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EAN : 9782757870860
456 pages
Points (10/01/2019)
3.55/5   176 notes
Résumé :
Derrière ce titre ironique, Roxane Gay développe une réflexion révolutionnaire et bienvenue sur l'état actuel du féminisme. Lassée des prises de position parfois trop clivantes de certaines organisations féministes, elle rappelle que la défense de l'égalité des sexes ne dispense pas d'assumer ses contradictions. On peut aimer la télé-réalité, se peindre les ongles en rose et revendiquer le fait d'être féministe. En se fondant sur sa propre histoire de femme noire da... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
3,55

sur 176 notes
Pour commencer, un grand merci à Babelio et aux éditions Points pour ce partenariat.
Je suis très sensible aux couvertures, à la qualité d'impression et de mise en page, même (et surtout !) pour les poches, et les éditions Points me déçoivent rarement sur cet aspect.
La couverture est jolie oui, avec un portrait de l'auteur, une femme forte, indépendante et féministe les yeux au ciel dans une pose «étourdie-rigolote » sensée refléter son propos; Ok donc pour la photo. Par contre, ce bandeau rose bonbon... c'est pas mon truc à la base le coup du bandeau (à ce sujet, je vous invite à (re)découvrir l'excellente enquête Babelio sur les jaquettes et autres bandeaux ici : https://babelio.wordpress.com/2018/10/15/couvertures-quatriemes-de-couvertures-bandeaux-quen-pensent-les-lecteurs/ )
mais franchement ? Rose bonbon ?!
Si l'auteure dit adorer cette couleur, c'est quand même très premier degré, non ?!
Elle en parle d'ailleurs très bien p.243 « Les jaquettes sont souvent caractérisées par des couleurs pastel, des silhouettes de femmes élégamment vêtues ou quelques parties de leur corps étalés de façon ambiguë. [...] En tant qu'écrivains, nous n'avons que peu de contrôle sur la façon dont s'organise le marketing de nos livres ou sur les jaquettes dont on les affuble. Et soyons clairs : la « fiction féminine » et le design souvent mièvre des couvertures qui l'accompagne résultent de choix de marketing destinés à embrasser le sujet du livre, ou son auteur, ou les deux. Nous sommes dépendants de ces catégories arbitraires, qui de bien des façons sont insultantes envers les hommes, les femmes et l'écriture. »
CQFD...

Sur le fond, c'est intéressant et raconté de manière sympathique avec des exemples puisés dans la vie de l'auteure ou dans la culture populaire, et exposés avec humour et sincérité.
Sans être révolutionnaire, le propos de Roxane Gay est important : elle nous parle de culture du viol, omniprésent dans les médias, des connotations négatives associées systématiquement a tout ce qui est féminin, des discriminations faites aux femmes issus de minorités (noires, transgenres, grosses, etc.) parfois par les femmes elles-mêmes. Elle insiste d'ailleurs sur l'importance de la solidarité entre les femmes, relève le peu d'intérêt des débats sur le genre, accuse la sphère publique (lois, opinions, débats) d'être intrusive lorsqu'il s'agit de la vie ou des choix des femmes, etc.
Une bonne piqûre de rappel donc.
Avec cependant quelques bémols qui m'ont empêchés d'apprécier pleinement cette lecture (en dehors de l'affreux bandeau) :
La langue, tout d'abord, un parler théâtral façon one woman show, très courant dans les essais anglo-saxons mais que je trouve personnellement un peu fatiguant à la longue (il y a tout de même 400 pages !)
Ensuite il y a un problème de références. On ne connaît pas la grande majorité des séries télévisées, publicités, livres, spectacles d'humoristes, journaux etc. qui sont cités.
(Ça n'a l'air de rien mais imaginez un livre qui s'appuierait, pour illustrer son propos, sur le dernier spectacle de Jean Marie Bigard, les émissions de Cyril Hanouna, des livres pour enfants comme Martine à la plage ou encore la série télé Hélène et les garçons. Maintenant imaginez qu'un japonais lise ce livre...)
Ce décalage culturel rend finalement ce genre de livre difficiles à exporter car toutes ces références à la culture populaire américaine finit par noyer le lecteur (non américain) qui n'y comprend plus rien. Et c'est très frustrant !

