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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pas facile d'être un écrivain, surtout si l'on a connu une fois le succès et que l'on est en manque d'inspiration ! Sur les conseils de son éditeur, David Binder s'est décidé à écrire un roman de terreur, histoire de relancer la machine à écrire des histoires. Pour se mettre dans l'ambiance, il décide de s'installer, avec sa femme enceinte et sa petite fille, dans une propriété qui a très mauvaise réputation. Elle aurait été le théâtre de meurtres et de démence, et l'habitat d'esprit frappeurs et farceurs, à l'humour très noir.

Petite soeur la mort est un roman agréable à lire mais difficile à classer : il oscille entre plusieurs plusieurs registres, une pour chaque période de l'histoire (il y en a trois), du roman d'horreur a proprement parler au roman de maisons hantées comportant son lot de poltergeists et autres fantômes venus réclamer la santé mentale des hôtes de la-dite maison, et le fantastique "plus classique", pour la partie moderne. Bien entendu, la découverte et la compréhension par le lecteur des évènements passés créent une tension non négligeable, et font anticiper le pire pour les personnages de la période moderne, dont l'étonnant David Binder. Il est étonnant, ce garçon, d'abord parce qu'il n'est pas vraiment sympathique ; pour un écrivain, il manque sérieusement d'empathie, et puis sa fascination pour le passé et le mystère du domaine Beale, qui lui importe bien plus que sa femme ou ses enfants, frôle la manie furieuse.
Personnellement, j'ai trouvé qu'il y avait un peu trop de mélange de genres, du coup, ce livre a un peu de mal à se positionner franchement sur un registre principal ; les attentes du lecteur sont malmenées et souvent déçues : l'histoire manque souvent d'un peu de tension ou d'horreur. On est bien loin du Shining de S. King, même si le sujet aurait pu y faire penser ! J'ai trouvé en revanche quelques rapprochement avec l'univers d'H.P. Lovecraft, dont William Gay, nous dit l'excellente et alléchante préface de Tom Franklin (il faut lire le retour de Silas Jones si vous en avez l'occasion !) était fan, avec une ambiance assez gothique et l'absence de sens des puissances obscures hantent des lieux sans objectif ni finalité. D'ailleurs, en lisant la dernière ligne de ce livre, on ne connaitra pas pour autant le dernier mot de cette histoire !
Ceci dit, reste la très belle écriture de W. Gay, assez atypique pour ce type d'ouvrage, et que je rapprocherais de celle de ses amis et pairs : Ron Rash, Tom Franklin, etc. Petite soeur la mort est une belle découverte qui me donne l'envie de découvrir d'autres livres de cet auteur et pour laquelle je remercie Babelio et les éditions du Seuil.
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J'avais lu et adoré La Mort au crépuscule et La Demeure éternelle, j'avais donc hâte de dévorer ce nouveau livre !

Ce roman est assez différent des deux autres, si les précédents sont dans la veine du roman noir, ici il s'agit plus d'une histoire gothique, d'un roman d'horreur. Ne soyez pas effrayé : William Gay maîtrise parfaitement ce style et réussit même à nous surprendre avec ce récit. J'ai été captivée dès les premières lignes et ce notamment parce que l'auteur décide de remonter dans le temps et de nous raconter un événement qui se déroule au XVIIIème siècle pour progresser vers la fin du XXème. le lecteur se demande dès lors : quel est le lien entre ces différents moments ? le suspens est déjà là : le lecteur est pris au piège.

David Binder est un jeune auteur qui n'a plus l'inspiration et décide dès lors d'écrire un roman fantastique sur l'histoire vraie d'un fantôme... C'est un récit noir, qui doit se lire absolument la nuit pour s'imprégner de l'atmosphère, des odeurs, des lieux, des phénomènes surnaturels. Il y a du Stephen King et du Henry James dans ce roman. Tout est parfaitement en place pour vous faire sursauter au moindre bruit.

