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sur 741 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sept nouvelles, chacune dressant le portrait d'une personne qui "fend l'armure" pour se dévoiler. Sept personnes différentes, sept langues différentes, sept ambiances différentes. Les six premiers textes sont des bijoux d'intimité partagée !

Ma mémoire est une passoire... Mes notes me rappellent que j'ai lu cinq livres d'Anna Gavalda entre 2003 et 2015, dont "Ensemble c'est tout", comme tout le monde. Comme souvent, il ne me reste pas de souvenir précis de ces livres, mais juste l'envie de renouveler le plaisir d'entrer doucement dans l'intimité de quelques personnages en ouvrant de nouveau un livre de cet auteur.

J'ai donc abordé ma lecture avec une certaine attente et je n'ai pas été déçu !

Chaque texte est écrit à la première personne. Deux femmes et puis cinq hommes se racontent. Ils sont d'âges différents et de milieux différents. Chacun s'exprime dans sa langue de tous les jours. J'ai vu certains lecteurs dépités par la langue argotique de la vendeuse d'un magasin pour animaux qui ouvre le recueil. Il est vrai que je ne m'attendais pas non plus à ce style-là, mais porté par des a priori positifs, je suis passé outre et j'ai bien fait ! le style s'est avéré parfait pour ce personnage-là et l'auteur en change dès le texte suivant.

Donc, une vendeuse qui se fait draguer par un poète en se disant que ce serait un amour impossible, une jeune femme qui pleure son amour décédé et se lie à une inconnue qui s'ouvre à son contact, un camioneur qui accompagne son bon vieux chien dans sa fin de vie, un homme qui m'a fait fondre en racontant un repas au Mac Do, un père qui donne une belle leçon de tolérance, une magnifique relation remplie de non dits entre deux voisins de paliers, qui partagent leurs solitudes. Et je ne parle pas du dernier portrait, heureusement le plus court, auquel je n'ai pas du tout accroché.

Certains livres m'ont marqué par les sentiments qu'ils m'ont fait ressentir, qu'il s'agisse de tristesse, de joie, ou autre. Celui-ci est différent dans le sens où ce qui m'a marqué est plutôt d'avoir partagé l'intimité de quelques personnes. C'est le mouvement de dévoilement de chaque personne qui m'a touché, un peu comme si elle faisait de moi son confident, plus que m'a touché ce qu'elle dévoilait.

Ceci ne s'applique cependant pas exactement à "Mes points de vie" où l'on partage moins l'intimité du narrateur que celle de sont fils; ce texte m'a davantage séduit par la leçon de tolérance qu'il rapporte et que je vous laisse découvrir.
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Avec Fendre l'armure, Anna Gavalda, de sa plume précise et délicate, dessine de magnifiques portraits d'hommes et de femmes dans des moments de vulnérabilité et nous fait ressentir de belles émotions. Un vrai coup de coeur, franc et massif !

Anna Gavalda manie la langue française comme personne. Elle possède ce style, ce phrasé qui fait mouche, plein de poésie. C'est un art qui n'appartient qu'à elle, et la lecture de ses textes en est d'autant plus savoureuse. Je me suis encore régalée en lisant ce recueil. On est complètement en empathie avec les personnages, on arrive à percevoir leurs failles au plus près, on est dans la même pièce qu'eux, à côté d'eux. « Mon chien va mourir » est la nouvelle qui m'a le plus bouleversée. La thématique du deuil est abordée avec pudeur et justesse, et la carapace du routier brut de décoffrage qui s'effrite est excellemment rendue, sincère, émouvante, fracassante. J'en ai eu les larmes aux yeux. Il se dégage une telle tendresse dans chacune des nouvelles qu'on ne peut rester indifférent. J'ai adoré la malice de la nouvelle « Happy Meal », tellement bien écrite, fraîche, et dont la fin fait obligatoirement esquisser un sourire.
Chaque nouvelle met en scène des personnages à un moment charnière de leur vie, comme une page qui se tourne, comme une forme de renaissance, et il en ressort un magnifique message d'espoir.