Une petite déception qui n'engage bien sûr que moi, aussi je vous invite à vous faire votre propre idée en le lisant. Car, bonne ou mauvaise, de toutes nationalités, cultures, couleurs, que vous soyez féminine ou pas... peu importe, Soyez féministe !

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Ce livre est un recueil d'articles et d'essais que l'auteure a recueilli dans différents médias. On y parle de féminisme, de racisme, d'homophobie, de politique... Mais aussi de séries, de livres, d'actualités et surtout l'auteure nous fait part de son enfance, de son expérience comme femme de couleur en Amérique. Elle revendique haut et fort le droit d'être une Bad Feminist c'est à dire une femme avec ses imperfections, ses différences mais tout compte fait humaine! C'est pour quoi elle parle de "mauvais" féminisme. Pourquoi il n'y aurait qu'un seul féminisme et non plusieurs? L'essentiel n'est-il pas la finalité? Vous l'aurez compris, elle nous parle de féminisme mais pas que... Il est d'ailleurs dommage que certaines parties soient bien trop longues et aurait pu être abrégées afin d'aller à l'essentiel... (...)

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Challenge Plumes Féminines

Peu connue encore en France (en dehors des réseaux féministes), Roxanne Gay gagnerait à l'être. Sa finesse d'analyse à propos de l'image des femmes qui est véhiculée par les médias, les films, les séries et leurs funestes conséquences font réfléchir sur ce que nous acceptons de regarder et d'encenser. Les Etats-Unis étant ce qu'ils sont au niveau du droit pour les femmes de disposer de leurs corps, elle rappelle que lorsqu'il y a législation, cela signifie que l'objet de la loi est dans le domaine public. Donc le corps des femmes et ce qu'elles en font est public. Et dans le cas, présent, ce n'est pas une force pour elles, mais une faiblesse : leurs droits sont révocables à tout instant si elles n'y sont pas attentives (sans parler du coût, dans un pays sans couverture sociale), et surtout elle rappelle que l'illégalité n'a JAMAIS empêché les femmes d'avorter ; simplement, elles se mettent en danger. de plus, elle parle depuis une intersection : féministe et noire. Ce qui rend encore plus sensible certains sujet dont la contraception ou l'accès aux soins ou aux représentations dans les médias grands public. C'est très gênant de se rendre compte que les noirs sont cantonnés à certains rôles, peu importe leur talent à l'écran ou sur scène (la problématique émerge enfin sur a scène publique en France également. Voir Noir n'est pas un métier)
Et elle est en colère : elle en appelle à notre responsabilité, à assumer les conséquences de ce que nous faisons. Une blague sur le viol banalise, le viol, ce que ne semble pas comprendre certains "humoristes". Et à accepter nos contradictions : oui on peut être féministe et aimer la télé-réalité ; il faut être conscient de ce qu'on regarde et ce que cela révèle de notre société (un exemple parmi d'autre). Elle est en colère, mais sans que cela paralyse sa capacité d'analyse. Elle écrit pour ne pas hurler (enfin, c'est ce que j'ai ressenti). Elle écrit parce que nous devons savoir comment le système patriarcal perdure. Et qu'elle parle des Etats-Unis n'est pas un problème : les problématiques se recouvrent.
Etre féministe, c'est comme être humain : nous ne sommes pas un bloc cohérent.
Roxanne Gay : good feminist and good human being.
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La première chose à (re-)préciser concernant ce livre, c'est qu'il ne s'agit pas d'un essai (c'est sous ce tag que le référence par exemple LivrAddict). Les textes rassemblés ici sont très différents les uns des autres, assez brefs, et s'ils sont classés plus ou moins par genres, n'ont pas réellement de lien entre eux, si ce n'est le point de vue de l'autrice sur les questions traitées. Il n'y a pas réellement de ligne directrice. Ici, on est à mi-chemin entre les textes critiques (de livres, de films, de personnes, d'évènements) et le témoignage. L'autrice nous fait part de ses expériences personnelles et de ses avis, ce qui est tout à fait légitime et intéressant, mais ce n'est clairement pas un essai et c'est une erreur de présenter ce livre de cette façon, tout comme ce serait une erreur de lire ce livre en espérant y trouver un essai.

