Ce livre, écrit par un médecin américain, nous apporte une multitude d'indices, d'expériences, de témoignages et de réflexions sur la FIN DE VIE. Il nous rappelle tout d'abord que nous sommes mortels. Que la cause de notre fin de vie soit le très grand âge ou bien une maladie grave, comment nous autres, humains, pouvons nous aborder nos derniers mois, nos derniers jours, nos dernières heures, afin de VIVRE au mieux, physiquement, psychologiquement, affectivement et socialement, le temps qu'il nous reste ? A moins d'une mort brutale, pour nous mêmes ou nos proches, chacun de nous aura un jour à se poser ses questions...emplies d'éthique, de philosophie, de psychologie...et de beaucoup d'"humanitude", tout simplement. En tant que médecin, toutes ces questions m'ont renvoyé également à l'histoire de nombre de mes patients, ce qui a rajouté, pour moi, encore une dimension supplémentaire à cet ouvrage, davantage "professionnelle". En conclusion : lecture très intéressante sur un sujet difficile et délicat à l'heure actuelle dans notre société.
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Ce jour là, j'arpentais la médiathèque. Sur un présentoir se trouvait ce livre "Nous sommes tous mortels". Son épaisseur (presque 400 pages) m'a un peu rebuté, mais aborder la question de la fin de vie au moment ou ma maman entre dans un age avancé me semblait assez pertinent. Ceci étant, malgré l'annonce sur la première : "le médecin qui a bouleversé l'Amérique", le livre du dc Atul GAWANDE ne m'inspirait qu'un intérêt moyen, voir contraint.
Autant vous dire que le choc a été rude !
La ou je craignais un livre de professionnel, exposant les différents choix de manière clinique, ou neutre, j'ai eu le droit à un exposé détaillé de la fin de vie, de la maladie incurable. L'auteur se concentre sur les enjeux : que veut-on pour nos ascendants, quelles sont les alternatives ? Fort d'études, il démontre que certaines choix à priori illogiques sont pourtant les meilleurs.
C'est le livre d'un humaniste que l'on parcourt, qui n'élude aucun sujet difficile.
Je suis ressortie de cette lecture assez bouleversé, et pour tout dire heureux.
Heureux de cette lecture qui pourra peut-être m'être utile aux moments ou des choix cruciaux seront à prendre.
Je vous conseille très fortement ce livre.
Je vais terminer mon propos en vous citant les chapitres. Ils disent déjà beaucoup !
Intro
I - Autonomie
II - Quand les choses se gâtent
III - Dépendance
IV - Assistance
V - Une vie meilleure
VI - Lâcher prise
VII - Des conversations difficiles
VIII - Courage
Epilogue
Notes
Remerciements
Une dernière chose, et non des moindres : l'écritures est parfaite. le livre se lit très facilement. Si vous vous y plongez, vous serez émus.
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Peut-être du à ses origines indiennes, le Dr Gawande semble démontrer un très grand respect de la vie de l'homme mais, chose extrêmement rare chez ses professionnels il n'hésite pas à prendre la plus pour parler des détails du système de santé en général.
Livre à lire quand vous voyez, et vous voyez que certaines choses cloches dans nos centres aujourd'hui, il les confirme.
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Excellent. Nous concerne tous. Chacun devrait lire ce livre: comment vivre ce moment qui nous concerne tous: vieillir et mourir. de la remise en cause de la maison de retraite au développement des soins palliatifs. Comme tout le texte n'est construit sur sur des exemples vécus, ce n'est jamais austère ni ennuyant. Souvent émouvant. Mais on ressort de ce livre avec le sourire.
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En 1943, le psychologue Abraham Maslow a publié un article qui a fait grand bruit. Intitulé "A Theory of Human Motivation" ("Une théorie de la motivation humaine"), il établissait une hiérarchie des besoins humains. On la représente souvent sous forme d'une pyramide. A la base figurent nos besoins fondamentaux - les éléments essentiels à la survie physiologique (nourriture, eau et air, par exemple) et à la sécurité (loi, ordre et stabilité, notamment). A l'étage immédiatement supérieur, on trouve le besoin d'amour et d'appartenance. Le palier suivant est celui de la soif d'estime - la possibilité d'atteindre des objectifs personnels, de maîtriser des savoirs et des compétences, d'être reconnu et récompensé pour ses réalisations. Enfin, le sommet de la pyramide est occupé par ce que Maslow appelait le besoin de "réalisation de soi" - l'accomplissement personnel par la poursuite d'idéaux moraux et par la créativité en tant que telle.
"Aujourd'hui, plus de dix ans après avoir raconté pour la première fois l'histoire de M. Lazaroff, ce qui me frappe le plus n'est pas qu'il ait pris une mauvaise décision, mais que nous ayons tous évité soigneusement de lui exposer honnêtement la situation. Bien que nous n'ayons eu aucun mal à lui détailler les risques de telle ou telle solution, nous n'avons jamais abordé de front la réalité de sa maladie. Ses oncologues, ses radiothérapeutes, ses chirurgiens et d'autres médecins l'avaient tous vu à maintes reprises, au cours de longs mois de traitement, pour une affection qu'ils savaient incurables. Nous n'avons jamais eu le courage de discuter concrètement de sa situation générale ni des limites ultimes de nos capacités, pas plus que nous ne lui avons demandé ce qui comptait le plus pour lui alors qu'il approchait du terme de son existence.S'il vivait dans l'illusion, nous en faisions autant. Il était hospitalisé, partiellement paralysé à la suite d'un cancer qui s'était diffusé dans tout son corps. les chances qu'il puisse retrouver une vie ressemblant tant soit peu à celle qu'il avait menée, ne fut-ce que quelques semaines auparavant, étaient nulles. Et pourtant, nous étions manifestement incapables d'admettre cette réalité et de l'aider à y faire face. Nous ne lui avons offert ni vérité, ni réconfort, ni conseils. Nous n'avions qu'un traitement de plus à lui proposer. Peut-être pouvait-on en espérer un résultat satisfaisant ? (Introduction - P17)
Etre mortel, c'est devoir faire face aux contraintes de notre biologie, aux limites définies par nos gènes, nos cellules, notre chair et nos os.
Autrefois, nous aurions pu demander à un vieillard de nous expliquer le monde. Aujourd'hui, nous consultons Google et, dès que nous avons un problème d'ordinateur c'est à un adolescent que nous demandons l'aide.
La question financière n'y est pas étrangère - les revenus de gériatres et des généralistes sont partis les plus bas de la profession médicale. Par ailleurs, que nous l'admettions ou non, un grand nombre de médecin n'aiment pas s'occuper de personnes âgées.