Fendre l'armure est un recueil de nouvelles sur la vie « des vraies gens » comme le dit Anna Gavalda elle-même. Je recommande donc cette lecture aux personnes qui ont envie de lire et de ressentir de belles et vraies émotions. C'est un livre qui fait un bien fou ! On a l'impression qu'Anna Gavalda nous prend la main et nous dit tout bas que tout va bien aller, que l'on peut reprendre pied même si la vie nous submerge parfois.
Lien : https://thebookcarnival.blog..
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« Petit saint Georges d'un soir,
J'ai, et c'est là toute ma gloire,
Usé de mon seul jargon
Pour approcher ce dragon. »
Des nouvelles d'Anna Gavalda ! Enfin ! Sept, exactement. Dont deux qui m'ont fait pleurer, carrément.
« Une boutade chez les militaires qui dit: « À la caserne, on ne fait rien, mais on le fait très tôt et tous ensemble » »
Anna Gavalda, c'est celle qui a connu un succès assez démentiel en 1999 avec son premier recueil de nouvelles (« Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part »), puis la consécration avec le roman « Ensemble, c'est tout » en 2004 (il y avait eu aussi « Je l'aimais » en 2002. Plus une jolie carrière en littérature Jeunesse. Mais un grand succès, surtout populaire, devient très vite suspect, et il n'a pas manqué de zélateurs de la « l'»ittérature pour dénoncer tout le mal qu'ils en pensaient. Nunuche, mièvre, facile, j'en passe, elle a tout entendu, Anna Gavalda. Alors elle a changé de braquet, s'enfonçant dans une oralité qui sonnait désagréablement, elle a perdu quelques lecteurs, on n'en a plus trop entendu parler (elle a pourtant, entre autres, signé un traduction géniale du formidable « Stoner » de John Edward Williams). Ou du moins, moi je l'ai un peu perdue de vue.
« Intimité… le titre d'un magazine pour shampouineuses, non ? »
Et puis ce recueil, aujourd'hui. Ces nouvelles où un routier enterre son chien, où deux femmes échangent le temps d'une nuit sur la vérité la plus étincelante de leur condition humaine, où un chef d'entreprise rend hommage à son voisin par le prisme de leur appréciation commune des… chaussures, où un expert en assurances se montre le plus génial des pères (ma préférée, et de loin), entre autres. Dans son texte de présentation, fidèle à elle-même, elle assure avoir simplement suivi ses personnages qui se sont imposés et ont vécu leur vie dans sa tête, se « contentant » de mettre sa plume à leur service.
« Nous avons vécu comme si de rien n'était. Ou plutôt, rien n'était et j'ai vécu quand même. »
Malicieuse (ou revancharde, un peu, peut-être), elle débute par une nouvelle reprenant dès les premières phrases ce style oral qui lui a valu tant de défections, situation qu'elle retourne évidemment. J'ai été extrêmement touchée par l'ensemble de ces textes qui ont le don de mobiliser l'empathie comme rarement. Il y a, me semble-t-il, une volonté de simplicité qui vient farfouiller dans nos défenses et on se retrouve désarmé.
« Il est presque minuit. Je viens de me relire. 1394 mots. Deux heures à tâcheronner et tout un minibar pour sortir 1394 mots. Quel exploit. Et 1394 mots qui ne veulent rien dire en plus. Qui ne comprennent rien, qui n'expriment rien, qui répètent seulement :Ta gueule, Cailley-Ponthieu, ta gueule, va te coucher. Tu tournes autour du pot, tu délayes, tu fais le beau. Tu ne sais pas écrire. Tu ne sais pas t'exprimer. Tu es incapable d'exprimer le moindre sentiment, incapable. Tu n'as jamais su. Ça ne t'intéresse pas. Que c'est laborieux tout ça. Que c'est laborieux et que c'est prétentieux. »
Ca fait mal, et donc ça fait du bien. Vraiment du bien.
« Quant aux amis, parlons-en. Quels amis ? de quoi parlons-nous ? Je ne sais même pas comment ça se manufacture, un ami. Ça se conçoit? Ça se met au point? Ça se teste ? Ça se fait copier à moindre coût ? Ça se brevette? Bon. J'étais soûl. »
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D'habitude, je n'apprécie pas particulièrement les nouvelles comme genre littéraire. En général, je reste sur ma faim; je trouve que les histoires sont superficielles et pas assez longues pour qu'on s'attache aux personnages.