Il est question ici de féminisme, en particulier de féminisme intersectionnel, d'homophobie, de sexisme, de violences sexuelles et de bien d'autres sujets. Là où je rejoins Roxanne Gay dans son propos, c'est que moi aussi j'en ai marre d'entendre des femmes dire « je ne suis pas féministe ». A moins que vous pensiez que les hommes doivent avoir plus de droits que vous uniquement parce qu'ils sont des hommes, vous êtes, de facto, féministes. Je ne développerai pas davantage le sujet, je suis ici pour parler d'un livre et pas des trucs qui m'énervent ^^

Ce livre se retrouve dans un billet consacré à des lectures oubliables pour plusieurs raisons. La première est que je l'ai trouvé assez fouillis. Ce genre de recueils me donne l'impression de constamment sauter du coq à l'âne et de ne pas vraiment développer suffisamment les sujets abordés.

Ensuite le point de vue est celui d'une femme afro-américaine, ce qui est tout à fait intéressant et respectable, mais ce point de vue est construit uniquement en opposition « aux Blancs » et en cela elle fait exactement ce qu'elle reproche aux autres: séparer le monde en deux catégories, d'une part (les « latinos » sont mentionnés une ou deux fois, le reste du monde peut aller se rhabiller, à l'exception des voisins coréens qu'elle cite une fois à titre d'anecdote); et d'autre part construire son identité et sa réflexion presque uniquement en fonction de cette dualité. J'ajouterai qu'à l'exception de la Suède, qui n'est citée qu'à titre de contre-exemple (et l'autrice ne tient pas compte des différences culturelles ni du contexte social pour développer sa réflexion), il n'est question que des Etats-Unis.

Ce qui pose un autre problème pour le lecteur non-états-unien: les références culturelles, sociales et liées à l'actualité (d'avant la publication en 2014, en plus) m'étaient pour beaucoup d'entre elles inconnues. Si tout le monde peut saisir de quoi il est question quand on parle de 50 nuances de Grey ou de Hunger Games, ce n'est pas le cas pour des comiques de stand-up, des films « de niche » jamais diffusés chez nous ou ce genre de références.

Pour finir, depuis la publication de ce livre, le mouvement #Metoo et bien d'autres sont passés par là , ce qui fait qu'il est à mon avis dépassé, daté.

Cependant, il y a de très bonnes choses dans ce livre, en particulier sur les violences faites aux femmes, les questions de genre et de « race » (je le mets toujours entre guillemets, parce que je ne crois pas à cette notion). La plume, pleine d'humour et de sarcasme, est assez agréable.