Tout en dépeignant une histoire sombre, l'auteur réussit aussi à y apporter cette étincelle propre aux grands classiques. Un style épuré, accrocheur où les dialogues sont intégrés aux descriptions sans aucune séparation. C'est un livre qui se lit d'une seule traite !

En définitive, Cadre Noir frappe fort avec ce livre !
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David Binder, sa femme Corrie et leur enfant déménagent dans le Tennessee car David souhaite écrire un roman sur l'histoire d'une maison. Il serait apparemment question de fantômes, d'esprits, de meurtres…
Petite soeur la mort est avant tout un roman d'ambiance. Il n'y a pas vraiment d'action, nous suivons la vie quotidienne d'une famille vivant dans une maison chargée d'histoires. Elles sont loin d'être joyeuses, elles sont même dramatiques.

Le récit propose une narration évoluant dans le temps, entre passé et présent (le présent du roman étant l'année 1982). Soyons clair : les bonds dans le temps ne se comptent pas en heures ou en jours, mais plutôt en années. Ainsi le premier chapitre s'intitule : « Une plantation du Tennessee, vers l'année 1785 », le deuxième : « Tennessee, 1956-1965 », le troisième : « Chicago, 1980 », etc. Cela nous permet de situer facilement l'action, et de comprendre rapidement à quel(s) protagoniste(s) nous allons avoir à faire.
Si ceux-ci sont plutôt nombreux, David Binder est clairement le personnage principal et celui que nous suivons le plus. Les membres de la famille Beale ainsi que leurs esclaves sont clairement identifiés, et au final, à ma grande surprise, cela a été très simple à suivre.
Plus nous apprenons à les connaître, plus il y a d'ellipses temporelles, et plus nous savons de choses sur le sordide récit qui a poussé Binder à écrire sur cette demeure, à venir y vivre. Mais au final, il n'y a pas de fin mot de l'histoire, celle des Beale, celle des fantômes. Je me suis d'ailleurs demandée s'ils étaient réels ou non, et j'ai refermé le roman avec une légère frustration. D'un autre côté, j'ai beaucoup apprécié que William Gay ait décidé de nous laisser à la frontière du réel et de l'imaginaire, de ne pas nous donner une fin définitive.

En lisant Petite soeur la mort, ne vous attendez pas à un roman d'action, avec plein de fantômes : il y en a quelques uns et nul.le d'entre nous ne voudrait y être confronté.e, mais si vous voulez des frayeurs, je pense qu'il faut vous tourner vers un autre livre.
Quoiqu'il en soit, j'ai aimé cette lecture, c'était une bonne découverte. Je vous la conseille si vous aimez les ambiances sombres, parfois glauques.
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Après un premier roman salué par un prix vers la fin des années 1970, David Binder est en manque d'inspiration. Afin de se remettre en selle, il va écrire un roman d'horreur, convaincu en cela par son éditeur. Fasciné par une histoire de fantômes glanée dans un livre, il décide de s'installer dans ces mêmes lieux, l'ancienne maison d'une famille de planteurs dans le Tennessee. Il y emmène sa femme et sa petite fille. Peu à peu, le passé des lieux va s'incruster dans le présent de la famille, jusqu'à le corrompre…

Auteur américain originaire du Tennessee, William Gay signe avec « Petite soeur la mort » - roman posthume - une oeuvre au noir glaçante, servie par une plume lyrique.

Le chapitre inaugural, point d'entrée du fantôme vers 1785, tout de noirceur et de violence, avertit le lecteur et donne le ton d'ensemble. Alternant les périodes antérieures et actuelles, l'auteur s'amuse avec les nerfs de ses personnages et ceux de son lecteur. A la façon d'un Guy de Maupassant ou d'un Stephen King, il vient progressivement dessiner des brèches dans le réel de ses personnages ainsi que dans leur esprit, introduisant par petites touches des éléments surnaturels.