Pour Fendre l'armure, j'ai d'abord été attirée par la couverture, et une fois que j'ai vu que c'était Anna Gavalda à la manoeuvre, je n'ai pas pu m'empêcher de sélectionner ce bouquin.

Et bien, je revois ma copie.... Anna Gavalda a cette magie dans sa plume qui vous fait aimer les personnages dès les premières pages, parfois les premières lignes. C'est vrai avec ses romans, c'est vrai ici avec ses nouvelles.

Fendre l'armure, c'est une montagne russe émotionnelle. J'ai d'abord ri très franchement avec la première nouvelle et me voilà en larmes à la fin de la troisième. Chacune des histoires se concentre sur une petite tranche de vie, très courte dans le temps, et centrée sur ces moments intimes où on lâche prise, où on baisse la garde, où se fend l'armure...
Certaines nouvelles font plus réfléchir que d'autres, le lecteur se projettera plus facilement dans certaines situations mais toutes ces tranches de vie apportent une émotion, on ne peut y échapper.

Ça m'a carrément donné l'envie de relire un roman d'Anna Gavalda !
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Je n'avais pas cherché à lire les derniers romans de cet auteur mais j'avais beaucoup aimé "Ensemble c'est tout "et "La Consolante".
Ce sont les critiques du "Masque et la plume" sur France Inter qui m'ont donné envie de lire "Fendre l'armure".
Je l'ai emprunté dans les nouveautés de la médiathèque.
Il s'agit en fait d'un recueil de nouvelles.
On va dire que j'ai passé les deux premières que j'ai trouvées jolies, de belles histoires courtes d'amour et d'amitié.
La troisième "Mon chien va mourir" m'a fait pleurer...
A la fin de la quatrième je me suis dit que c'était vraiment une excellente nouvelle à chute.
J'ai trouvé la cinquième, qui aborde la question du handicap, superbe d'humanité et de tendresse et j'ai beaucoup ri en lisant les dialogues entre les frères à la fin.
J'ai adoré la belle relation qui se noue entre les personnages de la sixième nouvelle.
Quant à la septième qui se passe pendant un trajet en train, j'ai trouvé le début grossier et inintéressant, je n'ai pas trouvé le héros sympathique... mais elle est finalement bien tournée avec une morale comme dans les fables.
Bref, je vous recommande ce recueil aux textes variés comme autant de reflets de la société.
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Un de plus ajouter à ma liste.

Mais que cache cette auteure pour provoquer tant d'émotion. ...

J'ai sublimement aimé.

Un peu amère ces dernièrs temps car je ne trouvais pas de livres à lire , dans un magasin type centre commercial il etait la dernièr de son espèce.

J'apprécie le style de Galvada, son humour, sa tendresse. Des nouvelles rapides et subtiles comme je les aimes...

Merci à elle !
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Je remercie la librairie l'Intranquille de Besançon pour cette lecture.