Pour tous ces aspects, ce livre vaut la peine d'être lu. Mais je pense l'oublier assez vite: trop fouillis, trop long, trop daté et trop américano-centré (trop Roxane-Gay-centré, en fait) pour moi.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Ce livre est un recueil de chroniques écrites par Roxanne Gay dans les médias états-uniens.
Dans ses chroniques, l'autrice questionne l'actualité et la société et offre des analyses et des remises en cause extrêmement profondes, intelligentes et contemporaines. Roxanne Gay est une femme noire de forte corpulence, d'une quarantaine d'années, détentrice d'un doctorat et professeure d'université. Elle est également très présente dans les médias et les réseaux sociaux, qu'elle maîtrise parfaitement.
Et c'est donc à travers tous ces prismes qu'elle entreprend de remettre en perspective les problèmes de la société états-unienne - mais finalement valable aussi chez nous, ce type de problématiques étant malheureusement universel - : le patriarcat et le combat pour l'égalité (je recommande la lecture du chapitre sur le contrôle de la liberté des femmes à la procréation uniquement géré par les hommes, et les raisons de ce contrôle), mais aussi la dictature de la minceur et la discrimination fait aux personnes souffrant d'obésité, la « culture" du viol, la discrimination raciale, les enfants, etc.
On m'avait présenté ce livre comme le « livre culte des années 2020 », ou autre bandeau commercial du même type, ce que je déteste d'emblée.
C'est un vrai livre, documenté, qui mélange les vraies analyses avec les réflexions personnelles et les exemples contemporains connus de tous. En ce sens, cet ouvrage est bien plus intéressant et percutant qu'un long discours sur les droits des minorités et des femmes (les femmes ne sont pas une minorité, je rappelle).
En fait ce n'est pas une oeuvre culte. C'est une oeuvre essentielle pour comprendre le monde et je me réserve la possibilité de le relire car je pense qu'il est nécessaire de reprendre plusieurs fois la plupart des articles pour bien comprendre tous les rouages du pouvoir et les mythes de domination qui l'accompagnent.
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critiques presse (2)
Actualitte
09 avril 2018
Avec son livre Bad Feminist, Roxane Gay a provoqué en 2014 un véritable raz de marée. Romancière et professeure, elle avait alors décidé d’explorer ce qu’est le féminisme. Sans complaisance.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Bibliobs
26 mars 2018
Dans le galvanisant "Bad Feminist", déjà culte aux Etats-Unis, la romancière livre sa propre conception du féminisme.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Si je vous parlais de ma méthode de contraception - je la recommande sans hésiter-, vous me prendriez un peu pour une folle. Je dirai simplement que je prendrai la pilule tous les jours quand les hommes pourront faire la même chose. On devrait tous être dans le même bateau, non ? Un des moments que je préfère, à un certain stade d'une relation, c'est quand un type me demande d'une voix pleine d'espoir : " Tu prends la pilule ?" Je réponds simplement : "Non, et toi ?".
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Je viens d’une famille aimante, où nous sommes très proches les uns des autres, une famille pas parfaite mais géniale. Mes parents ont toujours fait partie de ma vie, même lorsque je les ai repoussés. Je n’ai pas manqué de grand-chose. L’une de mes plus grandes faiblesses, une faiblesse dont j’ai toujours eu honte, c’est que j’ai toujours été solitaire. J’ai eu du mal à me faire des amis parce que je peux être assez gauche, parce que je suis bizarre et parce que je vis dans ma tête. Quand j’étais petite, nous déménagions beaucoup, alors je n’ai jamais vraiment eu le temps d’apprendre à connaître ces nouveaux endroits, sans parler de nouvelles personnes. La solitude m’était familière, et elle a fait de moi ce puits sans fond de désir, ouvert et béant, désespérant de trouver quelque chose pour le remplir.
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Les opinions occidentales sur le Hijab ou la Bourqa sont plutôt sans intérêt. Nous n’avons pas à décider de ce qui opprime ou non les femmes musulmanes à leur place, si imbus de nous-mêmes que nous soyons.
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Parfois, une personne cruelle ou sans-gêne va me demander comment je suis devenue aussi grosse. On veut savoir pourquoi. « Tu es si intelligente », disent-ils, comme si la bêtise était la seule façon d’expliquer l’obésité. Et bien sûr il y a la remarque sur mon si joli visage, comme c’est dommage de le gâcher ainsi. Je ne sais jamais quoi répondre à ces gens. Certes, il y a la vérité. Une chose s’est produite, puis une autre, et c’était atroce et je savais que je ne voulais pas que ces deux choses se reproduisent, et manger me faisait me sentir en sécurité. C’est délicieux, les frites, et en plus je suis feignante de nature, ce qui n’aide pas. Je ne sais jamais ce que je suis censée dire, alors la plupart du temps je ne dis rien. Je ne partage pas ma catharsis avec ces inquisiteurs. (p.175-176)
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J'ai appris à distinguer le féminisme du Féminisme ou des Féministes ou de l'idée même d'un Féminisme Fondamental : un féminisme authentique censé dominer toute la gent féminine. Il m'a été facile d'embrasser ce mouvement quand je me suis rendu compte qu'il défendait l'égalité des genres dans tous les domaines, tout en faisant l'effort de respecter l'intersectionnalité [= concept qui refuse la hiérarchisation des catégories sociales en terme de sexe / genre, classe, race, ethnicité, âge, handicap et orientation sexuelle. Ce concept désigne la situation de personnes subissant simultanément plusieurs formes de discrimination], de prendre en compte tous les facteurs qui influencent ce que nous sommes et la façon dont nous évoluons dans le monde. (p.12-13)
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