William Gay dépeint le noir à merveille, même au coeur de la plus grande clarté. le maléfice est toujours prêt à sourdre et gagner le quotidien, y compris dans ses détails les plus innocents. Inopinément, des rires angéliques deviennent sarcastiques, les chaleurs lourdes de l'été se transforment en malédictions obscures. le noir, telle une encre de chine qui se dilue sur les contours du ciel, contamine les esprits, éloignant irrémédiablement Binder et son épouse.

Le premier chapitre laissait entrevoir une fin démoniaque. Las… le dernier peut décevoir par le point d'interrogation qu'il ouvre dans un avenir menacé. Peut-être s'agit-il là de la seule ombre au tableau d'un roman magistral dont l'intrigue est magnifiée par une écriture d'une poésie glaçante.
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Mon deuxième livre de William Gay. En lisant le résumé, j'ai aussi pensé à Stephen King ( Shining ) ! Mais ce n'est pas du tout cela même si l'une des histoire pourrait nous y faire penser : un jeune écrivain déménage et s'installe avec sa famille dans une maison dont l'histoire en ferait frémir plus d'un de peur! Il la connait, cette histoire mais cela ne l'inquiète pas le moins du monde, au contraire, c'est pour cette raison qu'il loue la maison et les terrains! Il espère écrire un thriller commercial! Et cette maison hantée ainsi que ses histoires ne sont-elles parfaites pour un écrivain en manque d'imagination? Jusque là, on peut penser à l'histoire de Stephen King.
Mais ici il n'y a pas que cette histoire, il y en a plusieurs qui se déroulent à différentes époques et on comprend à très vite que ces histoires sont liées, elles forment un puzzle et sont toutes aussi importantes les unes que les autres et surtout aussi intéressantes et gaies à lire! Oui, voilà comment je définirais "Petite soeur la mort": un puzzle littéraire fantastique, une fresque, une peinture magnifique d'un paysage avec des couleurs que vous ne verrez nul part ailleurs et le maître n'est ni Cormac Mc Carthy, ni Faulkner, ni Stephen King mais un tout aussi bon écrivain qui avait un style unique : le défunt William Gay. Il me presse de mieux connaitre ses autres romans après la lecture de "La mort au crépuscule" et ce livre posthume!
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David Binder est écrivain ; du moins il essaie. Après un premier roman qui s'est bien vendu, et un second plutôt mauvais, son agent lui propose d'écrire un troisième livre, quelque chose de facile, de commercial, vite rédigé dont la vente lui permettra de vivre, lui laissant le temps de se consacrer à un ouvrage plus abouti. Il cherche l'inspiration dans des livres relatant des histoires étranges et angoissantes et porte son dévolu sur celle de la famille Beale : une histoire de sorcière et de maison hantée, un fait divers s'étant déroulé un siècle auparavant dans le Tenessee. Pour mieux s'imprégner de l'ambiance, il va louer la maison située sur la propriété des Beale, entraînant avec lui sa femme Corrie et sa petite fille. En parlant avec les gens du village il va apprendre que la maison a été aussi le cadre d'un drame plus récent : un métayer qui a massacré toute sa famille.
Soucieux de réussir son roman, David Binder va se plonger dans l'atmosphère des lieux. Bientôt des bruits inquiétant vont se faire entendre, des spectres se manifester. Pire encore, il ne s'agit pas uniquement de la maison, le domaine entier parait être le terrain de jeu d'apparitions plus ou moins menaçantes, animales ou humaines. Binder va se laisser envoûter, transformer par la personnalité de la maison et n'échappera pas au sort qu'elle réserve à ses occupants : elle va petit à petit prendre le contrôle de son esprit.
Une seule maison, mais trois histoires se déroulant à trois époques différentes : 1785 et les années suivantes, 1933 et 1982 l'année ou Binder s'y installa. Trois histoires où l'on retrouve le même environnement hostile, les mêmes bruits et les mêmes apparitions. Que s'est-il passé exactement dans cette maison ? L'auteur voudrait-il nous faire croire qu'il s'agit-il réellement de fantômes de spectres errants en quête de libération? ou bien tout simplement David Binder, fasciné par cette maison prétendument hantée, avide de sensations qui pourraient faire naître son inspiration serait-il comme ses prédécesseurs, victime d'hallucinations ? A chacun de s'en faire une idée.
L'histoire m'a intéressée mais m'a un peu laissée sur ma faim. Tout est là pour faire une bon roman d'horreur, mais je n'ai été prise par l'ambiance que pendant de courts instants. le style est assez froid, très descriptif, et la construction du récit passant d'une époque à l'autre, le présent s'intercalant avec les épisodes passés, m'ont justement empêchée de m'immerger complètement dans l'atmosphère de cette maison.
Et si Petite Soeur la Mort était tout simplement un roman sur un écrivain qui écrit un roman ?.....Cela ne lui enlèverai aucune de ses qualités narratives : l'auteur nous livre ici une histoire sombre, aux accents gothiques, une évocation du monde rural du sud des Etats Unis en proie à des croyances et de superstitions ancestrales.
Lien : http://memoiredelivres.canal..
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A LIRE PETITE SOeUR DE LA MORT de William GAY ( LE SEUIL 2017)
Résumé Nathalie Bullat 1 mai 2017

