« Damna », "La Dame" en langue d'Oc, se trouve dans la continuité des livres précédents de
Carine Geerts... on repère des préfigurations dans ses autres romans... comme la sensualité, bien sûr, qui est portée ici à son extrême et puis cette notion de "sacrée" et d'initiation qui apparaissait déjà un peu dans « Tillia Tépé ».
La région Cathare des Corbières sert de décor à cette fiction, qui ne se réfère pas à la Fin'Amor qui exaltait le désir sans pour autant parvenir à la jouissance. Bien au contraire pour Alaïz, l'héroïne de "Damna", la recherche du plaisir et de l'orgasme est portée à une véritable rédemption. le serpent Naâs représente ici la Connaissance du bien et du mal mais aussi du plaisir charnel. Naâs est le rédempteur qui permet d'obtenir son salut par le biais de la volupté. On peut aussi trouver trace, dans ce livre, d'autres rites de différentes sociétés initiatiques...
Damna, c'est l'histoire d'une femme qui se cherche, et c'est avec l'aide de "Pierre", son initiateur, qu'elle trouvera une certaine réconciliation avec elle-même. Alaïz récupérera son espace "sexuel sacré" en renouant avec la Nature de toute chose. C'est la "Déesse" qui lui ouvrira le désir sexuel et la jouissance comme une porte vers la création...
Damna est aussi incontestablement un récit d'un très grand érotisme qui devrait combler les amateurs du genre.
On peut signaler enfin le très beau texte d'introduction « L'Hymne à Isis » du IIIème siècle après Jésus-Christ, qui est une très belle personnification de la femme.