Une couverture épurée et un titre percutant. « Fendre l'armure »
« Fendre l'armure » ou comment laisser entrevoir ses faiblesses. Baisser sa garde. Partager un secret. Abandonner sa réserve. Oublier le masque. Juste un instant. Une confidence. Un murmure. Une émotion.
« Fendre l'armure », c'est leur histoire – sept histoires qui pourraient chacune être la mienne, la vôtre. Celle de gens ordinaires, un jour cabossés, parfois malmenés, par une vie somme toute ordinaire. Ils sont vrais ces gens. Touchants, émouvants, attachants, mais jamais pathétiques. Anna Gavalda sait raconter. Sa plume nous emporte, du sourire aux larmes, sans démesure. Elle excelle.
La solitude, la lassitude, la souffrance morale sont la moelle de ces narrations.......
Lien : http://aufildeslivresblogetc..
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C'est drôle, mais j'ai le sentiment d'avoir rarement lu un aussi beau livre. Ça ne doit pas être tout à fait vrai mais c'est très loin d'être faux. Je ne sais pas vraiment si le terme de "livre" est adapté puisqu'il s'agit de nouvelles. Un recueil de nouvelles, voilà. C'est d'autant plus juste que du recueillement, c'est ce que j'ai ressenti en les lisant.

Ça n'est pas seulement à cause, ou plutôt grâce (et de la grâce, ces nouvelles en sont pleines) à ces moments de vie ou à ces personnages qui semblent encore plus vrais que s'ils l'étaient réellement. Et pourtant ça, c'est déjà grandiose, inaccessible à beaucoup de plumes, en tout cas à la mienne.

C'est aussi la façon dont Gavalda met le doigt sur ce qui fait de nous des êtres humains. Et là, c'est peut-être donné à encore moins de monde. Ça tient à un détail, fugace, fragile, anodin et tellement authentique que c'est bouleversant. Gavalda peut décrire des souliers, leur laçage, leur matière, leur patine, leurs semelles, avec tellement de poésie, de sensualité et de justesse qu'elle ne nous parle plus de souliers, elle nous parle de nous. Elle nous parle de nos solitudes, de notre besoin d'amour, de nos vulnérabilités et de ce qui nous rend beaux.

Et tout est juste : le ton, les images, le rythme, les sons. C'est une expérience hautement sensorielle, de lire Gavalda, c'est même plus que ça, ça vous transperce et ça vous réconforte tout à la fois. Oui, ça fend l'armure, ça fend le coeur aussi, et c'est bon.
Lien : https://ramona-lisa-reads.bl..
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Anna Gavalda figure incontestablement parmi mes trois auteurs français contemporains préférés. Son écriture poétique, si juste, m'émeut et m'émerveille.

La plupart de ses personnages mènent des existences ordinaires.
Ces hommes, ces femmes, ces jeunes gens pourraient être chacun de nous. Mais Anna Gavalda, par la magie des mots, révèle les petits moments de grâce, qui peuvent changer le cours des choses : une simple phrase, un regard, une attention portée à l'autre au moment où il en a besoin,...

Fendre l'Armure compte sept histoires. Je n'en raconterai aucune : il faut les lire, s'en délecter, s'en régaler car ce sont de petits bijoux. Toutes ont en commun la tendresse, l'humanité, la douceur que l'on s'évertue parfois à fuir ou à camoufler... jusqu'à ce qu'une rencontre, un petit événement, une discussion, ne vienne aider à fendre l'armure.
Comme dans ses romans et dans Des vies en mieux, autre recueil d'histoires (un peu plus longues), les personnages s'expriment avec leur langage, leur vécu, leurs tripes. Tous sont irrésistiblement attachants et nous donnent de magnifiques leçons d'humanité.

Je recommande à mille pour cent !!!
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Voilà bien longtemps que je n'avais pas lu un Gavalda. J'ai retrouvé le plaisir de la lire. En nouvelles en plus. le talent de se mettre à la fois dans la peau d'une veuve, d'un papa fou d'amour pour ses enfants, d'une bimbo, d'un routier fou de douleur.
Quelques unes de ces nouvelles m'ont tiré les larmes, tellement c'est la vraie vie. Vraiment un très bon moment de lecture.
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