Merci à « BABELIO masse critique » qui m'a permis de découvrir cet auteur de talent dans la nouvelle collection Cadre noir des éditions du SEUIL)

On retrouve chez cet auteur l'atmosphère pesante qui caractéristique les romans de Sud des Etats-Unis, un peu comme chez Carson McCullers avec une bonne dose de canicule, de misère, de croyances ancestrales…. D'ailleurs le titre est emprunté à une nouvelle de William Faulkner. cela pourrait être aussi une « histoire extraordinaire « à la Edgard Poe !!
Ecriture lumineuse et poétique pour peintre des clairs de lunes argentés sur des terres rocailleuses où la violence est sous jacente…
Ce roman noir est construit en trois parties, comme trois nouvelles différentes ayant des points communs. Nous sommes dans le Tennessee d'abord en 1785. en 1930 et en 1980.. le personnage principal est une maison hantée par une présence maléfique…
En 1980 un jeune auteur david Binder promet à son éditeur d'écrire un roman d horreur afin de renflouer ses finances. Pour trouver l'inspiration il décide de s'installer avec sa famille dans une maison qui porte malheur à ses habitants depuis deux cents ans ..A coté on y trouve une vieille cabane à outils envahie de plantes vénéneuses, au plancher pourri, qui sert de refuge à un énorme serpent et à une colonie de guêpes. On sent des ondes nocives. Malgré lui David est attiré, obsédé par les récits des évènements anciens et funestes qui s'étaient déroulés en ces lieux…..cette obsession pourrait le conduire à la folie.
David est fasciné par la malchance tenace de John Bell au 19ème siècle et surtout par le destin tragique d'Owen Swaw occupant en 1930 cette maison. C'est d'ailleurs à mon humble avis le chapitre le plus puissant de ce roman.la présence du prédicateur et sa jeune soeur entourée de serpents (image du Diable?) serait une hallucination ?
j'ai trouvé des similitudes avec le roman «Grossir le ciel» où là aussi un curieux évangéliste sème un climat angoissant…
La construction du récit peut sembler difficile et confuse passant d'une époque à une autre ..mais on retrouve à chaque époque les mêmes apparitions, les mêmes chants et bruits, la même malédiction dans la maison contaminée qui semble « receler dans ses entrailles une malveillance des plus noires »..
A vous de découvrir s'il s'agit de surnaturel ou une d'une manipulation pour attirer les visiteurs ? Y a-t-il une réponse ??

Citation « La maison était éveillée, il sentait battre son coeur autour de lui au même rythme que le sien, il la sentait respirer quand il respirait , il sentait qu'elle portait toute son attention sur lui, vigilante et concentrée comme celle d'un chat qui observe un oiseau aux ailes brisées »
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