de Durwasas.
Les aides s’emparent d’elle, et le bourreau lui jette un voile noir sur la tête.
Sacountalâ, saisie d’une angoisse mortelle, tombe : on l’entraîne au supplice.
Tout le monde sort.
Hamsati, rayonnante et désormais sans rivale, s’asseoit sur le trône, à côté de Douchmanta, promenant fièrement ses regards autour d’elle. Quant au roi, Il est resté pensif, et il cherche à son doigt l’anneau royal, dont il aperçoit l’absence pour la première fois.
En 1834, Balzac imagine et commande une canne somptueuse à l'orfèvre parisien le Cointe.
La « pomme » en or, finement ciselée des armoiries des Balzac d'Entraigues, qui n'ont aucun lien avec l'écrivain, est ornée d'une constellation de turquoises, offertes par sa bien-aimée Mme Hanska.
Cette canne est excessive en tout, et très vite, elle fait sensation parmi journalistes et caricaturistes. C'est la signature excentrique de l'écrivain, la preuve visible et provocante de son énergie et de sa liberté, imposant sa prestance au milieu de la société des écrivains. Pour Charlotte Constant et Delphine de Girardin, amies De Balzac, la canne est investie d'un pouvoir magique…
Pour en savoir plus, rdv sur le site Les Essentiels de la BnF : https://c.bnf.fr/TRC
Crédits de la vidéo :
Direction éditoriale
Armelle Pasco, cheffe du service des Éditions multimédias, BnF
Direction scientifique
Jean-Didier Wagneur
Scénario, recherche iconographique et suivi de production
Sophie Guindon, chargée d'édition multimédia, BnF
Réalisation
Vagabondir
Enregistrement, musique et sound design
Mathias Bourre et Andrea Perugini, Opixido
Voix
Geert van Herwijnen
Crédits iconographiques
Collections de la BnF
© Bibliothèque nationale de France
Images extérieures :
Projet d'éventail : l'apothéose De Balzac
Grandville, dessinateur, entre 1835 et 1836
Maison de Balzac, BAL 1990.1
CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
La canne De Balzac
Orfèvre le Cointe, 1834
Maison de Balzac, BAL 186
CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Sortie des ouvrières de la maison Paquin, rue de la Paix
Béraud Jean (1849-1936)
Localisation : Paris, musée Carnavalet, P1662
Photo © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
La pâtisserie Gloppe, avenue des Champs-Elysées
Béraud Jean (1849-1936)
Localisation : Paris, musée Carnavalet, P1733
Photo © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
Balzac à la canne
Illustration pour Courtine, Balzac à table, Paris, Robert Laffont, 1976
Maison de Balzac, B2290
CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Balzac, croquis d'après nature
Théophile Gautier, 1830
Maison de Balzac, BAL 333
CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Portrait-charge de Balzac
Jean Pierre Dantan, sculpteur, 1835
Maison de Balzac, BAL 972
CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Honoré de Balzac
Jean-Théodore Maurisset, graveur, 1839
Maison de Balzac, BAL 252
CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Balzac en canne
Jean-Théodore Maurisset, graveur, 1839
Maison de Balzac, BAL 253
CCØ Paris Musées / Maison de Balzac
Comtesse Charlotte von Hardenberg
Johann Heinrich Schroeder (Boris Wilnitsky)
Droits réservés
Delphine Gay (Portrait de Delphine de Girardin)
Louis Hersent, 1824
Musée de l'Histoire de France
© Palais de Versailles, RF 481
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